Le national-sionisme ou l’extrême droite de Sion

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L’article qui suit a été publié dans le mensuel Résistance en 2010. Il nous a semblé utile de le rendre de nouveau accessible à tous, non pas pour relancer une polémique stérile mais afin que les jeunes militants d’aujourd’hui sachent comment tout cela a commencé.

Il est des informations banales qui sont parfois lourdement signifiantes.

Deux d’entre elles – récentes : elles datent de fin mai/début juin – illustrent la montée en puissance au sein de l’extrême droite française d’un courant multiforme : le national-sionisme.

On sait qu’il existe en ce moment une controverse importante au sein de la mouvance sioniste française. Elle porte sur l’appel de J Call paru dans Le Monde le 3 mai dernier et visant à rassembler les sionistes de gauche critique vis-à-vis de l’actuel gouvernement israélien. Aussitôt, un contre-appel des sionistes de droite a été organisé sous le nom de Raison garder.

Dans la liste des signataires de ce second appel, on trouve sans surprise les noms d’islamophobes patentés, habituellement assez appréciés des milieux identitaires : Redeker, Goldnadel, Bat Yeor, Millière, Gurfinkiel, etc. Mais ce n’est pas tout et on y relève aussi les signatures de Jean-François Touzé qui issu de l’extrême droite la plus radicale fit carrière au Front national, d’un ex-cadre d’Unité radicale et du GUD, ainsi que celle de Fernand Cortès, qui était tête de liste départementale de la Ligue du Midi (une coalition électorale identitaires) aux dernières régionales. Cet intéressant personnage dont le site internet porte le même nom qu’un des journaux antisémites les plus virulents des années 1940-1945, est le même que celui qui déclarait il y a peu de temps : « Je confirme que le Bloc identitaire n’ a jamais été antisémite et que ses relations avec la communauté juive française sont bonnes (je suis bien placé pour en parler car je suis à l’ origine de leur développement) et qu’ elles deviennent excellentes car de très nombreux Juifs deviennent sympathisant du BI et le soutiennent résolument. » Ce qu’il ne précisait pas, c’est que le principal dirigeant du BI fut condamné – sans doute dans une autre vie – pour révisionnisme historique !

Plus récemment encore, on a pu lire sur nombre de sites liés à l’extrême droite française l’annonce d’un « apéro géant » organisé le 18 juin à la Goutte d’Or.

Qui trouvait-on parmi ses initiateurs ?

Les jeunesses du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, le Bloc identitaire précité et plusieurs de ses courroies de transmission, ainsi que Riposte laïque et Résistance républicaine, deux groupes issus de la gauche laïcarde devenus en quelques mois des références incontournable de l’extrême droite islamophobe.

Ce n’est pas inutile de se souvenir que le 27 avril 2010, Pierre Cassen, rédacteur en chef de Riposte laïque, a été reçu à la mairie du XVIe arrondissement de Paris par les loges Ben Gourion, Hatikva et Déborah-Sam-Hoffenberg du B’nai B’rith.

Pour ceux qui situeraient pas clairement le problème, rappelons que le 26 mars 1986, le quotidien Le Monde faisait paraître le communiqué suivant, suite à l’entrée à l’Assemblée nationale de 35 députés FN : « Les associations B’nai B’rith lancent un appel à la vigilance, attirent l’attention des partis de la nouvelle majorité contre toute tentation de vouloir reprendre les slogans extrémistes sur l’insécurité et les idées xénophobes à l’encontre des immigrés, et rappellent aux représentants de ces partis leurs engagements pris au cours des forums des B’nai B’rith, devant la Communauté, déclaration reprises après proclamation des résultats du vote, de ne s’allier en aucun cas au Front national. »

Quant à Christine Tasin, l’animatrice de Résistance républicaine, il est de notre devoir de rappeler que c’est une enseignante, ancienne adhérente et candidate du Parti socialiste, qu’elle a quitté en 2002. Fondatrice de l’association Les joyeux jacobins à Saintes qui organise tous les ans en septembre une fête appelée « les sans-culottides », elle fut militante du Mouvement républicain et citoyen de Chevènement jusqu’au 18 février 2009. Elle fut aussi deuxième de liste de DLR dans la circonscription Ouest lors des dernières européennes. Durant ces élections, elle n’eut pas eu de mots assez durs pour dénoncer le Front national. Ces dernières semaines, elle s’est singularisée en soutenant l’action de la marine israélienne contre les bateaux des humanitaires se rendant à Gaza.

C’est pour que personne ne puisse dire qu’il ne savait pas que l’équipe de voxnr.com reproduit ci-dessous une série d’articles publiés par le mensuel Résistance et consacrés au national-sionisme en France et en Europe (1).

On nous accusera sans doute de diviser le mouvement de résistance nationale. Tout au contraire nous entendons le renforcer. Cela en dénonçant ceux qui ont fait le choix du national-sionisme. C’est-à-dire ceux qui voudraient nous engager dans des alliances improbables avec des lobbies qui n’ont eu de cesse, ces quarante dernières années, de nous lier les mains et de nous tirer dans le dos. C’est-à-dire aussi ceux qui voudraient nous voir prendre des voies comme la lutte contre l’islam au lieu de celle contre l’immigration, l’alignement sur l’Occident, le libéralisme économique, etc. qui sont sans issues pour le mouvement national mais qui seraient forts utiles pour la finance apatride et les lobbies.

1 – note (de 2023) un seul est repris sur notre site actuel :  National-sionisme : l’exemple de la mouvance nationale-identitaire en France.

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