Ivan Ilyne sur le séparatisme ukrainien

Illyne

« L’Ukraine est reconnue comme la partie la plus menacée de Russie en termes de sécession et de conquête. Le séparatisme ukrainien est un phénomène artificiel, dépourvu de fondements réels. Il est né de l’ambition de certains dirigeants et d’intrigues de conquête internationales. Les petit-russes sont une branche d’un unique peuple slavo-russe. Cette branche n’a pas de raison d’être hostile aux autres branches du même peuple et de former un Etat séparé. S’étant séparé, cet Etat se trahirait lui-même et serait conquis et pillé par les étrangers. La Petite Russie et la Grande Russie sont reliées par la foi, l’ethnicité, le destin historique, la situation géographique, l’économie, la culture et la politique.

 Les étrangers qui préparent le démembrement [de la Russie] doivent se souvenir qu’en faisant cela ils déclarent à toute la Russie une guerre pour des siècles. Il n’y aura pas de paix et pas de prospérité économique sous un tel démembrement. La Russie se transformera en une source de guerres civiles et internationales pour des siècles. La puissance responsable de ce démembrement deviendra l’ennemi le plus haï de la Russie nationale.

Dans la lutte contre elle, toutes les alliances et tous les moyens seront utilisés. La Russie déplacera son centre dans l’Oural, rassemblera ses forces immenses, développera sa technologie, trouvera des alliés puissants et combattra jusqu’à ce qu’elle sape complètement et pour toujours le pouvoir de la puissance responsable du démembrement.

La Russie nationale ne recherche la mort de personne, mais elle sera capable de répondre à temps à toute tentative de démembrement et combattra jusqu’au bout. Il est plus profitable pour n’importe quelle puissance d’avoir la Russie pour amie, et non comme ennemie. L’histoire n’a pas encore dit son dernier mot. »

(Extrait de la brochure « Les fondements du combat pour la Russie nationale », 1938)

« Il faut d’emblée établir que le démembrement de la Russie, préparé en coulisses par l’international, n’a aucun fondement, aucune considération spirituelle ou politique réelle, si ce n’est une démagogie révolutionnaire, la peur absurde d’une Russie unie et une hostilité de longue date envers la monarchie russe et l’Orthodoxie orientale. Nous savons que les peuples occidentaux ne comprennent pas et ne tolèrent pas la singularité russe. Ils perçoivent l’État russe uni comme un barrage à leur expansion commerciale, linguistique et de conquête. Ils veulent diviser le « balai » russe uni en brindilles, briser ces brindilles une par une et les utiliser pour allumer le feu déclinant de leur civilisation. Ils doivent démembrer la Russie pour la soumettre à l’équation et à la désagrégation occidentales et ainsi la détruire : un plan de haine et de soif de pouvoir.

[…]

Pour imaginer clairement la Russie dans un état de folie prolongée, il suffit d’imaginer le sort de « l’indépendance ukrainienne ».

Cet « État » devra tout d’abord créer une nouvelle ligne défensive d’Ovruch à Koursk et passant par Kharkov jusqu’à Bakhmut et Marioupol. En conséquence, la Grande Russie et l’armée du Don devront « se hérisser » et tenir un front contre l’Ukraine. Les deux États voisins sauront que l’Ukraine dépend de l’Allemagne et qu’elle est son satellite et qu’en cas de nouvelle guerre entre l’Allemagne et la Russie, l’offensive allemande commencera dès le début de Koursk vers Moscou, de Kharkov vers la Volga et de Bakhmut et Marioupol vers le Caucase. Il s’agira d’une nouvelle situation stratégique dans laquelle les points de la plus grande avancée des Allemands à ce jour deviendront leurs points de départ.

Il n’est pas difficile d’imaginer comment la Pologne, la France, l’Angleterre et les États-Unis réagiront à cette nouvelle situation stratégique ; ils comprendront vite que reconnaître une Ukraine indépendante signifie la donner aux Allemands (c’est-à-dire reconnaître la Première et la Seconde Guerre mondiale comme perdues !) et leur fournir non seulement des céréales, du charbon et du fer du sud de la Russie, mais aussi leur céder le Caucase, la Volga et l’Oural.

Cela pourrait être le début d’un retour à la raison en Europe occidentale, après la frénésie « fédérale » et le démembrement de toute la Russie. (…) Une Ukraine indépendante ne peut être qu’un « tremplin » menant les Allemands au leadership mondial. »

(Extrait du texte « Que promet au monde le démembrement de la Russie ? », juillet 1950 ; inclus dans le livre Nashi Zadachi (Nos tâches), 1956)

[A cette époque, en 1950, Ivan Ilyne craignait une renaissance de la puissance allemande qui se tournerait à nouveau contre une Russie affaiblie, dans le cas d’une chute du régime soviétique et d’un chaos post-soviétique prolongé (ce qui se produisit en fait dans les années 90). En 1950, Ilyne avait déjà compris qu’une Ukraine « indépendante » serait immédiatement transformée en « anti-Russie », en « bélier contre la Russie » (c’est ce qui se produisit en 2014 avec le coup du Maïdan), mais il ne pouvait pas imaginer que cette Ukraine soi-disant « indépendante » deviendrait un instrument de l’Empire américain, de l’OTAN et de l’« Occident collectif » tout entier, et non pas de l’Allemagne seule. – NDT.]

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