Ce n’est pas nous qui le disons

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Street Press est un site d’information situé très à gauche qui publie Faf « la newsletter qui décrypte l’extrême droite » (sic). Son équipe compte dans ses rangs l’ineffable Pierre Plottu et ses articles consacrés à notre mouvance, sont, dans la plupart des cas, à charge et d’une infinie médiocrité.

Ce site a publié, il y a quelques jours de cela, un papier consacré à l’accroissement de la place occupée par les NR au sein de l’opposition nationale extra-parlementaire. Or, à la surprise de quasi tous ses lecteurs, il rend compte de la situation d’une manière moins négative qu’on pouvait s’y attendre.

Ne nous illusionnons pas Pierre Plottu et Maxime Macé ne sont pas devenus soudain des journalistes honnêtes et neutres, mais, cependant, leur rôle de vigie antifasciste leur a permis de juger d’un phénomène que l’on constatait déjà avant la dissolution de Génération identitaire : une recomposition de la scène radicale avec une montée en puissance continue de son pôle NR malgré la dissolution du Bastion social et de l’Alvarium.

Trois tendances sont potentiellement dominantes dans le champ du nationalisme radical : les roycos, les zids et les NR.

Si l’AF connaît une de ses récurrentes embellies, elle connaît aussi des départs à répétition. Il y a à cela plusieurs raisons. Tout d’abord, la référence à la monarchie apparaît comme une utopie lassante. Ensuite, l’origine de classe d’une partie de ses militants fait qu’ils sont très sensibles à l’attraction de Reconquête, où les idées ne sont pas très différentes et où l’entre-soi BCBG peut se continuer sans le ridicule de l’utopisme. Ajoutons à cela que le militantisme royaliste correspond très fréquemment à un mode de socialisation juvénile d’enfants des milieux aisés et traditionnels, qui cesse une fois les études terminées quand il faut se consacrer aux « choses sérieuses »…

Les Identitaires avaient réussi à devenir, pendant une quinzaine d’années, dominant dans le champ grâce aux aides financières et intellectuelo-stratégiques de vieux briscards proches de la ND (les mêmes que l’on retrouvera plus tard chez le séfarade maghrébin…). Mais les conflits internes et stratégiques (pro/anti Marine, jeunes/vieux, etc.), la grande modération idéologique et le choix final de se limiter à des actions spectaculaires à la Greenpeace avaient condamné l’organisation avant sa dissolution. Ne se situant pas dans un continuum historique et idéologique clair (contrairement à CasaPound par exemple), elle ne faisait pas rêver et elle ne se renouvelait pas. Sa dissolution l’a achevée, le zemmourisme a capté ses principaux cadres et, hors deux ou trois points forts, ce courant est devenu non seulement très minoritaire mais aussi très isolé.

Après trois dissolutions – Unité radicale, Troisième voie, Bastion social – et une phase de mortes eaux, le courant NR reprend du poil de la bête. A cela, il y a des raisons que Street Press n’analyse que très imparfaitement et dont la première semble être une très grand flexibilité doctrinale. Si sur la toile on peut trouver des intervenant qui disent la doxa NR, IRL un groupe considéré comme NR est souvent, en réalité, un groupe composite ou nationaux-catholiques, zids et NR, pro-Russes et pro-Ukrainiens, cohabitent mais ou la dynamique est impulsée par les NR.

Cela étant dit, il est intéressant de lire l’article de Street Press, ne serait-ce que pour ces quelques perles :

Si l’universitaire Nicolas Lebourg dit en parlant des NR : « Ils se veulent anti-bourgeois, révolutionnaires, socialistes, et veulent un nouvel ordre mondial avec une Europe unie. », un ex-dirigeant identitaire déclare quant à lui : « Je pensais qu’on avait réussi à les faire disparaître grâce à Génération identitaire. On avait réussi à débarrasser l’extrême droite du folklore entre nostalgie du pétainisme, impasse du fascisme et skinheads. » et « Pour moi, les NR sont des nazis qui ne s’assument pas trop, un peu fascistes, un peu socialisant, un peu antisémites » avant de conclure : « Nous, identitaires [contrairement au NR], avons toujours refusé l’antisémitisme et affirmé notre soutien à Israël parce que notre ennemi ce sont les Frères musulmans ».

Louise Michel

Pour lire l’article, c’est ici.

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