Nous sommes les véritables rebelles

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Nous, ceux que l’on qualifie de nazis-fascistes, sommes les seuls à nous rebeller véritablement.

Nous nous rebellons contre l’idée qu’il n’y a plus rien à faire face à des ennemis surarmés et débordant de ressources.

Comment peut-on croire, demande l’homme de la rue, que les Allemands, les Japonais et les fascistes aient la moindre chance contre une Amérique dont la production de guerre est intacte et qui dispose de matières premières inépuisables ? Ou contre une Grande-Bretagne qui lève de vastes armées bien équipées dans ses immenses colonies ? Ou contre une Russie immense et grouillant d’hommes et d’armes ? Trois grandes puissances, armées jusqu’aux dents, maîtres des trois quarts du monde, et même considérées par certains comme des agents de « libération » ?

Pourtant, nous nous rebellons – contre les coups durs du destin, contre le malheur, contre l’incrédulité de ceux qui doutent de notre conviction et de notre foi.

Nous nous rebellons contre la menace imminente d’un châtiment sévère, que nous savons pouvoir survenir à tout moment.

Nous nous rebellons même contre la froideur et le silence des lâches qui, dans ces heures sombres, ont trop peur pour nous adresser un simple signe de tête ou un sourire, de peur que cela ne joue en leur défaveur lorsque les Anglo-Américains arriveront.

Nous sommes les véritables rebelles.

Il est facile de revendiquer ce titre quand on pense que des armées amies ne sont qu’à quelques jours de là, quand la victoire semble inévitable, quand on croit être du côté des plus forts, des soi-disant invincibles.

Il est facile de se qualifier de rebelle quand on est entouré des louanges des timides, désireux de s’attirer les faveurs du « cheval gagnant » ; quand on est encouragé et financé par des ploutocrates qui ne font que couvrir leurs paris. Quand suivre la foule semble soudain héroïque.

Mais nous nous sommes ceux qui se rebellent quand cela leur coûte tout.

Nous sommes les véritables rebelles.

Giuseppe Solaro, I Ribelli Siamo Noi, (29 avril 1945)

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