Jeunesse et rébellion.

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La réplique national-révolutionnaire comme symbole de l’époque nouvelle.

A la recherche d’une définition

1 – Les traits de caractère qui définissent la « jeunesse » : le dévouement, la générosité, le courage, l’amour de l’aventure, la rébellion … Ces traits sont communs à tous les jeunes de toutes les époques. Le changement de génération a toujours été facteur de transformation sociale. Le jeune est potentiellement porteur de la responsabilité révolutionnaire. À l’instar de ce qu’affirme Ramiro Ledesma Ramos dans son Discours aux jeunes d’Espagne à cet âge là, le jeune « agit sans s’incruster de façon définitive dans l’ordre établi, il se considère enrôlé par ceux qui cherchent et travaillent d’arrache-pied pour des configurations politiques, économiques ou religieuses pourvues de l’efficacité à laquelle il aspire. Il est en définitive un mécontent, un déphasé, un insatisfait ; de la même manière, naturellement à un degré historique plus prolifique, un soldat de la révolution qui se produit à cet âge, toujours sur un mode victorieux. Voilà la race qui constitue le nerf des grandes révolutions et qui d’une manière ou d’une autre a la responsabilité d’étoffer sa supériorité militaire, la mission historique de promouvoir à travers le monde les changements de cap et les gigantesques revirements qui se produisent ».

Le jeune national-révolutionnaire va être évidemment porteur de tout cela. Mais comment le définir ? Le nationalisme révolutionnaire ou, conformément à une expression plus actuelle, le socialisme patriotique, se définit par une dialectique d’essence politique : – la thèse symbolise le système dominant, – l’antithèse symbolise le socialisme patriotique.

Dans la phase actuelle du développement du système, il est impossible de prophétiser sur la tournure finale de cette relation dialectique : sa synthèse.

Seul le national-révolutionnaire peut se définir comme antithèse de ce qui existe.

2 – Pourtant, au moment de le définir, nous serions tentés de dire que le jeune social-patriote est celui qui a pour mission de remplir toute une série de conditions indispensables : – il se conduit avec une éthique de l’honneur conforme avec ce qu’il pense ; – il a le sens du devoir ; – il admet la responsabilité et la discipline comme étant des valeurs indubitables ; – il a la capacité du sacrifice ; – il a le sens communautaire, fondement de la solidarité comme valeur sociale ; – il a conscience d’être un acteur de la nature.

Cela étant, ces conditions sont nécessaires mais pas suffisantes. Nous connaissons tous des jeunes qui remplissent plus ou moins ces conditions et ils ne sont pas nécessairement national-révolutionnaires car ils ne participent pas, de manière consciente, à l’antithèse du système. Alors, qu’elle est la condition nécessaire et suffisante qui permette une définition claire et nette de ce qu’est un jeune national-révolutionnaire ?

L’éradication en guise de réfutation consciente des valeurs, de l’éthique, du discours, du style et de l’esthétique du système.

L’éradication c’est ce qui fait qu’un jeune social patriote soit autre chose qu’un « brave type » ou un « père tranquille », c’est ce qui le rallie à quelque chose de distinct, le rend hétérogène. Au début, les gens qui l’entourent ne savent pas pourquoi, ils notent « quelque chose de bizarre ». C’est le point opportun qui distingue le révolutionnaire.

3 – Quelles sont les règles qui marquent la différence ?

– La liberté face à tous les maillons de la chaîne avec laquelle le système tente de nous étreindre (les drogues, les modes, les marques, le tangage, les normes, etc … )
– Le mépris pour toutes tes valeurs du système (l’argent, le « professionnalisme », les rôles, l’autorité : du maître, du policier, du juge, du curé)
– La modération qui permet de voir la réalité à distance. Le jeune national-révolutionnaire doit fuir le cabotinage et l’hystérie qui nous accompagnent dans la vie courante de ta société moderne.
– La camaraderie. La communauté militants est au dessus de tout. Elle fait partie de nous-mêmes.
– Tuer l’individualisme que nous portons tous en nous.
– Le sens ascétique de la vie. Gratifier la simplicité, la sincérité, le naturel. Fuir l’ostentation, la somptuosité, l’excès, la figuration, le superflu, la frivolité.
– L’engagement pour la cause. Celui-ci impose l’envie de combattre. Nous sommes entourés d’ennemis dans un territoire occupé. Il faut être toujours sur ses gardes et toujours disposé à entamer le combat dans lequel il existe des possibilités de gagner des positions.

4 – Par conséquent, le jeune national-révolutionnaire se définit comme un nihiliste actif, un créateur de valeurs dans son environnement (dans les deux sens du terme transmutation de la réalité et retour à l’origine au commencement, début d’une Histoire Nouvelle).

Le jeune social-patriote vit dans ce Système et y participe (ce n’est pas un marginal) mais il n’est pas lié à son avenir et ne partage pas son destin.

La question de la violence

5 – Ceci est un thème très important, d’autant que le Système décrit habituellement les jeunes contestataires comme étant des êtres violents (dans toute sa polysémie : machistes, racistes, xénophobes).

Le jeune social-patriote NE rejette pas la querelle et la violence parce qu’il ne se soumet à aucun dogme mais il ne peut la rejeter a priori parce qu’il est conscient de sa situation. La réalité fait que le jeune national-révolutionnaire vit sous ta menace permanente d’un appareil violent, construit par le Système et duquel il a le droit et le devoir de se défendre.

Cet entrelacs de violence est constitué de :
– violence physique (bandes parapolicières et corps répressifs) ;
– violence judiciaire : (juges, procureurs, prisons, lois répressives) ;
– violence psychique (criminalisation à travers les média et l’éducation) ;
– violence sociale (police de la pensée, censure, licenciement)

6 – Cela étant, le jeune social-patriote – hormis le cas de légitime défense – doit savoir distinguer la violence bourgeoise de la violence révolutionnaire.

– la violence bourgeoise : de caractère individualiste, irrationnelle, d’essence anarchiste, généralement injuste, a coutume d’être préjudiciable au mouvement révolutionnaire et contribue à légitimer la violence du Régime. (Exemple : la délinquance commune, les hooligans, la « fièvre du samedi soir ») ;
– La violence révolutionnaire : elle est d’une teneur créative et d’essence communautaire (une armée exécute), rationnelle (elle obéit à une stratégie, disciplinée, technique, froide), généralement juste dans ses objectifs, réfléchie, elle aide te mouvement révolutionnaire à avancer et, à la longue, rend illégitime la violence du Régime (ex le Vietcong, l’I.R.A.).

Le jeune national-révolutionnaire est autorisé à utiliser la violence révolutionnaire et toute organisation socialiste patriotique doit être impitoyable envers ceux qui utilisent la violence bourgeoise.

7 – Conditions nécessaires à la justification de l’usage de la violence révolutionnaire :
– Obéissance à un plan stratégique et à des objectifs révolutionnaires ;
– La diriger vers les noyaux du pouvoir réel. Eviter la focalisation (ex. : l’ETA) ;
– La violence coûte cher. Il faut en analyser les bénéfices et les inconvénients ;
– Chaque opération tactique, dirigée par une hiérarchie, obéit à une décision des organes d’une direction politique dotée des moyens nécessaires et à une information pertinente ;
– Elle doit être évaluée au juste prorata. Rien n’est plus rebutant que la violence exagérée ou aveugle ;
– Ne jamais sous-évaluer l’ennemi. Cela évite des problèmes.
– Ne jamais mépriser l’ennemi noble. Penser que demain, il peut être à nos côtés. Nous sommes porteurs d’une éthique guerrière.

Tenir compte que tout acte de violence devra pouvoir se justifier de façon claire et évidente devant l’opinion publique. La société actuelle répugne à la violence et il est très difficile de la justifier.

Corollaire de ce qui est ci-dessus exprimé : le jeune national-révolutionnaire NE doit PAS pratiquer la violence à moins qu’il n’agisse au sein d’une organisation, qu’il n’obéisse à sa discipline, qu’il ne remplisse les conditions subjectives et qu’on ne Lui donne les conditions objectives qui la justifient et qu’il ne reçoive du pouvoir organique les ordres pertinents.

La formation à fins de révolte

8 – Le jeune national-révolutionnaire doit être un cadre politique en puissance autrement dit, il doit avoir une formation adéquate à la tâche qu’il désire réaliser. Un cadre bien formé vaut plus que dix affiliés sans formation.

La nécessité de la formation est déterminée par deux raisons :

– La rareté des moyens matériels dont nous disposons implique qu’il faut savoir tes optimiser. Il est utile pour cela que nous ayons une formation adéquate.
– Nous vivons dans l’ère des masses. Si nous voulons un jour pouvoir diriger ces masses nous aurons besoin de cadres formés pour réaliser cette mission. Aujourd’hui, compte tenu du nombre de cadres dont disposent les organisations patriotiques socialistes, aucune d’elles ne pourrait soutenir la mission. Il ne fait aucun doute, qu’en peu de temps, cette organisation serait dénaturée et dirigée par les arrivistes de dernière heure.

9 – La formation du jeune national-révolutionnaire doit inclure :

La formation historique. L’expérience est un grade. Il y a beaucoup à apprendre de l’histoire propre et de celle des révolutionnaires. Le meilleur moyen est la lecture.

La – formation politico-idéologique. A chaque instant, et en tout lieu, un national-révolutionnaire doit être capable de défendre ses idées. La lecture est aussi indispensable.

La formation technique. Le national-révolutionnaire doit connaître une série de techniques et de méthodes modernes de travail qui lui permettent de rivaliser favorablement avec les organisations politiques en présence. Les cours et les manuels sont indispensables pour cela.

La formation spirituelle. Il s’agit d’apprendre les valeurs communautaires, la camaraderie, le travail collectif, etc… Les activités communautaires sont nécessaires pour cela.

Eviter l’isolement social et la marginalité

10 – Nous disions plus haut que le jeune social-patriote, s’il vit dans le Système, n’y participe pas. Disons qu’il n’y est pas intégré mais pour autant, il doit mener une vie normale en accord avec ses valeurs : il partage des choses avec ses voisins, ses amis, dans son couple… Il se divertit, il travaille, il étudie, etc… La différence est qu’il existe par dessus tout un engagement révolutionnaire pour lequel tout le reste est superflu. Mais quand cela serait, le jeune national-révolutionnaire milite dans une organisation, sa situation est celle d’une personne mobilisée en permanence. Son premier devoir est du au Parti. Il convient d’avoir l’oeil avec les camarades socialement isolés, ceux qui n’ont pas d’amis, de fiancé(e), car parfois ces attitudes ne découlent pas de leur engagement mais cachent d’autres problèmes (psychologique, inadaptation sociale, etc.)

Le jeune national-révolutionnaire doit nager comme un poisson dans l’eau de cette société. S’il le fait quotidiennement, il pourra accomplir une multitude d’actions dans son environnement. Pour cela, il ne doit être ni marginalisé, ni rejeté par les autres.

Contre la perversion de l’élitisme

11 – Le jeune national-révolutionnaire – surtout quand il devient un militant politique – acquiert
la conscience d’appartenir à une « élite », à une avant-garde dont la mission est d’impulser un
processus révolutionnaire dans la direction souhaitée.

En de multiples occasions, cette prise de conscience devient outrancière au point de devenir une perversion, elle s’accompagne alors d’un profond mépris pour te peuple. Elle tombe dans un réductionnisme : Tout le peuple est alors assimilé à cette classe dirigeante ennemie contre
laquelle il lutte. Il est sur que les peuples européens sont anesthésiés, intoxiqués, hypnotisés, ils ne sont pas conscients de leur complicité avec ce Système qu’ils ne rejettent pas car ils ont foi en sa propagande. Le peuple nous rejette parce qu’il croit à la propagande du Système dans laquelle les jeunes social-patriotes sont représentés comme l’incarnation du mal absolu.

Mais nous devons tenir compte que, dans cette guerre de libération nationale, nous ne libérerons pas des territoires mais des âmes. Le peuple est le territoire à libérer, il est le champ de bataille.
Soyons réalistes, en ce moment, le Peuple n’a pas besoin de nous. Mais nous avons besoin du Peuple. Nous l’aimons et c’est en lui et pour lui que nous luttons.

12 – Une fois libérée, la plus grande partie de ce « territoire politique » qu’est le Peuple, celui-ci nous mènera vers la conquête de la « capitale », lieu de concentration du Pouvoir : il nous propulsera à la conquête de l’Etat.
D’où l’importance extrême de ce peuple qu’il nous faut aimer car malgré tous ses défauts, il est notre Peuple. Il nous faut prendre soin de lui parce qu’en outre, c’est Lui qui nous donnera le pouvoir.
Le jeune national-révolutionnaire doit être un homme du Peuple et se convertir en un dirigeant du Peuple. Il doit appréhender et comprendre le Peuple. Il ne doit pas aller trop vite afin que le Peuple puisse le suivre, ni trop lentement pour que le Peuple ne le dépasse pas. Il doit toujours se souvenir que dans l’ère des masses, le Peuple est l’unique souverain qui confère ou retire le pouvoir.

En faisant un jeu de mots, d’un point de vue formel, nous pourrions estimer que la Dictature de la Révolution est la Dictature du Peuple, dirigée par son avant-garde consciente : le Parti. Mais comme vous le savez, nous les socialistes patriotes, ne sommes pas partisans de la Dictature mais de la Révolution.

Juan Antonio Aguilar

Texte paru pour la première fois dans la revue du Mouvement social républicain espagnol Tribuna de Europa (n° 24, octobre 2002), traduit en français par Yves Besagne, publié dans le n° 5 de Rébellion (Toulouse), publié avec l’autorisation du traducteur et de l’éditeur.

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