Restons fidèles aux promesses de nos 20 ans

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J’ai beau vieillir un peu, fréquenter des gens très bien, boire des verres avec des conseillers d’Untel, ou le directeur de campagne d’Unautre, rencontrer telle ou telle personnalité bien en vue, je n’arrive pas à voir comment la solution au marasme actuel serait ailleurs que dans la radicalité. À mesure même que je découvre la solitude et la comédie dans lesquelles baignent toutes les élites de la droite, que la trouille est au fond leur pain quotidien, je réalise que notre mouvance est essentielle, que nous n’avons pas le droit de baisser les bras, que mener une vie droite et communautaire est déjà un acte de résistance en soi, à démultiplier à l’infini.

Je ne veux pas dire que tous les influenceurs, journalistes, élus sont ses salauds inutiles et malfaisants : mais qu’ils sont presque tous habités par une solitude et une crainte diffuses, ne vivent que dans un flot permanent d’actualités, et entretiennent à cause de cela un demi discours, l’illusion que ça peut bien se passer avec quelques réformes, qu’un gouvernement d’union des droites suffirait, qu’au fond « tout le monde il est beau et tout le monde il est Français » pourvu que l’on rétablisse l’honneur outragé du président Sarkozy, que tante Tanguy soit à l’Économie, que Retailleau revienne à l’Intérieur (mais attention, fâché cette fois, et les mains libres !) et que Villiers devienne ministre de la Culture.

Or à chaque niveau de décision et dans chaque strate de la société, nous sommes dans les écuries d’Augias. Un tel niveau de décadence historique n’appelle pas au conservatisme bon teint, mais au renouvellement total et à la cautérisation. Au courage sur le long terme et pas à la communication.

C’est pourquoi nos métiers et nos familles d’une part, et de l’autre nos UDT, nos locaux, nos manifs et les pèlerinages, que certains regardent de haut, dont il ne faudrait pas s’approcher par crainte du qu’en dira-t-on, me semblent infiniment plus utiles et plus sérieux que tout le reste. D’ailleurs, ils portent des fruits concrets, contrairement au reste.

Ça ne signifie pas qu’il suffise d’être radical ou de le proclamer, ni qu’il ne faille pas s’améliorer et se contenter des initiatives actuelles, mais que la tentation institutionnelle est la perte de temps la plus sûre et certaine que puisse connaître un militant désireux de changements réels.

Si nous voulons être utiles et changer les choses, restons fidèles aux promesses de nos 20 ans, et agissons en adultes pour les tenir. En adultes ne signifiant pas « en lâches », mais avec responsabilité, pugnacité, intelligence.

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