Parlez-nous des origines de votre groupe, d’où est venue l’idée du début, comment êtes-vous organisé en tant que groupe, à quoi ressemblaient vos actions au tout début et quel a été le plus grand défi à relever dans les premiers temps ?
En fait, le GUD est un groupe de jeunes autonome qui existe depuis 55 ans. L’année dernière, nous avons réactivé sa version actuelle, en rassemblant des militants de différentes équipes nationalistes à Paris. Notre objectif principal est d’occuper et de contrôler l’accès aux espaces parisiens réservés à la jeunesse (université, manifestations, etc.) au profit des nationalistes et d’organiser collectivement notre activité politique contre la pression du gouvernement et des groupes de gauche. Nous avons réactivé le mouvement pendant une période de calme relatif sur la scène politique française, et les plus grands défis sont à venir : le mouvement social contre la politique de retraite de Macron s’intensifie et nos ennemis gauchistes deviennent plus actifs.
A quoi ressemble votre activité en ce moment, sur quoi vous concentrez-vous et quelle est, selon vous, la meilleure façon d’agir en tant que mouvement nationaliste ?
En ce moment, nous nous concentrons sur notre manifestation dans les espaces universitaires et sur l’établissement d’une présence régulière pour perturber la gauche et contrecarrer la mobilisation antifa. Nous organisons aussi régulièrement des entraînements sportifs en collaboration avec d’autres groupes nationalistes parisiens.
Où puisez-vous votre inspiration, quels sont les personnages, les penseurs, les organisations qui vous ont le plus influencé ?
Nous adhérons à l’idéologie du nationalisme révolutionnaire, une idéologie française créée par François Duprat, qui a établi un corps unifié du nationalisme d’après-guerre en France. Le cœur de notre idéologie est l’anticolonialisme, l’anti-impérialisme, l’antimarxisme et la résistance à l’immigration de masse. Nous nous inspirons également des écrits des penseurs français Dominique Venner et Pierre Drieu la Rochelle. Nous cherchons à rendre hommage à la tradition du nationalisme français sans nous attacher au folklore et aux positions archaïques. Nous nous inspirons également de penseurs étrangers tels que Julius Evola et Oswald Spengler.
Quelle est votre attitude à l’égard de la guerre actuelle en Ukraine ? (1)
Nous soutenons les nationalistes ukrainiens qui luttent pour l’indépendance et l’unité nationale et nous nous opposons à toute forme d’impérialisme, mais nous sommes très critiques à l’égard de la rhétorique libérale qui prévaut dans le monde occidental à propos de ce conflit. Par ailleurs, la guerre en Ukraine est un sujet très controversé pour la droite française et est utilisée par le gouvernement français pour éradiquer les dissidents.
Nous avons entendu parler des difficultés à créer des organisations qui rassembleraient des personnes de toute la France, dont le résultat fut, au moins, la mise hors la loi de Génération Identitaire. A quoi ressemble aujourd’hui la scène nationaliste française et à quoi doit-elle faire face ?
Génération identitaire n’est que la partie émergée de l’iceberg. Tous les principaux mouvements nationalistes français ont été dissous au cours des dix dernières années. Qu’il s’agisse des identitaires, des skinheads (Troisième Voie/JNR), des nationalistes-révolutionnaires (Bastion Social), des nationalistes traditionalistes (Oeuvre Française), des ,ationalistes catholiques (Alvarium), etc. De nombreux mouvements locaux ont également été dissous. Aujourd’hui, il suffit de critiquer l’immigration par principe et de se défendre contre les attaques des antifa pour que le gouvernement vous dissolve. « Tenter de lier la criminalité/le terrorisme à l’immigration » est explicitement mentionné comme motif dans les actes d’interdiction officiels. Bien qu’il s’agisse d’un obstacle majeur à l’organisation, cela n’a pas encore dissuadé la plupart des militants nationalistes. La scène française évolue vers un modèle dans lequel il existe de nombreux groupes locaux qui entretiennent des contacts informels entre eux et se transforment régulièrement sous de nouveaux noms, à l’instar de la scène allemande.
Quelles sont les fêtes les plus importantes pour les nationalistes français ?
La fête la plus importante pour les nationalistes français est celle de Sainte Jeanne d’Arc, la défenseuse de la France. À Paris, Sainte Geneviève, qui a aidé à défendre la ville contre l’invasion des Huns, est également considérée comme très importante par les nationalistes locaux. Certains nationalistes rendent hommage au roi Louis XVI le jour de sa mort, mais cela divise davantage, la scène nationaliste française réunissant à nouveau les républicains et les monarchistes.
Comme vous êtes un groupe de personnes originaires de Paris, la prochaine question portera sur la ville même dont vous êtes originaires. Qu’est-ce qui la rend célèbre ? Quelle est son histoire ?
Paris est la capitale de la France et l’une des villes les plus importantes du monde occidental. Avec sa banlieue, elle est l’une des régions les plus peuplées d’Europe. Depuis la Révolution française, elle a toujours été une ville profondément divisée et un champ de bataille politique entre la droite et la gauche. La France étant un pays très centralisé, la plupart des mouvements sociaux se déroulent à Paris et des militants d’autres villes y viennent régulièrement. C’est également l’une des régions de France les plus touchées par l’immigration et l’islamisme.
L’une des figures les plus connues des nationalistes polonais est Robert Brasillach, poète, dramaturge et critique littéraire, qui a eu l’occasion de voir de ses propres yeux les charniers de soldats polonais assassinés par les Soviétiques à Katyn. Que pensez-vous de cet écrivain et de son œuvre ?
Nous rendons hommage à Robert Brasillach comme l’un des principaux martyrs du nationalisme français. Bien qu’il ait soutenu l’Allemagne dans sa lutte contre l’URSS, il n’a jamais tourné le dos au nationalisme français et n’a jamais prôné le nazisme, ce qui ne l’a pas empêché d’être diabolisé par la résistance de gauche et exécuté à l’issue d’un simulacre de procès. Il faut savoir que juste après la fin de la guerre, le mouvement de résistance français et le nouveau gouvernement ont accusé l’Allemagne d’avoir assassiné des soldats polonais à Katyn, et tous ceux qui ont essayé de dire la vérité ont été stigmatisés comme des collaborateurs nazis.
Quelle est votre évaluation du gouvernement d’Emmanuel Macron ? Est-ce que des gens comme Marine Le Pen ou Éric Zemmour pourraient changer quelque chose ?
Emmanuel Macron est le pire et le plus dangereux président pour l’intégrité de la nation française depuis le début du siècle. Il est l’exécutant de l’agenda mondialiste en France et bien que son gouvernement ait absorbé de nombreux députés du parti conservateur historique, il a été l’un des plus répressifs envers les nationalistes, les catholiques et les critiques de l’immigration. Macron était à la barre pendant la dictature covidienne et a forcé la réécriture de la constitution pour y introduire l’avortement. Même si nous ne pensons pas que Marine Le Pen ou Éric Zemmour seront en mesure d’imposer un changement significatif contre les élites mondialistes sans un soulèvement massif du peuple, nous pensons qu’une victoire électorale de ces candidats contribuerait à perturber le statu quo et à permettre le changement.
La France est un pays assez fortement sécularisé. Quelle est la situation actuelle de l’Église française ? A-t-elle une influence sur la vie des Français ?
C’est une question complexe. La défense de l’identité catholique française est l’un des principaux objectifs de tous les militants politiques de droite en France, qu’ils soient conservateurs, nationalistes ou autres, mais les évêques français ont toujours été de gauche et favorables à l’immigration. L’Église officielle en France a toujours été conservatrice sur les questions sociales telles que l’avortement et le mariage homosexuel, mais de gauche sur l’immigration et les réfugiés. Beaucoup de nationalistes français ou d’électeurs de Le Pen ou de Zemmour ne sont pas des catholiques pratiquants, mais cette Église reste un rempart contre l’islamisation. Le clergé de rite latin traditionnel est presque entièrement de droite et nationaliste, mais il reste minoritaire et souffre d’une répression sévère de la part de Rome et des évêques français.
Quelle est la situation actuelle des immigrés d’Afrique et du Moyen-Orient ?
Les études démographiques font état d’au moins 5 millions d’immigrés non européens ou musulmans. D’autres études portent ce chiffre à 10 millions. Nous sommes un pays de 70 millions d’habitants. Dans la plupart des grands centres urbains, il y a des quartiers entiers où la majorité est constituée d’immigrés d’Afrique et du Moyen-Orient. Toute la rhétorique de la droite et du nationalisme civique sur les « valeurs conservatrices partagées » et l’« assimilation » s’est révélée être un mensonge, car la plupart de ces immigrants, même s’ils sont des musulmans pratiquants, votent pour des partis de gauche. Cette situation est très préoccupante et la plupart des personnes originaires d’Europe de l’Est n’en mesurent pas l’ampleur. Pour ne rien arranger, le gouvernement interdit le simple fait de décrire cette immigration : si vous ne voulez pas qualifier la majorité de ces musulmans de « vrais Français », vous risquez d’être poursuivi pour incitation à la haine.
On a pu vous voir à Varsovie le 11 novembre à l’occasion de la Marche de l’Indépendance. Quelles sont vos impressions sur cet événement ?
Nous sommes impressionnés par la popularité de l’événement au sein de la société polonaise et soutenons nos camarades nationalistes du Black Bloc. Les membres du GUD de notre génération se rendent à Varsovie le 11 novembre depuis 2016, et nous nous faisons toujours un devoir de soutenir les mouvements nationalistes amis à travers l’Europe.
Nous vous laissons le mot de la fin. Que souhaitez-vous aux nationalistes polonais ?
Nous souhaitons bonne chance et beaucoup de courage à nos camarades polonais dans les procès à venir. Nous savons que la principale question qui divise la société polonaise est la lutte pour les valeurs traditionnelles contre la sécularisation, mais nous aimerions que la société polonaise soit plus consciente du danger d’une invasion africaine massive organisée par les dirigeants de l’Union européenne. Heureusement, la plupart des nationalistes polonais que nous avons rencontrés sont très conscients de ce danger.Merci pour cet entretien.
Entretien réalisé par Krzysztof Kwaśny, publié en langue polonaise sur 3droga.pl.
Note : 1 – La rédaction de VoxNR précise que, pour sa part, comme on peut le constater par ailleurs, elle soutient l’intervention russe et tout particulièrement le Groupe Wagner.