Qu’est-ce que le Mouvement révolutionnaire Troisième position ?
Le MRTP est un mouvement de troisième voie, basé sur la doctrine nationale-justicialiste. Nous nous consacrons à la formation de cadres politiques parce que nous constatons la nécessité de former des cadres intermédiaires, car ceux-ci, en Argentine, sont tous entre les mains de l’ennemi. Le membre du MRTP reçoit une formation complète : en histoire, philosophie, politique et indépendance personnelle.
En outre, le MRTP entend construire des ponts avec tous les groupes nationalistes d’Argentine pour pouvoir constituer un grand front national.
Quel est votre positionnement idéologique ? Etes-vous uniquement péronistes ?
Nous sommes un mouvement de troisième voie. Nous sommes les héritiers de la véritable doctrine de Perón. Nous défendons ses principes : le bonheur du peuple et la grandeur du pays, et ses thèses centrales : souveraineté politique – indépendance économique – justice sociale et nationalisme culturel. Pour nous, la justice sociale, c’est la dignité de l’homme par le travail grâce au plein emploi.
Nous nous disons mazorqueros, en référence à Juan Manuel de Rosas concepteur du fédéralisme argentin ; péronistes, en référence à la doctrine justicialiste nationale et à Juan Domingo Perón ; malvineros par l’exploit patriotique des Malvinas qui a uni tout le peuple argentin. Nous travaillons essentiellement sur ces trois axes et sur la notion de troisième voie, de « ni gauche ni droite ».
Nos ennemis sont les Anglais, l’oligarchie financière internationale et tout ce conglomérat qu’on a récemment appelé le mondialisme.
Quelle est l’importance politique et culturelle du mouvement nationaliste en Argentine et que reste-t-il du péronisme ?
Le nationalisme argentin est totalement divisé. Il existe de petites expressions d’un nationalisme de ligne nationale et d’autres expressions d’un nationalisme catholique, liées au libéralisme. Le péronisme était dès sa naissance un mouvement nationaliste. À l’heure actuelle, il n’y a plus de péronisme, mais des péronistes dispersés et désorganisés. Notre tâche est de rassembler et d’organiser tous ces péronistes et nationalistes dispersés.
Avez-vous des contacts privilégiés avec d’autres mouvements sud-américains ?
Nous avons des contacts avec le mouvement Trabalhista au Brésil et des contacts épars en Colombie.
Êtes-vous favorable à l’unification de l’Amérique latine en une seule nation ?
L’Amérique latine était un seul pays jusqu’en 1820. Puis, grâce à l’infiltration maçonnique britannique, ce grand pays fut divisé en vingt républiques impuissantes. L’Union hispano-américaine va au-delà d’une simple territorialité ou d’un concept biologique. C’est un concept spirituel. Nous sommes une lignée qui s’inspire de la Grèce et de Rome, en passant par le christianisme puis par l’Empire espagnol ajouté à la sagesse autochtone. La synthèse de cette lignée s’incarne dans le créole américain, un mélange des deux cultures. La survie de l’Occident dans sa partie spirituelle est protégée en Amérique, grâce à la lignée hispano-américaine. Cela se situe au niveau de principes et de valeurs particulièrement chrétiens.
Il y a des gens insomniaques qui rêvent de l’utopie de la restauration de l’Empire espagnol. C’est une utopie impossible à réaliser. Nous croyons davantage en une union diplomatique, économique et militaire pour créer un bloc hispano-américain qui intégrerait le Brésil, comme le général Perón a voulu le faire avec son projet ABC. Cette union aurait la possibilité d’incorporer l’Espagne et le Portugal pour créer une véritable union ibéro-américaine.