Jean-Gilles Malliarakis vient de nous quitter
C’est avec tristesse que je viens d’apprendre le décès de Jean-Gilles Malliarakis.
Figure majeure du nationalisme-révolutionnaire francophone.
Pour celles et ceux qui connaissent l’histoire de notre courant, c’est une perte immense, un nom qui ne dira peut-être rien au grand public, mais qui résonne profondément chez tous ceux qui s’intéressent à la pensée solidariste, à la troisième voie, à l’idée d’un nationalisme social, révolutionnaire, organique.
Il n’est pas le premier théoricien du nationalisme-révolutionnaire, d’autres, avant lui, avaient tracé les sillons doctrinaux.
Mais il fut sans conteste l’un de ceux qui ont structuré ce courant dans la France post-70, en lui donnant une forme militante, un vocabulaire, une doctrine reconnaissable, et surtout une stratégie autonome, distincte à la fois de la droite classique et des formations électorales de l’extrême-droite traditionnelle.
Avec lui, le NR cesse d’être seulement une théorie marginale et devient un projet politique cohérent :
-ni libéralisme capitaliste, ni marxisme collectiviste
-une voie européenne, enracinée et sociale
-une critique du mondialisme et du condominium USA/URSS
-une défense de l’identité, des peuples, des corps sociaux
-une vision dynamique, non passéiste, de la Nation
Il inspira, structura, forma.
À travers le MNR puis Troisième Voie, il fut un organisateur, un cadre, un faiseur de doctrine. Il chercha à dépasser les querelles de chapelles, à réconcilier l’idée nationale avec la justice sociale, à sortir les milieux identitaires de l’horizon électoraliste pour les pousser vers une pensée de long terme.
On ne peut pas nier son rôle historique : sans lui, le NR francophone n’aurait sans doute pas le visage qu’il a eu dans les années 80-90, et nombre d’idées qui nous paraissent aujourd’hui acquises seraient restées à l’état de notes dans des marges.
Jean-Gilles Miliarakis s’en va.
Son œuvre, elle, demeure.
À nous, désormais, de la transmettre, de l’enrichir, de la prolonger, non dans la nostalgie, mais dans l’action et la pensée vivantes.
Qu’il repose en paix.
Mémoire et honneur.
Europe, jeunesse, révolution !
Lucas de Méan.
Jean-Gilles Malliarakis, militant historique de la cause nationaliste, vient de nous quitter
Je viens d’apprendre avec une immense tristesse le décès, à l’âge de 81 ans, de Jean-Gilles Malliarakis.
Editeur, militant infatigable du combat nationaliste depuis les années 1960, Jean-Gilles était un personnage incontournable et marquant pour quiconque à fréquenté la droite nationaliste ces soixante dernières années.
Il fut le fondateur en 1979 du Mouvement nationaliste révolutionnaire, qui deviendra plus tard Troisième voie, et du journal Jeune nation solidariste. Plus tard, il s’engagera dans la défense des petites entreprises françaises. Ces dernières années, il animait le site L’Insolent.
Il a, à de nombreuses reprises, participé aux activités de Synthèse nationale. Il y a trois ans, il prenait la parole lors de notre Rendez-vous Bleu Blanc Rouge de 2022. Personne n’oubliera l’orateur exceptionnel qu’il était.
Nous reviendrons très vite sur cette pénible disparition.
À Isabelle, son épouse, à sa famille, toute la rédaction de SN présente ses condoléances.
Roland Hélie
Ma jeunesse se souvient !
J’étais entré, plein de curiosité, dans son univers un peu à part en ce milieu des années 80 où tout se mettait en place, la gauche libérale et le gauchisme culturel, les » devoirs de mémoire » et les quartiers » difficiles « , le lepénisme sonore et l’antiracisme fashionable. JGM était fort d’une réputation de radicalité nationaliste-révolutionnaire – ou, pour les branchés, » solidariste » -, d’une certaine verve polémique, d’une crédibilité physique certaine, de solides connaissances historiques (et économiques). Et de sa Librairie Française bien située et où ne passaient pas que des amateurs de livres anciens. Et encore de son mouvement à lui dont le nom – Troisième Voie – renvoyait en 3 syllabes dos à dos la gauche et la droite, le communisme et le capitalisme, l’OTAN et le Pacte de Varsovie. C’était un groupuscule si l’on veut, mais remuant, juvénile et inspiré comme son chef, et dont une partie du charme étrange résidait dans une esthétique forte autant que rétro. Et il y avait aussi son journal Révolution européenne, à la maquette rouge et noire soignée et aux mots d’ordre peu consensuels. On peut dire que TV, dans cette deuxième moitié des années 80, disputait le marché de la jeunesse radicale » de droite » (pardon d’ex. dr.) aux lepénistes et aux royalistes.
Tout ça a donné quelques animations de rue intéressantes, telle cette manifestation réunie vers Saint-Germain-des-Prés sur un thème – Nous ne serons pas les Palestiniens d’Europe ! – qui ferait frémir aujourd’hui la droite Cniaiseuse. Tels encore ces dépôts de gerbe au mur des Fédérés du Père Lachaise (encore un positionnement propre à scandaliser rétrospectivement une Sarah K ou une Marion M). Sans oublier un défilé de Jeanne d’Arc où Jeanne était à cheval mais portait un flight jacket et non une armure du XVème siècle, et brandissait non une oriflamme dédiée au Christ et à la Vierge Marie mais mais un étendard noir avec un trident blanc. Et cet activisme drainant donc un public jeune, étudiants en droit et skinheads en blousons (noirs). Aux marges de la politique, et notamment du lepénisme, dont Malliarakis appréciait sans doute plus le leader que le parti, étant du genre tribun cultivé lui aussi, l’aventure a duré 4, 5 ans. Et puis JGM a changé son fusil d’épaule et de fréquentations politiques, sans doute las de labourer un ghetto. Ca peut humainement se comprendre. Il a continué d' » évoluer » pour employer un mot démoralisant, et là disons que ça m’intéressait moins.
Mais quelle importance ce soir les divergences sur ceci ou cela ? Elles ne m’empêchent pas de me souvenir que Jean-Gilles Malliarakis fut une figure souvent inspirée, un type courageux, plein d’idées et non dénué d’humour (et ça c’est toujours mieux en politique, même extrémiste). Et je me félicite rétrospectivement que notre ultime rencontre fortuite, à 5 mn de l’Etoile et de son Arc de Triomphe français, se soit passée dans la bonne humeur, et même avec un minimum de connivence…
Pierre Robin.
