Pour les Jons, contre la Phalange espagnole

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Puisque c’est aujourd’hui (4 mars) l’anniversaire de la fusion FE et Jons, donnant naissance à la Fe de las Jons, nous publions ci-dessus l’introduction d’une brochure à paraître.
Le 13 février 1934 était scellé l’accord de fusion entre les Juntes d’offensive nationale-syndicaliste de Ramiro Ledesma Ramos et la Phalange espagnole de José Antonio.
Cette union ne se fit pas sans fortes discordances parmi les membres des JONS. En leur sein coexistaient deux attitudes, celle de s’opposer à cette union étant données la crainte et la méfiance envers les phalangistes considérés comme trop droitiers et celle d’accepter cet accord avec les phalangistes en estimant que les deux organisations s’en trouveraient renforcées et enrichies. La seconde option fut celle qui triompha. Cependant, apprenant la décision du Conseil jonsiste, son dirigeant galicien, l’ancien communiste Santiago Montero Diaz, envoya immédiatement une lettre de démission à Ramiro.
Ainsi donc, se concrétisait une fusion marquée par la dissidence. De fait personne ne pourra nier qu’au sein de la Phalange espagnole existaient des noyaux fortement droitiers, très influents dans le mouvement. Il est tout aussi certain que des réticences à cette fusion existaient également au sein de la FE, en effet n’oublions pas qu’y coexistaient des monarchistes droitiers, à côté d’authentiques révolutionnaires. La principale préoccupation des phalangistes était l’accent mis sur les questions sociales par les jonsistes, et leur radicalité quant aux questions économiques, qui leur faisait redouter la prolétarisation de FE.
Il convient de rappeler ici qu’un des points de l’accord de fusion entre les JONS et la Phalange espagnole était spécifié comme suit : « Il est considéré indispensable que le nouveau mouvement insiste pour se forger une personnalité politique qui ne prête pas à confusion avec les groupes de droite ».
Le 16 février 1935, sortait le premier numéro de La Patrie libre. Ramiro, avec d’autres anciens jonsistes s’étaient séparés de la Phalange espagnole. Avec cette nouvelle publication ils voulaient revenir à la ligne politique antibourgeoise, nationale-syndicaliste révolutionnaire des premières JONS. Les défenseurs de la « vérité joséantonienne » n’hésitèrent pas et n’hésitent toujours pas à disqualifier Ramiro et à l’ensevelir sous les plus fallacieuses critiques. Dans la plupart des livres sur le national-syndicalisme écrits par des phalangistes, Ramiro est considéré comme un acteur secondaire du national-syndicalisme, dont on perd tout à fait la trace après la scission – présentée par ces phalangistes comme une expulsion).
De nombreuses opinions existent quant à la scission de Ramiro, mais sans doute serait-il correct de lire ce que Ramiro lui-même affirma sur ce sujet : « Quiconque croirait que notre rupture avec la FE n’obéissait qu’à un simple caprice et qu’elle était exempte de toute profondeur se trouve dans une grande erreur. Nous les jonsistes avons observé les contradictions, nous avons constaté avec clarté que l’heure était arrivée pour des changements radicaux dans l’orientation, la tactique et dans les dirigeants eux-mêmes, et vu que rien de cela ne pouvait survenir nous avons donné vie à nouveau aux JONS. » Le fait est que Ledesma Ramos, Onesimo Redondo, Manuel Mateo et Alvarez de Sotomayor, se réunirent dans le café Fuyma pour commenter la situation de FEJONS. Lors de cette réunion Onesimo ainsi que Mateo insistèrent sur la nécessité de faire quelque chose, car la situation était devenue angoissante. Selon Martinez de Bedoya « José Antonio était entouré de señoritos fonctionnarisés, qui usaient jalousement de leurs prérogatives et s’attribuaient des salaires. » La décision des quatre réunis fut celle de se séparer de la Phalange espagnole et de réorganiser les JONS. Mateo affirmait qu’il apporterait l’appui résolu de la CONS (Centrale ouvrière nationale-syndicaliste, le syndicat phalangiste) et Onesimo Redondo se prévalait du soutien de la fédération la plus importante de la Phalange, celle de Valladolid. Il est vrai qu’une fois que Ramiro, le plus réticent des quatre pour la séparation, eut été convaincu, seul Alvarez de Sotomayor réalisa ce qui fut décidé lors de cette réunion. En effet, Mateo retourna la veste pour être nommé (comme récompense ?) par José Antonio à la tête de la CONS, tandis qu’Onesimo Redondo lui aussi décidait de rester aux ordres de José Antonio, oubliant son accord avec Ramiro. Y eut-il là une stratégie des phalangistes pour éloigner de l’organisation Ramiro Ledesma Ramos et ses plus fidèles collaborateurs ? Quoi qu’il en soit, rares furent ceux qui suivirent Ramiro – Martinez de Bedoya, Gutierrez Palma, Poblador – tandis que Montero Diaz reprenait la lutte aux côtés de Ledesma Ramos. Mais ce qui importait vraiment était que le drapeau du national-syndicalisme flottait à nouveau.
Pendant un certain temps les affrontements verbaux et même physiques entre les gros bras de la FE et les partisans jonsistes de Ramiro furent constants. « Pas un seul jour ne survient sans que l’un ou l’autre des dirigeants des JONS ne soit provoqué dans la rue par l’un des dix ou douze voyous au service de Primo de Rivera. (…) Les attaques lancées par les dirigeants phalangistes à l’encontre de ceux des JONS sont caractéristiques, avons-nous dit et répétons-nous, d’êtres répugnants, résiduels, qui vivent en dehors de toute substance morale et de toute ambition avouable. » put écrire Ledesma Ramos qui ne voulut jamais riposter par les armes aux attaques phalangistes et quand il se vit obligé à le faire, il le fit par la plume dans les colonnes de La Patrie libre.
Ramiro poursuivit son activité politique et ni les agressions subies par ses militants de la part des phalangistes, ni l’assaut de son siège social de la rue Amaniel à Madrid, ni les injures permanentes n’eurent d’effet sur lui comme sur ses camarades.
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