En 1969, une ultime et éphémère union politique s’essaie après la Guerre des Six Jours en juin 1967 avec l’anti-sionisme comme fondement doctrinal et valeur commune d’une extrême droite se voulant d’abord « révolutionnaire » et opposée à l’Occident, n’hésitant donc pas à épouser la cause palestinienne notamment via des mouvements laïcs mais extrêmement violents comme le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Un Front uni antisioniste voit le jour à Paris le 6 février, date anniversaire de la manifestation nationale de la place de la Concorde en 1934 mais aussi journée symbolisant le décès de l’écrivain Robert Brasillach, fusillé après sa condamnation à mort pour faits de collaboration en 1945. Ce Front opposé à l’« entité sioniste », expression convenue pour les adversaires résolus à l’existence-même de l’État hébreu regroupe Henri Coston (1910-2001), directeur de la revue Lectures françaises, élu président à l’unanimité, Pierre Sidos (1927-2020), cofondateur des mouvements dissous Jeune nation et Occident, qui présentera sa candidature quelques mois plus tard à l’élection présidentielle de 1969 faisant suite à la démission du général De Gaulle, Hubert Biucchi, vice-président de la Société des amis d’Édouard Drumont, Marc Fredriksen (1936-2011), dirigeant de la FANE (Fédération d’action nationale et européenne) fondée en 1966 et Françoise Dior, tous participent à la première assemblée générale. Le but de cette association, déclarée à la préfecture de Paris, est « la lutte contre les influences juives et la propagande sioniste ». Ce Front ne fera pas parler de lui, au-delà de sa mise en place statutaire. Ce rapprochement entre Françoise Dior et la FANE fit long feu. Il est probable que Marc Fredriksen ait pensé au développement de son mouvement en le féminisant mais il est évident que la forte personnalité de Françoise Dior semble incompatible, y compris et surtout dans un univers très masculin, ce qui caractérise ce mouvement. C’est aussi l’ultime tentation groupusculaire de Françoise Dior, qui pense à s’installer en France, même si elle demeure interdite de séjour à Paris.
Extrait de Franck Buleux, Françoise Dior ou le crépuscule d’une Walkyrie que l’on peut acheter en cliquant ici.