Ce communiqué de Lyon populaire a été publié le 5 novembre sur les réseaux sociaux. Bien qu’en désaccord partiel avec son contenu, nous le publions accompagné, in fine, de nos commentaires (VoxNR)
Il y a plus d’un an, le Proche-Orient s’embrasait après l’attaque du 7 octobre par le Hamas. Dès ce jour, nous avions dénoncé les violences islamistes, tout en rappelant l’importance de dissocier le Hamas de la lutte légitime du peuple palestinien.
Mais depuis cette date tragique, Israël mène une guerre d’expansion coloniale sous couvert de lutte contre le terrorisme. Les massacres de civils, y compris des enfants, sont aujourd’hui indéniables et documentés. Pour dissimuler ces atrocités, les services israéliens ont mené une véritable offensive médiatique en Occident, s’appuyant sur des figures comme l’ancien député Meyer Habib, afin de justifier leurs actions sous un prisme de “sécurité.”
Le Rassemblement National, qui défendait historiquement une solution à deux États, s’est désormais plié aux pressions du lobby sioniste. Il est donc crucial que des voix dissidentes s’expriment pour offrir une position alternative.
Nous disons : ni Hamas ni Tsahal, ni islamisme ni sionisme. Nous défendons un nationalisme indépendant, respectueux du droit à l’auto-détermination du peuple palestinien sans pour autant cautionner la violence du Hamas.
Soutenir la Palestine ne signifie pas cautionner la “barbarie du Hamas” ni les groupes violents en France, où des milices antifascistes et des bandes de banlieue manifestent sans conscience de leurs propres contradictions.
L’invasion migratoire que nous combattons ne doit pas nous empêcher de rester solidaires des populations palestiniennes et libanaises opprimées. C’est pourquoi nous soutenons les organisations nationalistes comme le Hezbollah. De Beyrouth à Gaza, la résistance vaincra ! Nous restons unis dans le soutien aux peuples opprimés contre l’impérialisme, tout en refusant toute instrumentalisation de leur cause.
Commentaires de VoxNR :
1 – Concernant le 7 octobre, parler de « violences islamistes« , de « barbarie », préciser qu’on les a dénoncées, qu’on ne les cautionne pas et dissocier le Hamas du peuple Palestinien, revient à reprendre à son compte la doxa du Système. Que l’on considère le 7 octobre comme un acte de terrorisme, soit !, mais il faut se souvenir que le terrorisme est l’arme des faibles contre les forts et a de tous les temps été utilisé par les mouvements de libération nationale (ainsi que par les groupes sioniste tels le Groupe Stern ou l’Irgoun). En l’espèce, il a été utilisé par le Hamas non pas parce qu’islamiste mais parce que mouvement de libération nationale. Il n’est pas inutile de se rappeler qu’en 1996, après l’assassinat de Yayah Ayache, l’un des principaux chefs de l’aile militaire du Hamas, le GUD avait couvert les murs de Paris et de plusieurs grandes villes de France d’affiches lui rendant hommage.
2 – La solution à deux États qu’aurait défendu le RN-FN ne concerne que lui. Dès les années 1990, les NR ont défendu l’idée que la seule solution non-raciste, démocratique et laïque pour la Palestine, était une « solution Sud-Africaine » passant par la constitution d’un seul État réunissant la Palestine et Israël. Thèse d’ailleurs partagée par de nombre d’israéliens d’hier et d’aujourd’hui classés « à gauche » tels Martin Buber, Judah Magnes ou Meron Benvenist ou très « à droite » comme Tzipi Hotolevy, et de nombreux Palestiniens tels Naim Khader ou Edward Saïd, qui eux aussi prônaient ou prônent encore ce qu’un journaliste du quotidien La Croix a décrit comme la seule « alternative face à une réalité du terrain qui rend irréalisable un État palestinien viable. La problématique de création d’un “seul État laïque” avec l’exigence de l’égalité des droits civiques et politiques pour tous reste l’issue inéluctable qui réglera définitivement ce conflit. »
3 – Si historiquement, le courant NR français a été lié dès les années 1960 aux mouvements palestiniens laïcs (souvent dirigés par des chrétiens) comme l’OLP et le FPLP, il a aussi affirmé clairement, en 2001, lors d’un congrès d’Unité radicale tenu à Bourges que : « À l’étranger, les islamistes représente une force multiforme qui peut, dans certains pays et dans certaines circonstances, être une alliée contre l’impérialisme américano-sioniste. » Lutter contre l’islamisme sur la terre d’Europe n’induit nullement de refuser aux islamistes agissant sur leur terre l’appartenance à un mouvement de libération nationale que nous soutenons.