Fractures

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Ce que, dans le cadre étroit de l’État-nation bourgeois, les politologues académiques stipendiés appellent «la droite radicale», «l’ultra-droite», la frange extrême de «l’extrême droite», «le néofascisme», que par paresse nous nommons nous-mêmes «la droite nationale», «l’opposition nationale», «la famille nationaliste», «la mouvance» — avec autant de flou et d’imprécision — ne survivra pas à la tectonique des plaques géopolitiques en ce deuxième quart du XXIe siècle.

Il faut être attentif aux fractures susceptibles de devenir des gouffres béants, et les questions ukrainienne et israélienne sont incontestablement les fractures les plus significatives.

Non par elles-mêmes: il ne s’agit aucunement de problèmes sentimentaux superficiels — choisir en fonction de ses penchants, de ses préjugés, de ses amitiés ou, au contraire, «ne pas choisir», en renvoyant confortablement les deux camps dos à dos.

Ces fractures révèlent des incompatibilités théoriques et stratégiques profondes. Une pensée radicale, étymologiquement, va toujours à la racine des choses. Quel est l’ennemi principal? qui cherche avec constance à nous détruire? qui amène la discorde dans nos rangs? quel est l’obstacle que nous devons impérativement éliminer?

Un national-révolutionnaire européen, un conservateur authentique, un traditionaliste intégral ne peuvent politiquement (c’est-à-dire raisonnablement, à échelle humaine) participer à renforcer ce qui nous détruit — et symétriquement contribuer à combattre les opportunités qui pourraient au contraire nous renforcer.

Songez aux deux fractures susmentionnées et adoptez une approche à la fois «large» (panoramique), concrète, pragmatique, souple et dynamique.

Voulons-nous indéfiniment répéter le triste spectacle de nos échecs passés ou bien voulons-nous enfin féconder l’avenir sur les ruines d’un vieux monde libéral-démocratique en voie de putréfaction?

La guerre en Ukraine révèle une fracture entre deux blocs géopolitiques: l’Occident (destructeur de l’Europe blanche) versus l’Eurasie (à laquelle notre Europe enracinée appartient). Il ne s’agit en aucun cas d’une supposée animosité entre deux peuples slaves, car cette guerre est née dès la chute du bloc soviétique à Washington et à Londres — financeurs, promoteurs, fournisseurs.

Le rôle des Européens est de se tenir aux côtés d’une Russie souveraine pour la réunification du monde russe et l’unité continentale. Le nationalisme intégral ukrainien (avec sa souveraineté non moins chimérique), créé artificiellement à la fin du XIXe siècle, a toujours été une machine de guerre occidentale pour affaiblir et dépecer la Russie. Singer la geste de la division Charlemagne, c’est toujours répéter les mêmes erreurs qui ont abouti au désastre de 1945. C’est nier que les anciens de l’Europe nouvelle eux-mêmes ont vu dans le monde slave l’espoir de demain. C’est refuser d’admettre que notre ennemi existentiel est à l’Ouest — et l’a toujours été.

Le rôle de combattants révolutionnaires est de se tenir aux côtés de tous les peuples enracinés contre le système cosmopolite global (dont l’Ukraine et Israël, tous deux dirigés par des juifs ashkénazes liés au monde anglo-américain, sont les instruments génocidaires).

Un «nationalisme blanc» qui défendrait cet Occident dissolvant contre les peuples «de couleur» relève d’une double cécité politique et raciale. C’est exactement le contraire qu’il s’agit de prôner, à rebours de vieux réflexes coloniaux qui ont historiquement été si funestes pour tous les peuples européens.

Certains de nos camarades pourront rétorquer que ce n’est qu’une question de point-de-vue (certains préférant les Ukrainiens aux Russes, d’autres les Israéliens aux Arabes, ou vice-versa), que «la mouvance» au complet se trouvera demain du même côté de la barricade, oubliant ces vaines querelles.

Ce serait exact s’il s’agissait seulement de questions apparemment mineures. C’est tout à fait erroné si l’on considère que l’Ukraine et Israël, pour ne s’en tenir qu’à ces deux fractures, c’est précisément la même guerre opposant partisans du monde global et ennemis du système.

Les choix désastreux faits par ceux des «nôtres» en faveur de l’OTAN (par russophobie) et/ou de Tsahal (par anti-arabisme) les placent du mauvais côté de l’Histoire. Ces fractures deviennent chaque jour plus béantes.

Et il faudra bientôt choisir son camp. Définitivement. Et ceux des «nôtres» qui auront rejoint le camp de ceux qui continuent de détruire l’Europe enracinée seront traités comme ils le méritent.

L’avenir est aux soldats politiques ayant toujours une guerre d’avance.

Ne sommes-nous pas las de répéter les mêmes erreurs? Inutile de s’en prendre aux Russes, aux Chinois, aux communistes, aux musulmans.

Les seuls responsables de nos défaites passées et présentes: nous-mêmes!

Groupe Révolution Européenne (https://t.me/revolution_europe)

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