Plus de 200 personnalités du monde entier, parmi lesquelles des dirigeants politiques, des universitaires, des défenseurs des droits humains, des journalistes, des érudits religieux et des icônes culturelles, ont publié une lettre commune adressée au secrétaire général des Nations unies, António Guterres, appelant au « démantèlement de l’apartheid » et à « la fin de l’impunité » pour les crimes commis par Israël contre le peuple palestinien.
La lettre publiée hier avertit que « le silence est devenu complicité et l’hésitation une trahison de la Charte même sur laquelle les Nations unies ont été fondées ». Elle accuse Israël d’avoir commis « l’un des massacres les plus importants de l’histoire moderne » à Gaza en juin et juillet 2025, au cours duquel plus de 60 000 Palestiniens, dont plus de 17 000 enfants, ont été tués et plus de deux millions ont été déplacés.
La lettre présente ce qu’elle appelle « sept mythes » qui ont soutenu l’oppression d’Israël depuis avant sa création. Elle décrit la Nakba de 1948 comme un « effacement délibéré » du peuple palestinien autochtone, avec plus de 500 villages détruits et plus de 700 000 Palestiniens rendus apatrides, et rejette le récit de la « naissance » d’Israël comme un événement légal ou juste.
Retraçant une chaîne ininterrompue de violences, les signataires citent le massacre de Deir Yassin en 1948, les atrocités commises à Sabra et Chatila en 1982, l’assaut brutal contre Jénine en 2002, les bombardements répétés de Gaza de 2008 à 2021 et les ravages causés depuis le 7 octobre 2023. Selon eux, ces événements révèlent « un projet délibéré d’expansion coloniale, de domination raciale et d’effacement culturel, soutenu par […] l’impunité juridique ».
L’appel condamne l’attaque d’Israël contre l’Iran en juin 2025 comme un acte d’agression non provoqué contre un État souverain et l’accuse de « normaliser l’assassinat » en tant que politique d’État. Il met en garde contre le fait que le « vaste appareil de désinformation » du régime a été utilisé pour criminaliser la résistance, réduire au silence la dissidence et inverser l’ordre moral en qualifiant les victimes d’agresseurs.
Affirmant le droit des Palestiniens à résister à l’occupation en vertu de la résolution 37/43 de l’Assemblée générale des Nations unies, la lettre insiste sur le fait que la justice ne peut être rendue que par « un référendum démocratique, incluant tous les habitants indigènes, qu’ils soient musulmans, chrétiens ou juifs, et excluant ceux qui ont été installés par la force coloniale ».
Déclarant que le sionisme est « irréformable » et que l’État israélien est « intrinsèquement exploiteur, oppressif, belliciste et injuste », les signataires appellent à son démantèlement en tant qu’entité politique et juridique. Ils exhortent l’ONU à prendre « des mesures urgentes et sans équivoque », non seulement en réponse aux atrocités commises en juin-juillet 2025, mais aussi en tant que « règlement de comptes historique pour les crimes accumulés depuis plus d’un siècle contre le peuple palestinien ».
« Libération de l’apartheid. Libération de l’impunité. Libération d’une structure qui, depuis plus de 80 ans, perpétue l’occupation, la spoliation et les meurtres de masse », conclut la lettre. « Aucun arsenal de mensonges, aucune machine d’occupation, aucune doctrine d’impunité ne peut résister au long jugement moral que l’histoire exige. »