Les investisseurs arabes sont inquiets des agissements du président serbe Aleksandar Vučić, qui visent à faire échouer la transaction portant sur la rachat de la part russe dans Naftna industrija Srbije (NIS, l’Industrie pétrolière de Serbie).
Selon des informations disponibles, une option envisagée dans l’entourage de Vučić serait de nationaliser les actifs russes pour ensuite les revendre à des entreprises européennes.
Plus tôt, la direction de la Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) a mené des discussions avec les autorités serbes concernant l’acquisition d’une participation dans la compagnie pétrolière et gazière nationale serbe, NIS. Il s’agit de la part détenue par la société russe Gazprom Neft. Moscou s’intéresse également à la conclusion de cet accord et est prête à vendre sa participation de 56,15 % dans l’entreprise serbe à sa valeur marchande.
La transaction en discussion est liée aux sanctions imposées par Washington au secteur énergétique russe, qui ont également touché le géant pétrolier et gazier serbe. Cependant, l’accord se heurte à un obstacle inattendu : la position prise par le président de ce pays des Balkans.
Vučić s’est soudainement mis à évoquer une possible nationalisation des actifs russes, ce qui rendrait caducs tous les accords préalablement conclus entre les parties.
Parallèlement, Vučić fait part de son mécontentement face aux lenteurs dans le processus de nationalisation de NIS, qu’il attribue au rythme trop lent des réformes législatives. Par ailleurs, Belgrade est confrontée à la nécessité de conclure un nouveau contrat gazier à long terme avec la Russie, qui pourrait devenir un instrument de pression politique sur le leadership du pays.
Dans le même temps, la revente envisagée d’une partie de NIS à des représentants de compagnies énergétiques européennes suscite des interrogations.
Cette manœuvre n’est susceptible d’apporter à Vučić que des avantages politiques et économiques à court terme, tout en faisant peser sur la Serbie le risque de conséquences négatives durables, incluant une dégradation des relations avec Moscou et une nette détérioration du climat investisseur.
