François Duprat contre le chômage

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Comment François Duprat entendait-il combattre le chômage en France, lui qui a vécu l’époque du premier choc pétrolier de 1973, à l’origine de la fin des Trente Glorieuses, pour reprendre le chrononyme de l’économiste Jean Fourastié ?

Quelques données préliminaires : Si l’on suit les chiffres de france-inflation.com pour le 1er trimestre de 1978, date de la rédaction de l’éditorial où Duprat consacre quelques lignes au chômage, la France comptait alors officiellement 1 065 000 personnes sans travail et en cherchant un activement (ce qui correspond à la définition du chômage en France). Il y a 2,2 millions de chômeurs en 2023 selon l’Insee. Cet enjeu nous concerne donc encore plus que la France qu’a connu Duprat…

Que propose la principale figure des NR français des années 1970 pour remédier à ce chômage? Propose-t-il un remède miracle, une solution qui délivrerait la société des mille problématiques occasionnées par ce phénomène?

La réponse est limpide: non. François Duprat n’était pas plus magicien que nous. Cependant, et c’est cela qui nous intéresse aujourd’hui, Duprat a donné, à défaut d’une doctrine précise, un état d’esprit à suivre pour résoudre ce problème au bénéfice du peuple français. Comme il l’indique lui-même dans son éditorial (Les Cahiers européens n°217), daté du 7 février 1978, le camp nationaliste ne doit pas se contenter de « prôner la fin de l’immigration », mais d’insister sur une « politique volontariste de l’économie susceptible de ranimer la production française. »

Mais encore? Il explique que pour résoudre cette problématique, il faudra un Etat « autoritaire », puisqu’aucune réorganisation ou contrôle de la production n’est sérieusement envisageable dans le cadre d’un Etat « libéralo-démocratique » (l’Etat français de 1978 comme de 2023) et que l’Etat nouveau, « NR », si l’on veut, devra être capable d’incarner un pouvoir fort qui vérifiera la qualité et le prix des produits, tout en faisant promptement exécuter ses décisions.

Cet « Etat autoritaire » devra aussi être « populaire »: Pas d’Etat français sans le soutien actif du peuple français, lequel va de pair avec la soumission des « éléments parasitaires de la société ». Duprat ne précise pas ce qu’il nomme les « éléments parasitaires », et indique qu’il y aura une période de « sacrifice indispensable », sans plus de précisions, et qui est manifestement celle de la transition entre « l’ancien régime » (celui où gouvernait l’Ennemi libéral, ploutocratique et, diait-on aujourd’hui, globaliste) et le nouveau régime, nationaliste.

L’objectif que doivent viser tous les nationalistes, et donc tous les NR, doit être de « mener campagne pour un nouveau type d’économie et de société, en insistant sur le fait que la France est soumise à un colonialisme sournois, qui gruge et exploite le peuple français. » L’objectif de Duprat est de mener une politique non seulement compréhensible pour le plus grand nombre de Français possible, mais qui viserait rien de moins que le « plein emploi ». Rappelons qu’en 1978, le Front national, que Duprat et certains NR ont rejoint, prépare les élections législatives qui auront lieu en mars de la même année.

Duprat fait sien le slogan du parti communiste allemand du début des années 1930, et qu’il adapte pour l’Hexagone, celui de la lutte de libération « nationale et sociale » du peuple français. Il affirme également que « le chômage n’est que l’un des fruits amers de la colonisation rampante de notre pays. » Il ajoute aussi au premier slogan un deuxième :

« Fabriquons français, avec des travailleurs français, pour le peuple français. »

Notons bien sûr qu’en 2023, il devient difficile d’envisager d’appliquer à court terme cette solution de 1978, aussi bien en ce qui concerne les nocifs allogènes du haut (le grand patronat, la Banque, la Bourse, les sionistes) que les autres allogènes du bas (les immigrés), et que de toute évidence l’éviction des allogènes du haut ne pourra se faire qu’avec un soutien plus ou moins formel de ceux du bas, avant que la grande « réémigration », planifiée et d’intérêt mutuel, ne soit effectuée. Il est alors plus que vraisemblable que le taux de chômage fonde comme neige au soleil.

Néanmoins, à défaut d’une tactique, d’une doctrine ou d’un plan, François Duprat nous a légué un cap, celui qui doit (enfin) rendre la France aux mains du peuple français.

Vincent Téma, le 14/11/223 (vincentdetema@gmail.com)

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