Immigration : réorienter notre propagande

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Texte publié dans le bulletin NR Cazemate n° 5, juin 2020.

Jusqu’à présent, nous trouvions principalement deux types de discours politiques à propos de la question migratoire au sein de l’opposition nationale.

Le premier, initié en son temps par François Duprat et toujours porté par les NR, stipulant que l’immigration se fait au bénéfice d’une minorité d’acteurs économiques et au dépend à la fois des immigrés et des populations autochtones. Il visait à lier l’immigration à la question sociale, en dénonçant les pratiques (bien réelles) de dumping social permettant la pression à la baisse sur les salaires des travailleurs français, mais également la casse progressive du Code du travail en faveur de la formation d’un nouveau lumpenprolétariat extra-européen qui se concrétise aujourd’hui par les hordes bigarrées de livreurs Uber ou dans un autre registre par les intérimaires maghrébins envahissant le secteur industriel. Cet angle d’attaque politique associait l’immigration à l’augmentation du chômage et à la précarisation des travailleurs français. Il fût adopté, popularisé et longtemps porté par le Front national. C’est le même discours qui, au Bastion social, se focalisa, par exemple, sur la question des aides sociales ou du droit au logement.

À l’opposé de cette posture, se trouve le discours anti-islamiste porté par certaines franges de l’opposition nationale et centré sur les effets (jamais les causes) les plus visibles du phénomène de colonisation migratoire de notre nation et de notre continent. Ce discours relève de l’erreur politique, en effet ce n’est pas l’islamisme qu’il faut dénoncer et attaquer, mais l’immigration extra-européenne et le modèle de la société multiculturelle que l’on cherche à nous imposer dans les intérêts d’une minorité facilement identifiable. Se focaliser sur l’islamisme, c’est hurler avec les loups, cela revient tout simplement à se placer du côté des défenseurs du régime, des « valeurs de la république », de l’universalisme, de Charlie et à plaider en faveur d’un modèle assimilationniste qui nous tuera aussi. De même, le discours anti-racaille qui fonctionne selon le même schéma ne peut aboutir, en définitive, qu’à prôner une meilleure intégration des jeunes immigrés en pointant du doigt non pas l’immigration, mais les failles du système éducatif français ou la perte d’autorité de la figure du père.

Aujourd’hui, la situation présente nous incombe de réviser nos thèmes et de dépasser ces deux discours. En effet, trois grands facteurs de stress parcourent la population française :

– l’un, économique, qui donna la révolte des Gilets jaunes ;

– l’un, sanitaire, lié au Covid-19 et savamment instrumentalisé par le Régime ;

– et enfin, le dernier, sécuritaire, lié aux questions identitaires et migratoires.

Comme l’explique très bien Laurent Ozon, pour l’heure, ces stress se superposent mais ne convergent pas. Ils s’annulent mutuellement, la question sanitaire servant, par exemple, à occulter la question sécuritaire, et ainsi de suite. La convergence des catastrophes, annoncée par feu Guillaume Faye, ne semble pas à l’ordre du jour. Il n’y aura pas de crise majeur pouvant conduire à une situation de type révolutionnaire sans que l’un de ces facteurs ne prenne l’ascendant sur les autres, à défaut qu’ils ne convergent.

Celui nous semblant aujourd’hui le plus à même de pouvoir remplir cette fonction est le facteur sécuritaire, en d’autres termes la question migratoire. D’où la nécessité pour nous, nationalistes-révolutionnaires, et plus généralement pour la totalité de l’opposition nationale, d’envisager cette question sous un nouvel angle de manière à produire un discours cohérent et une propagande efficace à même de rallier à nous nos compatriotes.

Dans le n°182 des Cahiers européens (1977) François Duprat affirmait : « Il est impératif de mettre au premier rang de notre action contre une immigration insupportable les problèmes économiques et sociaux, et non les problèmes de sécurité, et nous devons réussir à attaquer toutes les composantes de l’immigration, même si nous ne pensons pas, politiquement, que tous les immigrants sont des dangers pour notre peuple. »

Le contexte : la situation globale française et européenne n’est aujourd’hui plus la même. Les tensions ethnoculturelles sont désormais plus exacerbées que jamais. En effet, nous ne pouvons plus nous contenter d’attaquer les seules conséquences économiques du phénomène migratoire. Il incombe d’adapter nos thèmes de propagande et nos angles d’attaque à la réalité vécue. L’explosion progressive du nombre de violences à caractère anti-françaises d’origine extra-européenne ne fait qu’augmenter. De plus en plus, dans l’imaginaire collectif, se répand l’idée d’une guerre civile inévitable. Refuser de prendre en compte ce facteur et se focaliser sur des thématiques de propagande valables dans les années 1980 serait une grossière erreur de notre part.

Il nous faut dénoncer le lien entre immigration et insécurité sans pour autant sombrer dans le manichéisme ou racialisme primaire et stupide, Pour cela, il convient de s’attaquer au phénomène immigration mais également à ses organisateurs. Nous devons réussir à diffuser conjointement les idées suivantes, qui constituent les étapes d’une même réflexion :

1 – l’immigration tue : l’augmentation de l’insécurité quotidienne et l’explosion des actes de terrorisme sur le territoire national en sont les conséquences manifestes ;

2 – une société multiculturelle est toujours une société multi-raciste, multi-conflictuelle et par conséquence violente et vouée à l’implosion (exemples de l’ex-Yougoslavie, des États-Unis, du Brésil, de l’Afrique du Sud, du Rwanda, mais également de la désagrégation de l’Empire romain, etc.). Aucune société dans l’histoire n’a réussi à faire cohabiter pacifiquement et durablement des peuples différents sur un même territoire sans que cela n’ait de conséquences dramatiques ;

3 – l’immigration et la balkanisation progressive de notre nationa ne sont pas des phénomènes spontanés, une minorité de profiteurs (grand patronat et capitalistes) l’organise pour en tirer des bénéfices économiques avec l’appui de la caste politico-médiatique qui est à la botte de ces derniers ;

4 – ces bénéfices se font sur le dos du peuple français (donc du plus grand nombre) qui paie de sa vie les conséquences désastreuses de cette véritable colonisation migratoire. Ce sont eux, chaque jour, qui doivent affronter la réalité du multiculturalisme imposé par une minorité exploiteuse qui a les moyens de s’en protéger ;

5 – pas de solution crédible aux problèmes de l’insécurité et du terrorisme extra-européen sans mise en place d’un processus de remigration. C’est le seul moyen (pacifique) d’éviter que n’éclate une guerre civile et que la France ne sombre dans le désastre. Si cela venait à arriver, la remigration n’en demeurerait pas moins la seule possibilité d’un retour à la normale et à la paix civile.

6 – aucun processus de remigration ne sera possible sans renversement du Régime, c’est-à-dire sans Révolution.

« L’immigration tue ! » voilà un slogan de propagande réaliste pour une action politique crédible.

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