Trois considérations sur le scrutin de dimanche

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1 –  La Vè République s’est bien défendue et son système à deux tours a sauvé le parlement. Le Front populaire a ressuscité le Parti Socialiste, deuxième force du cartel des gauches, et ce dernier trahira évidemment le programme de la coalition rouge. Le centre-droit bouge encore et, additionné au parti du gouvernement en place, le régime obtient la majorité relative nécessaire à sa survie, lui permettant normalement d’empêcher tout blocage institutionnel. Nihil novi sub sole : le Front populaire de 1936 est mort de sa compromission avec le centre-gauche, et comme l’ont dit ailleurs, « le casino gagne toujours ».

2 – Comme nous l’avions prétendu, ni les résultats électoraux, ni l’évolution politique qui va suivre ne changeront quoi que ce soit à la lame de fond qui submerge silencieusement la France. Cela se vérifie dans la réalité souterraine de ce scrutin, et ce qu’il reste de la gauche qui réfléchit en a fait le constat dès le lendemain de sa victoire. Sécurité, immigration, pouvoir d’achat : les trois priorités propagandaires du bloc national garderont leur caractère d’urgence. Puisque, pour la survie de l’ordre des choses, la ploutocratie n’a aucun intérêt présent à améliorer le sort des Français dans l’un de ces domaines, le ressentiment populaire ne peut que croître.

3 –  À la faveur des événements, nous avons contasté le fait que des prescripteurs d’opinion nationalistes se sont comportés comme des consommateurs ordinaires, passant facilement de l’euphorie à la dépression entre ces deux tours. Alors même qu’ils exhortent souvent au mépris du système démocratique, ils ont eu la faiblesse psychologique d’un jeune-homme vivant avec passion sa première période électorale. Dire qu’il ne se passe rien, puis vociférer contre les Français qui seraient (presque tous) des gauchistes patentés par déception, ce n’est pas digne du recul historique, du savoir sur le temps long qu’un nationaliste correctement formé doit être en mesure de mobiliser pour comprendre le monde. En 2022, le même phénomène pathétique s’est déroulé ; il serait bon d’en tirer quelques leçons.

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