Selon le média Zoom d’Ici du 3 avril, une dizaine de membres du Réseau Antifasciste Haute-Loire (Rafahl) ont tous reçu « une décision de justice annulant la contravention de 135 euros pour participation à une manifestation interdite en date du 27 aout 2022 ».
A l’époque, en réaction à l’annonce d’une conférence d’Hilda Lefort qui devait se tenir dans la librairie Arts Enracinés de notre ami Maxime Sanial, et malgré un arrêté préfectoral interdisant « toute manifestation revendicative sur la voie publique au Puy le samedi 27 août entre 14 et 20 heures dans un périmètre délimité », une mobilisation vociférante s’était formée à l’inititaive du Rafahl pour dénoncer « le contenu des livres et du programme des réunions » que les antifas jugeaient « dangereux pour la démocratie, la liberté et la fraternité ».
À la suite, plusieurs avis de contraventions avaient été déposés durant la première quinzaine de septembre dans les boites aux lettres des activistes antifas. Des contraventions à 135 €.
Mais coup de théâtre, vendredi 31 mars, un nouveau courrier du Tribunal judiciaire du Puy-en-Velay a rempli les mêmes boites aux lettres, titré Ordonnance pénale, suivi de « Vu les réquisitions du Ministère public en date du 16 décembre 2022, relaxons XXX (anonymat souhaité) des fins de la poursuite. Aucune peine principale et aucune peine complémentaire. Fait le 14 mars 2023 »
Sans autre précisions pour le moment, on aimerait connaître le sens des réquisitions du parquet datée du 16 décembre 2022 : Poursuites et condamnations ou relaxe ?
Quoi qu’il en soit, le Réseau Rafahl 43 regonflés à bloc par le concours de la justice antifa, pérore et en rajoute dans la provocation-intimidation à l’encontre de la librairie Arts Enracinés.
« Nous sommes relaxé.e.s. Suite à la manifestation contre la venue d’Hilda Lefort à la librairie fasciste Arts enracinés au mois d’aout 2022, plusieurs camarades avaient reçu une amende pour participation à une manifestation interdite. Après contestation de l’amende et refus de se soumettre à une interdiction de participer à une manifestation contre le fascisme, cette demande avait été rejetée. Nous devions être convoqué.e.s devant le tribunal. Enfin, nous apprenons cette semaine, par le biais d’une lettre recommandée que les poursuites contre nos camarades ont été abandonnées. Jamais nous ne laisserons s’enraciner le fascisme dans notre ville ! Nous maintenons notre volonté de faire fermer les Arts Enracinés, rien d’autre qu’un local fasciste ! »
Certains des leurs n’hésitent pas même à narguer cette justice qui leur est soumise comme le relate Zoom d’Ici : « On ne voulait pas se soumettre à une interdiction de manifester contre le fascisme. »
Notre ami Maxime Sanial a réagi en faisant part de son incompréhension, de son sentiment d’injustice et de sa colère face « à quelque chose interdit par le préfet lui-même », pour lequel « cette même justice fait finalement marche arrière ! », manifestant son inquiétude quant à cette impunité judiciaire pour des activistes ne cachant pas leur détermination à l’encontre d’un libraire auquel rien n’a jamais pu être légalement reproché : « Cela fait deux ans que nous tenons un commerce. Rien dans cette librairie n’a été caractérisé d’illégal depuis. Et ça fait deux ans que nous sommes harcelés par les mêmes personnes. Eux font quelque chose d’illégal et ils sont relaxés ? Elle est où la justice ? Pour moi, cette décision est politique plus que judiciaire. Ce que je crains particulièrement à présent est que si les amendes sautent ainsi, cela va créer un précédent. Le Rafahl va se croire tout permis après ça. Et si on imaginait l’inverse de la situation. Si c’était nous qui campions devant le Beluga (Librairie associative de l’Avenue Foch, Ndlr) à chaque présentation d’un ouvrage, à chaque conférencier invité. Je ne pense pas que la justice soit aussi complaisante à notre égard. Cette relaxe est tout simplement hallucinante ! »
Nous apportons notre soutien à ce libraire courageux et appelons nos lecteurs à le soutenir par tous les moyens ainsi que sa librairie Arts enracinés