La France, la Russie et les traîtres

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Il est parfaitement naturel que des opposants politiques placent leurs espoirs dans une puissance étrangère voisine, surtout quand celle-ci correspond à leurs idéaux.

Il ne s’agit pas de « trahison », mais d’une réaction parfaitement saine.

Au XVIe siècle, par exemple, les catholiques français ne juraient que par l’Espagne ; au siècle suivant, les protestants français ne juraient que par l’Angleterre, et un noble français réfugié en Allemagne en 1792 souhaitait tout naturellement la victoire des armées autrichiennes.

Rappelons aussi qu’en 1870, les républicains se sont levés comme un seul homme à la chambre des députés pour applaudir à l’annonce de la défaite des armées de l’Empereur Napoléon III, parce que l’instauration de la république devenait enfin possible, grâce à Bismarck et à l’armée prussienne.

Pour une grande partie des sympathisants de la droite nationale, la Russie réactionnaire de Vladimir Poutine représente aujourd’hui une force qui aimante les énergies et qui vivifie les espérances. Tout est parfaitement logique. Parce que oui : des millions de patriotes français souhaitent de toutes leurs forces que ce régime cosmopolite s’effondre le plus vite possible.

C’est ainsi : les Européens cultivés et conscients de certains enjeux eschatologiques comprennent que l’intérêt national ne peut se concevoir sans l’idée que l’on se fait de la nation. En clair : une France qui serait peuplée à 80 % de mulâtres ne serait plus la France.

Nous ne souhaitons pas la destruction de l’Occident mais l’anéantissement des forces cosmopolites qui se servent de l’Occident pour détruire toutes les communautés encore libres sur cette terre.

On se souvient qu’en 1999, les « méchants » désignés par les démocraties étaient les Serbes, qui refusaient de céder leur terre historique aux musulmans du Kosovo : ils ont été copieusement bombardés. En 2001, c’était au tour de l’Afghanistan ; en 2003, ce fut l’Irak ; en 2007, on se souvient que les intellectuels mondialistes nous poussaient de toutes leurs forces à faire la guerre à l’Iran, mais le morceau était trop gros à avaler. Puis il y a eu la Libye en 2011, la Syrie en 2012, et Daech en 2015.

Toutes ces guerres menées par les démocraties n’ont jamais correspondu pas aux intérêts des peuples occidentaux mais uniquement aux intérêts du mondialisme.

Quant aux terroristes de Daech, ils avaient suivi une logique de vengeance parfaitement naturelle : « Vous nous bombardez, vous tuez nos enfants ; nous allons par conséquent porter la guerre sur votre sol ». Si les Hollande, les Fabius et compagnie avaient laissé le président syrien Bachar el-Assad gérer la menace islamiste locale, nous aurions sans doute évité les attentats sanglants de 2015-2016. Mais l’ennemi prioritaire des mondialistes à ce moment-là était Bachar el-Assad, et non les islamistes de Daech.

Pourquoi ? Le tweet le plus explicite du moment reste celui de François Hollande, président de la république française ; c’est un collector, qui date du 16 novembre 2015 : « Nous éradiquerons le terrorisme pour que la circulation des personnes et le brassage des cultures demeurent possibles. »

Voilà. C’est bien cela, leur objectif : le brassage des cultures, l’ouverture des frontières et le métissage généralisé sur toute la planète. Depuis 2005, je n’ai cessé de citer tous ces intellectuels, tout au long de mes livres.

Une fois que l’ennemi est défini, tout est extrêmement simple, et il devient impossible de se retrouver dans le même camp que les bellicistes les plus enflammés que sont les BHL, Glucksmann, Cohn-Bendit, Macron, Le Maire et compagnie.

Depuis le 24 février 2022, c’est donc maintenant à la Russie de tenir le rôle du grand méchant ; et tout est mis en œuvre une fois de plus pour nous pousser à la guerre.

Constatons ici que dans notre milieu patriote, les opinions pro-russes sont logiquement très largement majoritaires. Il existe néanmoins une toute petite minorité de sympathisants pro-Ukraine.

Qu’observe-t-on en les regardant de plus près ? Que 1 : Ce sont souvent (pas toujours) des admirateurs du Troisième Reich qui ont noué des contacts ces dernières années avec des camarades ukrainiens à la faveur de voyages dans ce pays. Et 2 : Ils sont mariés à des femmes de l’Europe orientale ou bien habitent eux-mêmes en Europe orientale.

Alors autant que ce soit clair : Soutenir l’Ukraine par sympathie pour le régiment Azov peut se comprendre. Soutenir l’Ukraine parce que l’on est marié avec une Ukrainienne, une Slovaque ou une Polonaise peut se comprendre. Soutenir l’Ukraine parce que l’on habite à Varsovie ou à Bucarest et que ses amis proches sont des Européens de l’Est peut se comprendre.

Mais ce ne sont pas là des réflexes d’intellectuels. Ces gars-là n’agissent qu’en fonction de leurs intérêts personnels et certainement pas en fonction d’intérêts supérieurs.

Ils souhaiteraient que les armées de l’OTAN aillent dérouiller les Russes pour que l’Ukraine et les pays d’Europe orientale puissent conserver leur niveau de vie, qui a considérablement augmenté ces deux dernières décennies grâce aux milliards d’euros tirés de la poche des contribuables français et allemands.

Quand ils habitent sur place, ils bénéficient la plupart du temps des allocations de l’État français qui leur permettent de vivre à peu près décemment dans ces pays où tout est beaucoup moins cher qu’ici. Ce qu’ils veulent, c’est continuer à vivre tranquillement dans ces sociétés encore saines et préservées de l’immigration massive (en dépit des pressions de l’Union européenne), à profiter de la société de consommation le samedi et saluer le bras tendu son équipe de foot préférée le dimanche. Parce que, de fait, les partisans de Zélensky dans le milieu patriote français sont surtout des supporters d’équipes de football. Je ne porte pas de jugement ; je constate.

Objectivement, les super-nazis qui ont choisi l’Ukraine se retrouvent maintenant du côté de Bernard-Henri Lévy, Macron, Biden et George Soros. Sans s’en apercevoir, ils sont maintenant dans le camp de la démocratie et du mondialisme. Ils ne voient pas le tableau d’ensemble, le « big picture », comme disent les Américains, parce qu’ils sont aveuglés par une petite amie ukrainienne rencontrée quatre ans auparavant. Ils sont maintenant prêts à mourir à 3000 kilomètres de chez eux en laissant leur pays envahi par des hordes de sauvages.

Quant aux populations locales, leur haine ou leur crainte des Russes est parfaitement légitime quand on connaît l’histoire récente. Mais ce sont des habitants de l’Europe orientale, et de toute évidence, ils n’ont pas les mêmes intérêts que nous.

Et ne nous dites pas que la Russie n’a pas de légitimité dans cette affaire. Quel État accepterait d’avoir des têtes nucléaires à sa frontière pointées contre sa capitale ? Les États-Unis ont réagi avec vigueur en 1961 quand les soviétiques ont tenté d’en installer à Cuba. Les Russes, aujourd’hui, n’accepteront jamais d’avoir des militaires de l’OTAN à 400 kilomètres de Moscou. L’Ukraine doit être un État neutre ou bien revenir à ce qu’elle était depuis des siècles.

Selon certains youtubeurs dits « occidentalistes », le soutien à la Russie et à ses peuplades asiatiques, contre une Ukraine blanche ethniquement homogène représenterait une « trahison civilisationnelle ». C’est là un concept foireux. Aux Amériques, par exemple, les Anglais s’étaient alliés avec les Cherokees : trahison civilisationnelle. Les Français s’étaient alliés avec les Sioux : trahison civilisationnelle. En 1914, les Allemands se sont alliés aux Ottomans : trahison civilisationnelle. En 1895, les Anglais arment les Ethiopiens contre les Italiens : trahison civilisationnelle. Les Américains avaient des Noirs dans leur armée en 1944 : trahison civilisationnelle. Pour faire échec aux ambitions de Charles-Quint, François Ier s’était allié au Grand Turc : trahison civilisationnelle. Les Russes acceptent que des tchétchènes se battent à leurs côtés : trahison civilisationnelle. Les Ukrainiens acceptent des jihadistes dans leurs rangs pour cartonner des Russes : trahison civilisationnelle.

En réalité, il n’y pas de  » trahison civilisationnelle ». Dès lors que l’ennemi principal est défini, un État noue des alliances pour tenter d’anéantir la menace. Cela s’appelle la diplomatie ; tout simplement.

Un nationaliste français qui soutient aujourd’hui l’Ukraine de Zelensky pour défendre une « petite nation injustement attaquée » obéit très exactement au même réflexe que ces patriotes français qui en 1939 étaient prêts à aller en découdre avec les Boches pour sauver la Pologne, et l’année suivante pour sauver la république française qui était pourtant déjà bien vermoulue. Une partie d’entre eux est ensuite allée à Londres rejoindre le général de Gaulle. C’est le réflexe de la « petite patrie », qui nourrit les querelles et les haines entre Européens et qui nous a fait tant de mal. Quatre-vingt années après la victoire des alliés de mai 1945, on voit le résultat.

Dans l’entre-deux guerres, les nationalistes français avaient déjà parfaitement conscience de la dégénérescence raciale imposée par le régime républicain : Drieu La Rochelle, Brasillach, Céline, Pierre-Antoine Cousteau, Henri Béraud, Lucien Rebatet et quelques autres s’étaient élevés contre cet envahissement des étrangers encouragé par le régime. Il s’agissait à l’époque des juifs, des Italiens, des Arméniens, des Noirs, des Algériens et des Annamites. C’était le début de la grande invasion que nous connaissons. Les intellectuels français avaient fait leur travail en nous mettant en garde contre ce qui se préparait.

Les forces en présence aujourd’hui sont exactement les mêmes qu’en 1940. Les projets sont les mêmes. C’est une guerre à mort qui ne peut se solder que par l’anéantissement d’un des deux camps. Et il ne faut pas se tromper de camp.

Hervé Ryssen

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