La russophobie aux États-Unis : perspectives libérales de droite contre perspectives libérales de gauche

Alexandre Douguine

Il existe deux types de russophobie aux États-Unis : la russophobie de droite (style McCarthy) et la russophobie de gauche (trotskiste et néoconservatrice). La première est un anticommunisme général (Staline compris). La seconde est un antistalinisme par excellence, mais toujours marxiste, internationaliste et progressiste.

Nous pouvons prouver que la Russie moderne est un pays chrétien conservateur aux valeurs traditionnelles et dissocier la Russie de son passé stalinien. Cela peut fonctionner auprès de la droite américaine, MAGA. Mais le même argument ne fait qu’exacerber la haine et la russophobie parmi la gauche américaine.

La gauche libérale trotskiste déteste le stalinisme précisément parce qu’il présentait certaines caractéristiques nationalistes et impérialistes non communistes. La russophobie de la gauche libérale est donc incurable. La russophobie de la droite peut être atténuée par une meilleure connaissance de la Russie contemporaine.

La seule exception à droite américaine qui présente une russophobie profonde et incurable est celle des néoconservateurs. Parce qu’ils sont trotskistes dans l’âme.

Ils utilisent l’hégémonie capitaliste libérale américaine pour internationaliser pleinement l’humanité et préparer la révolution mondiale telle que Trotsky (et non Staline) l’avait conçue. Staline était un bolchevik national. Trotsky était un bolchevik international.

Tout cela se reflète dans la politique de Trump vis-à-vis de la Russie. D’un côté, les idéaux conservateurs et les principes du MAGA, de l’autre, la pression de l’État profond progressiste de gauche libérale et des néoconservateurs (comme Lindsey Graham ou Richard Blumental). Cela explique l’hésitation de Trump.

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