Depuis combien de temps existe votre groupe ?
Bonjour VoxNR, tout d’abord merci pour cet entretien, la cellule Luminis à bientôt quatre ans d’existence, elle a vu le jour le 13 mai 2020. Ses fondateurs possédaient déjà un bagage militant et étaient un peu plus âgés que la moyenne. Ce sont de jeunes trentenaires bien insérés qui poursuivent leur engagement en dehors des partis politiques malgré les contraintes professionnelles car ils refusent de guérir de leur jeunesse. Puis se sont greffés des éléments plus jeunes et nous avons connu un premier décollage à partir de l’automne 2022. Depuis lors, nous ne cessons de gagner en qualité, nombre et visibilité.
Possède-t-il un local ou pas ? Y a-t-il véritablement un intérêt ou pas à en avoir un ?
Nous ne possédons pas de local car nous n’avons pas les finances nécessaires étant donné les prix de l’immobilier à Paris, ce qui ne nous empêche pas de nous réunir dans des bars ou chez des militants. Oui nous pensons qu’il est bien utile de posséder un local pour des raisons d’autonomie et de responsabilité principalement. Néanmoins, posséder et entretenir un local doit être le point de départ vers de nouveaux objectifs et non pas l’aboutissement de notre action. Cela est susceptible de provoquer un relâchement chez les militants, il y a donc bien des travers à éviter.
Quelle est votre présence sur la toile ?
Luminis possède un site internet vivant et nous sommes présents sur la plupart des réseaux sociaux, de Telegram à TikTok. Nos militants se réunissent principalement pour des maraudes, conférences, séances de boxe et actions deux fois par semaine en général. Notre communication atteste d’une fréquence correcte d’activités que nous tenons dans la durée. Chez Luminis, nous voulons durer et vivre pleinement le don que Dieu nous a fait. De Charette à Robert Brasillach, nous aussi, sentons l’obligation de demeurer fidèles et de donner un sens à notre jeunesse.
Si l’on devait vous classer devrait-on écrire : national-catholique, NR ou identitaire ? Ou un mixte de tout cela ?
Notre groupe militant réunit tous les patriotes qui ne se retrouvent pas dans l’activité des partis politiques et qui posent un regard lucide sur le gouvernement fantoche actuel et le régime républicain. Nous pensons que les organisations de jeunesse qui essaiment un peu partout et les autres engagements en dehors des sentiers battus aboutissent à de meilleurs fruits que l’engagement politique au sein d’un parti. Nous sommes en rupture vis à vis des partis car il est indéniable qu’ils entretiennent une situation politique cadenassée et insupportable pour la population. Néanmoins nous jugeons pertinentes des candidatures indépendantes à des scrutins locaux et régionaux comme l’a fait Jean-Eudes Gannat aux départementales 2021 par exemple. Contrairement à une idée reçue, notre engagement extraparlementaire n’est pas une preuve d’immaturité avant un engagement plus sérieux dans un parti : nos organisations sont bien souvent petites mais elles préservent la beauté de l’engagement et l’expression des vertus. Les partis politiques peuvent être gros, ils conduisent trop souvent les personnes au mensonge et à la bassesse. Nous ne sommes pas exempts de défauts, loin de là, cependant nous avons la propreté politique pour nous. Les tricheurs, les mythomanes, les arrivistes et tous les autres ne sont pas les bienvenus chez nous. Sur la propreté politique, nous n’ignorons pas que la raison d’État nécessite parfois de se salir les mains, cependant il est systématiquement question de contourner les principes pour satisfaire des intérêts privés et cela est inadmissible. Par-delà droite et gauche, nous défendons une ligne nationaliste-révolutionnaire et un catholicisme de combat. La patrie n’est pas une expression flottante, en suspension dans l’air, c’est bien dans le peuple français qu’elle s’incarne. Or, les conditions sociales et économiques du peuple français sont extrêmement mauvaises et il est menacé dans sa continuité biologique. Nous ne pouvons faire l’économie des conditions matérielles de la survie du peuple français et il n’y a pas lieu d’opposer insécurité sociale et insécurité culturelle. Résoudre l’insécurité sociale est d’ailleurs la condition préalable au grand réveil identitaire français. D’autre part, notre pays est englué dans les organisations supranationales comme l’UE et l’OTAN à qui nous avons cédé des compétences politiques de premier plan. C’est pourquoi nous aimons résumer notre ligne par la formule « rénovation sociale et identitaire ». Oui, il faut reconstruire des conditions de vie agréables aux Français, recouvrer les libertés politiques qu’on nous a confisqué et faire vivre celles qu’il nous reste, il faut aussi échapper à la disparition démographique, refaire un peuple catholique fervent, enfin nous voulons recouvrer une position forte et indépendante dans le concert des nations. Les militants sincères qui négligent la question sociale se trompent quant aux partis qui abondent de slogans et propositions culturelles ou identitaires tout en faisant le minimum sur l’économique et le social sont des imposteurs et nous n’avons pas de sympathie pour les imposteurs. Nos références et conceptions politiques sont françaises, catholiques et européennes néanmoins l’Union bruxelloise est un ennemi politique. Le projet d’Europe puissance, d’Europe des nations est séduisant mais il n’est pas souhaitable tant que l’Union Européenne tient debout. Si cette ambition voit le jour, elle naîtra des cendres de l’Union Européenne. La priorité est de reconquérir intégralement notre souveraineté et de démondialiser la France. C’est-à-dire défaire et inverser ses processus ou nous en extraire. Nous luttons donc pour la sauvegarde des véritables différences culturelles, pour définanciariser notre économie, pour relocaliser et instaurer une protection économique étendue à l’image des gagnants de la mondialisation, enfin, pour une diplomatie en adéquation avec nos intérêts nationaux, car dans l’état actuel notre politique étrangère est coûteuse et autiste sans tenir compte des intérêts de la France.
Etes-vous pro-Russes ou pro-Ukrainiens ? Ou ni l’un ni l’autre ? Et pourquoi ?
Appeler de nos vœux une diplomatie française autonome est d’autant plus urgent à l’heure du conflit russo-ukrainien et du nouveau pic de violences entre Israël et la Palestine. Pour commencer, les sujets de relations internationales sont souvent plus ardus que les autres questions politiques. Sur Ukraine-Russie, nous constatons que notre univers militant au sens large est particulièrement divisé sur cette question et c’est aussi le cas chez Luminis. Par exemple, un de nos fondateurs a cherché à s’engager pour l’Ukraine en 2014 et il la soutient encore aujourd’hui tandis que je suis personnellement d’avis qu’il était préférable que la France ne s’implique pas dans ce conflit, et pense que l’Ukraine nationaliste, si elle a bien subi une opération d’invasion terrestre, n’est pas innocente dans ses intentions et dans ses actes. Nous insistons sur le fait que nos militants sont très partagés : « pro-ukrainien », « pro-russe » mais aussi des militants qui reconnaissent des arguments légitimes aux deux partis. Quoiqu’il en soit, nous n’avons pas à nous quereller entre nous à propos de ce conflit. À la différence d’internet, ici les militants partagent des choses en commun et doivent continuer d’œuvrer ensemble en toutes circonstances. Qu’avons-nous donc décidé ? De nous accorder sur une position de soutien humanitaire à l’Ukraine qui s’est concrétisée par la Mission Medyka et nous avons relayé le contenu allant dans ce sens. Chez nous, personne n’apprécie le président Zelensky, la population ukrainienne méritait notre aide peu importe le jugement géopolitique que nous portions. Avec ce conflit, des camarades ont rejoint le front depuis 2014, la plupart dans les rangs ukrainiens et d’autres dans les rangs russes. Ce qui compte à nos yeux pour tous ces engagés volontaires, tous sans exception, c’est qu’ils rentrent sains et saufs. Le perte de n’importe quel camarade capable d’animer une cellule militante, de donner des cours de boxe, d’écrire, de témoigner de son expérience aux plus jeunes, de former intellectuellement ou encore de prendre part à des manifestions est un drame. En définitive, face à la menace d’extinction démographique et des autres problèmes que connaît la France, nous avons une femme et nos proches à chérir ainsi que des familles à fonder. Pour aller plus loin et expliquer un peu notre regard géopolitique, l’ennemi prioritaire sont les gouvernements occidentaux et la doctrine libérale des relations internationales qui soutient l’unification démocratique, culturelle et commerciale du monde par les armes et qu’il n’y a de dialogue et amitié possibles qu’entre États de même nature. Nous refusons les ingérences occidentales dans le monde au nom de l’humanitaire, au nom des mœurs ou de tout autre motif, d’autant plus que celles-ci se retournent contre nous. Nous privilégions le respect des souverainetés, peu nous importe la nature des régimes et leur coloration idéologique du moment qu’ils ne cherchent pas à l’imposer chez nous. Nous sommes profondément fiers d’être les héritiers d’une grande culture chrétienne bimillénaire et d’une très vieille nation, c’est pourquoi nous ne marchandons pas avec les ennemis de l’Europe. Néanmoins, l’ethnocentrisme est un problème dans l’appréciation des relations internationales, là-dessus certains semblent privilégier la caricature plutôt que la diplomatie intelligente, ils se trompent. Quelles pistes devons-nous explorer ? Nous devons être imperméable aux vagues migratoires en usant de la diplomatie ou de la force comme par exemple en Méditerranée. Les puissances régionales africaines et du Moyen-Orient doivent assumer leur rôle de régulation et pour cela, ces régimes doivent être stables et souverains. Nous savons les conséquences du renversement de la Libye, de l’Irak et de la déstabilisation de la Syrie. En situation d’urgence, nous n’avons pas à tergiverser quand nous voyons les images récentes de Lampedusa, quand nous voyons les incursions sauvages à Melilla ou à la frontière polonaise. Nous devons aussi nous protéger de la stratégie chinoise d’acquisition des ressources alimentaires mondiales et d’entreprises agro-alimentaires pour couvrir les besoins de sa population. Il en va de même pour notre dépendance énergétique à l’égard des États-Unis pour l’entretien de notre parc et arsenal nucléaires, ainsi que pour le danger de l’extraterritorialité du droit américain. Vous l’avez compris, nous pensons qu’une bonne partie de nos objectifs internationaux sont défensifs, qu’il nous faut constituer une armature française et européenne. Le fossé entre ce qu’ont été la France et l’Europe jusqu’au siècle dernier et ce qu’elles sont aujourd’hui donne le vertige. Nous sommes une puissance complètement déclassée, extrêmement vulnérable, qui est la cible des pénétrations étrangères les plus diverses.
Quelle est la sociologie et l’échelle des âges de vos militants ?
Les débuts de Luminis ont été marqués par une moyenne d’âge comprise entre 25 et 30 ans et des profils déjà familiers du militantisme. Puis une deuxième génération est venue rajeunir un peu l’effectif et nous avons désormais une troisième vague de militants qui pour beaucoup n’ont peu ou pas d’expérience, de sorte à aboutir à une moyenne d’âge de 22-23 ans. Tantôt jeunes professionnels tantôt étudiants, beaucoup issus d’un cercle familial catholique où l’honneur et l’engagement occupent une place importante. Chez eux, la transmission culturelle a été assurée avec succès et ils donnent parce qu’ils ont beaucoup reçu. Tandis qu’avec cette troisième génération, nos militants sont d’extraction sociale plus variée et des talents d’horizon très différents œuvrent avec efficacité. Pour les éléments plutôt bourgeois catholiques de nos rangs, le choix d’un militantisme social et révolutionnaire démontre une autocritique et de la maturité quand beaucoup d’autres de leur âge ou même plus âgés ne daignent pas sortir de leur entre-soi ni comprendre qu’ils ont une chance immense. Participer régulièrement et avec sincérité à des maraudes après de sans-abris et réclamer plus de justice sociale quand l’État macronien assume d’être en guerre contre la population, c’est être un catholique conséquent et en rupture nette avec le consensus bourgeois.
Quelles sont les actions passées dont vous êtes les plus fiers ?
Merci pour cette question, quatre actions se démarquent nettement, les voici par ordre chronologique. Tout d’abord au mois de février 2022 nous avons tenu une table pour offrir restauration et cafés aux manifestants réunis place Denfert-Rochereau pour le convoi de la liberté. Initiée par les chauffeurs poids lourds canadiens, cette initiative articulait défense des libertés contre la terreur sanitaire et question sociale parce que de Paris à Ottawa les gouvernements sont brutaux et obtus contre des populations déclassées réduites en sheptel. Amoindrir les libertés collectives pour des motifs fallacieux et ponctionner toujours davantage la majorité devait entraîner une réponse. Nos militants sont donc venus les soutenir accompagnés des militants versaillais d’Auctorum et aixois de Tenesoun, venus à Paris pour participer à ce mouvement social. Deux mois plus tard, en mai 2022, la guerre entre l’Ukraine et la Russie nous conduisit à faire une collecte médicale devant une grande pharmacie parisienne et mettre en commun des produits avec d’autres groupes afin de les acheminer directement sur place. À l’initiative de camarades bordelais – dont la structure a malheureusement été dissoute plus tard par le gouvernement – une mission humanitaire à la hauteur de nos moyens était lancée, baptisée « Mission Médyka » d’après la ville située à la frontière polono-ukrainienne où énormément d’Ukrainiens cherchaient à obtenir l’asile. Bordelais, parisiens, bourguignons et amiénois étaient divisés en deux équipes, une à Médyka et l’autre à Lviv. Pour l’anecdote, si le trajet aller s’est déroulé normalement, leur retour a été plus difficile et ils sont rentrés avec de grosses cernes à deux doigts de manquer le C9M le samedi 7 mai. Troisièmement, c’est à nouveau une initiative sociale que je veux vous partager. En décembre 2022, nous avons effectué une maraude de Noël auprès de nos bénéficiaires habituels. Déjà deux ans que nous distribuions chaque semaine des colis alimentaires et comme nous étions admiratifs des actions de Noël réalisées par les groupes camarades, nous devions donc offrir quelque chose de festif à nos amis de la rue. Nos militantes ont donc préparé des croissants au jambon et croissants sucrés, des tartes, une soupe maison bien chaude et nous avons offert des boîtes de chocolats. Les lecteurs peuvent aller voir les photos, ce fut un excellent moment. Surtout, n’oublions pas une chose, « Noël n’est pas pour les veinards, Noël est pour les malchanceux (Robert Brasillach). » Enfin, en mars 2023 nous choisissions de faire une action contre l’insécurité dans l’espace public. Notre méthodologie est protéiforme et il est primordial que l’utilité d’une action soit mesurable. Ainsi, parce que les agresseurs de toutes sortes – petits voleurs de sacs à main, violeurs, demi-fous immigrés et terroristes – prolifèrent dans nos rues et transports en commun, nous avons fait une distribution de tracts des chiffres de l’insécurité et de petites bombes lacrymogènes de défense à destination des passants. Le public visé était plus particulièrement les parisiennes et l’action était entre les mains de nos militantes. Le mot d’ordre était celui de l’autodéfense parce que même les moyens d’évitement deviennent inefficaces quand le chauffeur uber décide d’agresser ses passagères par exemple. Autodéfense donc, c’est-à-dire une bombe lacrymo dans tous les sacs à main et une aussi pour Monsieur s’il doit défendre sa famille ou bien une inconnue. Nous faisons cela parce que nous n’avons rien à attendre d’un gouvernement qui alimente lui-même le danger dans l’espace public à grands coups d’immigration pour ensuite répondre à l’inquiétude par toujours plus de surveillance et d’alternatives bidons contre la majorité. Nous refusons de nous accommoder à cette situation tout comme nous refusons de nous contenter de geindre contre la passivité des témoins d’une agression. Cette action a été particulièrement appréciée, quelques jeunes femmes ont témoigné des mésaventures qu’elles ont vécu et nous avons écoulé quasiment une centaine de petites bombes. Dites-vous qu’une femme âgée nous en a demandé plusieurs pour elle et ses petites filles !