La résistance phalangiste au franquisme commença dès le décret d’unification de 1937, par le refus de celui-ci. Bien qu’Hédilla et que Lamberto de los Santos, aient été condamnés à mort, et que Vicente Cadenas – responsable de la presse et de la propagande de la FEJONS – ait été obligé de s’exiler, s’organisa presque immédiatement une Phalange Espagnole Authentique (FEA) connue aussi sous le nom de Phalange Autonome. D’autres phalangistes fondèrent en 1940 l’Organisation de Recours Nationale-Syndicaliste dont le leader Eduardo Ezquer fut rapidement identifié et emprisonné. Cependant, en 1941, les deux mouvement s’unirent et décidèrent l’assassinat de Franco. Ce que ne permirent pas les circonstances … De plus quelques attentats eurent lieu qui furent revendiqués par les partisans d’Hédilla. En 1942, le principal responsable de ce courant, Perez de Cabo, auteur du premier livre – préfacé par J-A Primo de Rivera – sur la Phalange, fut arrêté, condamné à mort et fusillé.
Beaucoup d’oppositionnels rejoignirent dès sa création la Division Azul et partirent lutter pour l’Ordre Nouveau dans les plaines de Russie. Décision courageuse et idéaliste, mais qui laissa les mains libres à la réaction en Espagne…
En 1945, apparut l’Alliance Syndicaliste animée par d’anciens membres de la FEA. En 1952, la police emprisonna les dirigeants des Juntes du Renouveau National-Syndicaliste, et, en 1955, ceux de la Phalange Authentique. Le même année, Franco fut hué par un groupe de phalangistes lors d’une commémoration du martyr de J-A Primo de Rivera. Ce groupe se constitua en Junte d’offensive Nationale-Syndicaliste et publia quelques numéros du journal JONS. Dans le n° 2 de celui-ci ils précisèrent : « Les phalangistes ne s’identifient ni avec l’Etat actuel ni avec sa politique. Le Mouvement National s’est emparé de notre drapeau et de nos insignes et a exploité les espérances ingénues de milliers de nos camarades ». L’action de ce groupe fut suffisamment importante pour que l’on en trouve trace dans la presse yankee en 1957.
Le 22 novembre 1960, Franco fut agressé à la Vallée de Los Caïdos par le phalangiste Roman Alonso Urdiales qui fut pour cela condamné à 12 années de prison. A la même époque, différents noyaux hédillistes se manifestèrent : Cinq Roses à Madrid, Foi Ibérique à Santander, etc. Un nouvel insigne apparu aussi parmi les Espagnols, un H métallique. Anodin en apparence, il montrait la fidélité à la personne d’Hédilla.
C’est aussi au début des années 60 que furent créés les Cercles José-Antonio, le Front des Etudiants Syndicalistes et l’Union des Travailleurs Syndicalistes. L’importance de ces mouvement fut telle qu’ils purent organiser différentes manifestations, ainsi le 22 novembre 1970, ils réunirent 35.000 phalangistes oppositionnel à Alicante dans une ville mise en état de siège par la Garde Civile.
Après le décès de Franco, c’est un groupe de pseudo-phalangistes dirigé par Raimundo Cuesta qui s’empara du nom de la FEJONS, tandis que les oppositionnels donnaient vie à la FEJONS(Authentique) dont l’influence fut grande dans les université et les usines (où elle animait la Confédération des Travailleurs Syndicalistes), et dont les membres s’affrontèrent physiquement à de nombreuses reprises aux réactionnaires de Force Nouvelle du notaire franquiste Blaz Pinar.
La FEJONS de Cuesta passa par la suite au main d’ancien membres des Cercles José-Antonio qui ne purent la tirer de son déclin et de sa léthargie. A la fin des années quatre vingt-dix ce sont d’ex-dirigeants de la FEJONS(Authentique) menés par Miguel Hédilla – le fils du successeur de José-Antonio Primo de Rivera – et Gustavo Morales qui en prirent le contrôle. Si ils lui redonnèrent un certain souffle militant, une excellente organisation et certains succès électoraux (la Phalange compta quelques élus communaux et obtenint aux dernières législatives le double de voix des épigones espagnols de J-M Le Pen), l’embellie ne dura pas et le mouvement retomba rapidement aux mains d’éléments réactionaires.
La véritable Phalange est morte le 19 avril 1937, tout le reste est courage et idéalisme mais aussi nostalgisme incapacitant et muséal