Principes de rupture
Le Mouvement d’action sociale fonde son action politique sur le principe de rupture. Cette dernière présuppose un travail de réflexion aboutissant à plusieurs constats.
Le monde a changé
Le monde dans lequel se sont forgés nos usages, nos outils et nos méthodes de combat politique a disparu. Ces soixante dernières années n’ont été qu’une suite de bouleversements sociétaux, culturels, religieux et ethniques. Il nous faut prendre acte de ces changements qui modifient en profondeur notre réalité quotidienne.
Le Système domine le monde
L’avènement d’un Système oligarchique planétaire a profondément modifié la donne, le jeu électoral est depuis longtemps verrouillé et l’insurrection armée s’apparente à un rêve romantique suicidaire.
La seule réalité est celle d’élites assurant elles-mêmes leurs autopromotions sans tenir compte des peuples qu’elles gouvernent. Tout le reste : les luttes de partis, l’opposition d’idées, la gauche, la droite n’est qu’illusion. C’est le grand mensonge servit par le Système à des masses anesthésies par des médias aux ordres, soumises à la peur sécuritaire, droguées à la consommation, esclaves de jouissances immédiates et éphémères.
« Consommez, jouissez, tremblez mais surtout ne pensez pas. On s’occupe de tout » pourrait être le message qu’il distille dans les populations des grands pays occidentaux.
Remise en question
Devant un tel état de fait, on peut bien entendu choisir le repli nostalgique du « Avant c’était mieux » et reproduire à l’infini les schémas sclérosants de lutte qui ont conduit à la ghettoïsation inévitable des militants dans un univers fantasmé et autiste.
On peut également vouloir une radicalité dynamique porteuse de sens et d’avenir, fondée sur le principe de réalité. Cela implique un puissant effort de remise en cause individuelle et collective. Ce travail est incontournable pour maintenir le socle révolutionnaire de notre approche.
Travail sur soi
Dès lors, sachant que notre principal ennemi c’est nous-même, le premier acte révolutionnaire de rupture est de procéder à un travail d’introspection militant. Quel est le sens profond de notre engagement, la validité de nos méthodes de lutte et le caractère résolument révolutionnaire de notre action ?
Jusqu’à quel point nos habitudes militantes, notre sectarisme, nos codes vestimentaires, nos modes d’expression politiques ne font-ils pas le jeu du Système ?
Travailler sur soi c’est être capable de se poser les vraies questions, d’ouvrir un œil critique, se détacher de l’émotionnel et prendre appui sur l’instinct et la réflexion. Il faut rompre avec tout ce qui est déconnecté du réel et arrêter de défendre avec nostalgie des héritages qui ne sont pas les nôtre.
Se libérer de cela c’est faire renaitre en nous la volonté de vaincre et le désir de victoire.
Ne plus être systématiquement « contre » et proposer des alternatives en contact avec le réel. Sans se renier, rester pragmatique, détaché, réactif et innovant.
Demeurons donc des observateurs imperturbables de cette société, agissons sur elle, vivons en elle en faisant en sorte que les choses contre lesquelles nous ne pouvons rien ne puissent agir sur nous.
Opter pour une nouvelle stratégie
Prendre le pouvoir est certes une idée noble et qui nous obsède. Mais de la théorie à la réalité, la route n’est pas linéaire. Il faut d’abord arrêter de penser que le pouvoir et ses centres de décision se trouvent encore en France. La stratégie de l’homme providentiel, du grand réveil populaire, de la révolution nationale est aujourd’hui obsolète.
Face à un pouvoir déterritorialisé et multiforme mieux vaut tenter de changer le monde sans prendre le pouvoir, mais en créant un contre-pouvoir ou plutôt un « pouvoir contre ».
Il nous faut créer une multitude de lobbys, de groupes de revendications en matière sociale, économique, culturelle, écologique, agricole… de manière à bâtir un réseau radical et autonome s’appuyant sur des moyens de communication et d’information modernes.
Apprenons également à travailler ponctuellement avec des gens que nous combattons habituellement, formons des coalitions d’opposants constructifs mais déroutantes pour le Système. Car il s’agit aussi de brouiller ses repères.
Pragmatique, pas dogmatique
Notre Idée étant en perpétuel mouvement, notre organisation ne doit pas être figée. Elle doit pouvoir se mobiliser tous azimuts sous la forme de comités, d’associations, de groupements. Nos réseaux doivent s’adapter, se transformer pour les besoins de la lutte.
L’avenir nous appartient
Nous refusons l’enfermement, le ghetto stérile. Notre objectif est de nous placer au centre du débat afin de forcer les autres à se positionner par rapport à nous et à nos règles du jeu. Nous voulons être les vainqueurs de demain pas les perdants d’aujourd’hui.
Pour un néo-solidarisme
Comment défendre son peuple si on ne se préoccupe pas de son quotidien ? Toute pensée authentiquement patriote ne peut occulter la gravité de la question sociale, ni ignorer son actuelle mutation.
L’ère moderne se caractérise par l’accaparement marchand de la planète par une minorité imbue d’elle-même : l’oligarchie ou hyper-classe qui constitue la tête du Système. Désormais s’imposent la tyrannie de l’avoir et le despotisme du fric, grands fossoyeurs de toutes différences. Le déchaînement financiariste et le rôle dissolvant des marchés contribuent aussi à cet arasement des héritages populaires et identitaires.
Force est de constater que, face à l’individualisme érigé en bien-être matériel absolu, à l’impératif du produire, à l’injonction du consommer, à la logique égoïste de la guerre totale de chacun contre tous, l’idéal socialiste a failli. Les marxistes se sont noyés dans l’immigrationnisme alors que les sociaux-démocrates faisaient allégeance au grand capital.
Or, retrouver, maintenir et préserver la cohésion du peuple se révèle plus que jamais nécessaire, d’où le recours au solidarisme et au justicialisme.
Débarrassé de la guerre des classes marxiste, le solidarisme postule à la fois l’indispensable solidarité de l’ensemble des membres du peuple, quelles que soient leurs positions sociales, et l’indispensable coopération avec les autres peuples menacés dans leur être, dans leur existence par la même rapacité financière.
Le solidarisme conçoit en outre la refonte radicale des rapports sociaux et des relations entre les différentes couches sociales.
Cette refonte ne peut s’effectuer qu’en entreprenant une révolution dans les entreprises et, dans les rapports sociaux et surtout dans les mentalités, par la remise en cause totale du dogme de la primauté de l’économique.
Le solidarisme n’entend pas éliminer le patron, le capitaine d’industrie, le petit commerçant, l’ingénieur ou le fonctionnaire, au profit d’un bureaucrate incompétent ou d’un hiérarque partisan. Il encourage plutôt au dépassement des « antagonismes de classes » afin de les faire converger vers la prise en compte d’objectifs et d’intérêts communs dont celui de mener une vie digne et décente. Le solidarisme veut mettre en place une vision organique du monde de la production. Socialisation de l’entreprise, mise en place de corporations de métiers, participation à l’effort collectif d’établissement d’un ordre ou l’économique reste subordonné à l’humain.
La solidarité avec les siens implique également la justice envers les plus faibles, les plus démunis et les plus précaires des nôtres (le justicialisme). Seuls une nouvelle vision communautaire et le sens renouvelé de l’entraide refonderont le tissu social et les solidarités organiques. Le travail ne doit plus être la forme salariale de l’esclavage, mais redevenir un facteur d’épanouissement personnel, civique, spirituel et civilisationnel.
Le solidarisme est justicialiste, car il exige, contre les délocalisations, la démence libre-échangiste et le délire sans-frontièriste, que le peuple puisse travailler mieux, moins longtemps et autrement au pays. Il préfère de petites unités de production relocalisées et décentralisées où tout le monde se connaît aux grandes firmes multinationales anonymes.
Solidarisme et justicialisme œuvrent par conséquent à l’alliance de la ferme, de la boutique, de l’atelier et du bureau, de l’artisan, du col bleu et du col blanc, du chômeur et de l’étudiant, contre une clique mondialiste sans attaches, ni racines, aux ordres du capital apatride.
Ils sont les deux piliers de la reconquête nationale de souveraineté populaire.
La patrie, les patries
L’Europe que nous voulons pratique et applique la subsidiarité. Dans ce cadre novateur à dimension continentale, impériale, communautaire et enracinée, quel destin attribuer à la patrie ? La patrie est la terre des pères, des ancêtres, des aïeux ; c’est aussi un territoire – connu ou rêvé – qui porte en nous une forte charge émotionnelle.
La modernité dévalorise, dénature, dénigre la patrie et son sentiment naturel, le patriotisme. En réponse, réhabilitons la patrie ou plutôt les patries qui sont notre recours. En effet, le pluriel s’impose d’autant que la réponse salutaire – et salvatrice – des Européens s’inscrit dans une tripartition d’émanation subsidiariste et de référence indo-européenne.
Par une analogie pertinente, la patrie charnelle, régionale, provinciale, ethnique et/ou confessionnelle (la région, le petit pays) correspond à la troisième fonction dite fonction de production, de reproduction, de fertilité. Cette fonction regroupe beaucoup de sous-ensembles comme l’agriculture, l’artisanat, le commerce. Des notions vitales sont couvertes par cette fonction : la productivité, la fécondité, l’abondance des hommes, du bétail et des végétaux, la richesse, la santé, la paix, l’esthétique …
La patrie politique, historique, nationale, étatique (la nation) – dont l’État-nation jacobin, centralisateur et uniformisateur en est un dérivé et une déviation modernes (sans pour autant nier le fait national, il s’agit au contraire de le préserver, voire de le bonifier dans une perspective anagogique) – coïncide à la deuxième fonction, la fonction guerrière liée à la défense du peuple. Les vertus de cette deuxième fonction sont les valeurs guerrières, la force physique, l’énergie, le courage, l’héroïsme, la défense et la sécurité.
La patrie idéale, géopolitique, continentale ou civilisationnelle (l’Europe) s’apparente à la première fonction, la souveraineté. Cette fonction royale revêt deux aspects. L’un juridique, et l’autre magique et religieux.
Des notions fondamentales se regroupent dans cette première fonction comme le droit, la sagesse, les sciences, la puissance spirituelle et religieuse. Cet ensemble supranational se doit de rassembler non seulement tous les facteurs de la puissance, mais aussi de susciter d’authentiques spiritualités aptes à élaborer un nouvel art de vivre, d’exister et – le cas échéant – de mourir sans laquelle le risque serait grand que la patrie idéale ne devienne qu’un Léviathan continental ultra-moderne et démesuré.
Dans l’agencement ordonné, hiérarchisé et organique de patries s’inscrivent les modes de commandement de la cité : la patrie idéale détient l’imperium (le pouvoir souverain), la patrie nationale l’auctoritas (l’autorité légitime, juridique et sociale) et la patrie charnelle la potestas (la capacité à gérer les affaires publiques).
L’épanouissement de la personne ne peut être complet qu’avec une pleine intégration dans ses différentes communautés parmi lesquelles s’affirment les diverses appartenances patriotiques.
Être un bon Européen, c’est assumer sans complexes et avec fierté son attachement alsacien, français et européen, basque, espagnol et européen, transylvanien, roumain et européen…
Les racines profondes
« L’enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine. C’est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir. Participation naturelle, c’est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la culture, la profession, l’entourage. Chaque être humain a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle par l’intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie » souligne la philosophe Simone Weil dans son ouvrage L’Enracinement.
L’enracinement s’oppose au cosmopolitisme, aux métissages culturels et au chaos ethnique de la civilisation actuelle car l’authentique à ses racines et sa vérité.
L’enracinement est un concept dynamique qui ne doit pas s’entendre comme un enfermement nostalgique, passéiste.
Car si l’enracinement est d’abord une fidélité à des principes immémoriaux et à un sang (d’où une dimension ethnique fondamentale dans cet enracinement), on préserve surtout ses racines pour permettre à l’arbre de continuer à croître. Les racines sont donc vivantes, elles portent et permettent la croissance de l’arbre, le futur de la communauté.
L’enracinement constitue le socle de notre liberté et légitime notre combat. Il permet l’expression de l’héritage ancestrale et sa continuation créatrice. Il permet également au peuple de continuer à se manifester comme une communauté organique dynamique.
À une époque où le mondialisme arase les spécificités en un Système planétaire, l’enracinement constitue une réponse globale aux pathologies – sociales, économiques, physiologiques, culturelles, ethniques, etc. – d’une civilisation mondiale paralysée et cancérisée.
Le concept d’autonomie
L’autonomie est une donnée fondamentale du fait humain. Animal politique (Aristote), l’homme est d’abord et surtout un être social. À rebours des thèses fumeuses des Lumières perverses du XVIIIe siècle qui dissociaient l’homme, supposé « naturellement » bon, de la société, accusée d’être mauvaise, l’homme baigne dans des relations sociales permanentes avec son environnement, ses congénères et les institutions qu’ils créent et qui les enveloppent. L’homme est la société; il ne peut vivre hors d’elle et, sans lui, elle ne peut exister.
Si l’être humain ne peut être en-dehors de la société, il doit se garder de s’y fondre et d’y perdre toutes différences. L’individualisme excessif est mortifère tout comme la dissolution dans l’anonymat de masse. L’autonomie se présente comme une réponse juste à ces deux maux modernes.
Membre de communautés – naturelles ou volontaires selon les circonstances -, l’homme n’en conserve pas la ferme volonté de se singulariser et de garantir son autonomie en participant pleinement à la vie des médiations collectives auxquelles il appartient et dans lesquelles l’individu qu’il est aussi devient une personne dévouée à l’esprit de la cité.
L’autonomie n’est au fond qu’une application spécifique du principe de subsidiarité qui fait appel aux notions de responsabilité et de bien commun (res publica).
D’un point de vue plus organisationnel, l’autonomie signifie une liberté de ton, de convictions et d’actions complète par rapport à toutes les formations partisanes, électoralistes ou non, existantes. Le parti n’est plus le cadre approprié et survit difficilement à l’ère de la dépolitisation générale.
L’autonomie implique enfin de penser en réseau. Avec d’autres structures voisines se conçoivent et organisent des synergies autour d’objectifs théoriques, de thèmes caritatifs ou d’actions militantes sur le terrain. D’une manière ponctuelle et informelle et sans verser dans un caporalisme stérile ou dans de mises au pas inopérantes, divers groupes de sensibilité proche s’entendent sur des entreprises communes, y compris dans le vaste champ de la formation, de l’information et de la production de concepts : ils œuvrent pour un but commun.
Une certaine émulation, indispensable corollaire à la coopération, est même souhaitable afin de diffuser le plus largement possible l’idée d’autonomie réticulaire : chaque groupe incarne une maille autonome d’une toile qui se tisse lentement mais solidement. Quand un maillon est atteint, les autres demeurent indemnes, récupèrent les tâches et poursuivent leur travail malgré les difficultés. Apprécions le plaisant paradoxe qu’il revienne à la fourmi de réaliser cette toile autonome !
Notre Europe
Matrice de nos peuples qu’il ne faut pas confondre avec l’Occident, la Grande Europe constitue le substrat fondamental d’où procèdent nos identités subsidiaires, nationales, charnelles et locales.
En effet, on n’est pas Européen parce qu’on est Allemand, Croate, Danois, Espagnol, Français, Grec, Irlandais, ou Ukrainien, mais on est ressortissants de ces nations parce qu’on est Européen !
L’Europe représente notre Grande Patrie, la patrie spirituelle, ethnique, civilisationnelle et géopolitique qui englobe nos diverses petites patries charnelle et historiques dans une symphonie des appartenances.
Dans le cas français, n’oublions pas que notre pays, nation historique et réalité civilisationnelle forgée par les siècles, ne se réduit pas – et heureusement – à un État-nation bureaucratique et centralisateur.
Ses moments de grandeur ne peuvent en effet faire oublier qu’il a arasé et vampirisé les patries charnelles constitutives de « l’hexagone », pour finir par accoucher de la situation actuelle.
En plus d’être un territoire, l’Europe renvoie aussi à un ensemble de peuples apparentés, les peuples boréens, locuteurs initiaux des langues indo-européennes, vertébrés par des mythes fondateurs et une spiritualité native (Ex Septentrione lux, notre « lumière » polythéiste vient du Nord hyperboréen, de l’Ultima Thulé).
Les peoples boréens sont ataviquement attachés à une vision héroïque de la vie, une conception sphérique du temps, renfermant l’idée cyclique d’éternel retour. Ils portent également en eux une vision dynamique de la destinée intégrant enracinement et désinstallation.
Civilisation d’essence métamorphique, l’Europe doit tirer le meilleur de sa tradition (dans l’esprit et non dans des formes désuètes), de ce qui fit sa grandeur et sa puissance pour se régénérer et inaugurer un nouveau cycle historique, une nouvelle renaissance transfiguratrice au terme du nihilisme consécutif au cataclysme de la Grande guerre civile européenne de trente ans (1914-1945).
Le désenchantement actuel consubstantiel à l’entreprise funeste des eurocrates de Bruxelles s’explique par leur conformisme moralisateur et humanitariste, leur économisme caractérisé et leur sujétion au néo-totalitarisme politique et juridique de la « religion » des droits de l’homme.
Les peuples européens se sentent ignorés et méprisés par une hyperclasse oligarchique et mondialiste. Ils se perçoivent parfois victimes d’une ambition démesurée : l’État universel et l’arasement des différences essentielles.
Pourtant, un tel constat ne doit pas empêcher la reprise d’un véritable projet européen clairement orienté sur des bases identitaires, solidaristes, patriotiques, écologistes et subsidiaristes. L’heure est propice pour une renaissance de l’idée européenne et la redécouverte du concept authentiquement européen d’Empire, au-delà des vieilles tentations nationales et souverainistes.
La construction de l’Europe impériale passe par l’avènement d’une puissance régie par le principe de subsidiarité et structurée par des souverainetés populaires d’échelle variable.
Toutefois, il faut au préalable redonner à l’idée impériale sa signification première : l’Empire est une conception géopolitique et spirituelle qui propose une organisation de la cité intégrant une pluralité ethnique de peuples de souche européenne dans leur immense majorité.
Cet Empire rejette l’uniformisation administrative, linguistique et jacobine propre aux « empires » napoléonien, coloniaux, russo-soviétique ou hitlérien.
Notre conception de l’Empire constitue un grand-espace continental cohérent organisé autour d’une logique de puissance dans une optique fédéraliste et subsidiariste. Si l’hégémonisme agressif des États-Unis tend vers l’indifférenciation humaine et l’uniformisation marchande, l’idée impériale repose, elle, sur la synergie des communautés, de leurs cultures et de leurs identités bien mises à mal par le mondialisme, les États-nations et l’idéologie mortifère du marché.
Possédant une indéniable dimension géographique, l’Empire européen est destiné à se déployer dans un grand-espace idéalement eurosibérien dans lequel les populations régénérées de souche européenne peuvent se projeter dans l’avenir avec la conscience d’être pleinement européennes, ce qui permet de poser par exemple le cas d’une Russie à l’identité toujours ambivalente, car régulièrement tentée par un tropisme atavique eurasiatique.
En outre, l’Europe impériale présente une dimension métaphysique qui implique un État éthique et spirituel ordonnant le militaire, l’écologique, l’économique et le social au politique et orientant le politique vers le spirituel, dans l’esprit de la conception trifonctionnelle fondatrice héritée de nos ancêtres boréens.
L’État impérial, grand-continental doit exprimer un ordre de réalité supérieur qui s’incarne dans la destinée d’une communauté civique et ethnique. L’unité politique de l’Europe associe l’esprit, la puissance et l’identité. La souveraineté d’Empire – ou Imperium – se justifie par des principes solaires, héroïques et communautaires, contraires aux pseudo-valeurs du vieux monde moderne.
Seul l’oubli de ces principes supérieurs a pu favoriser la dérive vers le culte effréné de l’État (statolâtrie), le communisme totalitaire ou l’individualisme marchand.
L’Europe est donc un enjeu et un défi pour tous les « bons Européens » de grande volonté.
Le patriotisme grand-européen ne peut être qu’un patriotisme assumé de l’enracinement dynamique, du respect et de la préservation scrupuleuse des multiples entités ethnico-culturelles européennes dans leur spécificité.
Ce patriotisme n’annule, ni n’abolit les patriotismes locaux, régionaux et nationaux : il les surplombe, les amplifie et les renforce au contraire.
Tout cela suppose une capacité à devenir ce que nous sommes : des impériaux néo-européens, acteurs conscients et inflexibles d’une régénération de nos peuples et de notre terre.
Pour une écologie organique
Il serait vain et trop exhaustif de dresser la liste des menaces et des dégradations que subit la nature : pollution, disparition d’espèces végétales et animales, dégradation de la couche d’ozone, nuisances de toutes sortes, etc.
Il est pour nous d’une importance fondamentale de préserver en France et en Europe, dont les variétés de paysages, de faunes végétales et animale sont d’une extrême richesse, notre patrimoine naturel, forestier et végétal, animal et marin, comme un élément indispensable de la définition de notre identité et comme partie fondamentale de la survie du vaste écosystème terrestre.
Mais nous entendons dépasser le stade purement défensif et « réactionnel » de l’écologie contemporaine, qui en tant que simple mouvement d’action défensive sert trop souvent de support idéologique à des programmes politiques gaucho-mondialistes ou libéraux sociaux.
Ces tenants du Système considèrent la nature comme un simple cadre de vie et d’environnement constituant l’accessoire agréable et utile à notre civilisation du béton.
À cette vision utilitariste qui n’a d’écologiste que le nom, nous opposons une attitude authentiquement écologiste, purement désintéressée, qui vise à restituer à la nature la fonction traditionnelle sacrale et spirituelle qu’il lui revient. Il faut réconcilier le monde de la matière et la nature en les intégrants tous deux une totalité organique.
Dans cette perspective, un nécessaire retour et une réintégration des origines s’impose ainsi qu’une véritable rupture, afin de reconsidérer la Terre comme notre mère commune et féconde. Il nous faut nous libérer de l’étroite conception statique et matérialiste de la nature qui n’y voit qu’un conglomérat de matières et de couches minérales superposées.
De même, il nous faut rejeter le sentimentalisme béat qui n’y voit qu’un pastiche de couleurs et de paysages figés et inertes, pour y reconnaître et discerner le mouvement dynamique et circulaire d’une force indomptable en perpétuel devenir.
La nature dans ses cycles nous apprend à reconnaître en nous-mêmes nos propres limites et potentialités. Elle nous fait voir le cycle profond qui soumet chaque être vivant aux phases de naissance, de croissance, de maturation, de vieillesse, de déclin, de mort et de renaissance.
L’une des constantes néfastes de l’esprit moderne et de la conception mécaniste et rationaliste de la nature a été de rompre avec notre passé originel, avec la chaîne mythique des générations, des unités et organismes vivants ancestraux infiniment reliés entre eux, pour faire du monde de la nature un pôle indépendant, décentré, unique champ d’expérimentation et d’exploitation, domestiqué et mesurable.
Nous considérons que l’essence d’une véritable écologie traditionnelle est indissociable d’une conception organique et naturelle du monde et de l’univers. Il est d’autre part d’une nécessité impérative de dénoncer la conception artificielle, matérialiste, scientifique et l’image mécanique du monde naturel ambiant pour affirmer l’incoercibilité, l’incommensurabilité et l’éternité d’une nature-mère qu’il convient de resacraliser dans tous ses éléments constitutifs.
Seule cette attitude écologique et cette disposition intérieure purement spirituelle et de conception organique est à même de servir de solide fondement à toutes les formes extérieures de défense et d’action de sauvegarde de notre environnement naturel. C’est pourquoi toute forme d’écologie contestataire défensive et revendicative, détachée d’un centre spirituel de connaissance et de perception supérieure de la nature, sera vouée à l’échec et limitée à des actions ponctuelles et des effets éphémères facilement récupérables.
La formation levier de l’action
Objectifs : la formation vise par degrés successifs à provoquer chez les militants une rupture propre à susciter des comportements et des réflexes novateurs.
La formation vise également à la complétude du militant tant sur le plan théorique que technique et pratique.
La formation vise enfin à la constitution d’une élite consciente, avant-garde révolutionnaire d’opposition au Système. Au travers du MAS doit émerger une communauté organique, autonome, radicale servant librement l’idéal social et patriotique.
Méthode : la formation est avant tout un processus d’édification personnelle. Elle doit conduire à l’établissement d’une vision du monde claire et doter le militant de savoirs lui permettant de poser et d’opposer des arguments.
Une formation est destinée à donner une forme, c’est-à-dire un ensemble de comportements, d’attitudes et de pensées préparant le militant au combat. Se former c’est se redresser.
Dans une formation il ne s’agit pas seulement d’apprendre mais de comprendre au sens latin du terme : cum prendere c’est-à-dire « prendre avec ». Il est donc nécessaire que la formation soit dispensée à tous les militants. Parler le même langage et partager les mêmes objectifs assurent la cohésion et l’esprit de groupe.
Toute formation est par essence continue. C’est un processus circulaire et perpétuel. L’on doit continuellement se former, former et être formés. De même, toute formation est susceptible d’évoluer en fonction des modifications du climat social et politique afin de toujours correspondre aux exigences du principe de réalité.
La formation est le point de départ fondamental de l’action. Agir en connaissant le « pourquoi » d’une action permet d’en comprendre le « comment » (l’exécution pratique) et surtout le but (l’impact).