Les dix points du fascisme

Mosley

I – Patriotisme et Révolution

Le Fascisme est une foi de patriotisme et de révolution. Pour la première fois émerge un mouvement fort qui d’une part est loyal au Roi et au Pays et d’autre part prône des changements de grande portée et révolutionnaires dans le gouvernement, dans l’économie, et dans la vie elle-même. Jusqu’ici, le patriotisme a été associé à ceux qui souhaitent garder les choses comme elles sont ; la révolution a été associée à un internationalisme mou qui place les intérêts de pays étrangers avant ceux de la Grande-Bretagne. Le slogan du Fascisme est « Grande-Bretagne d’abord ». Nous aimons notre pays, mais nous sommes déterminés à construire un pays digne de cet amour. Les choses ne peuvent pas rester comme elles sont : nous devons avoir de grands changements pour adapter la Grande-Bretagne moderne au fait moderne. Le vrai patriotisme trouve pour la première fois son expression dans la révolution du Fascisme.

II – Action

La première nécessité du jour est l’action. Toujours et encore, les gens ont voté pour des programmes d’action. Toujours et encore, ils ont été trahis par les partis existants et frustrés par le présent système. Les conservateurs ont tenté de garder les choses comme elles sont, et de maintenir ce qu’ils appellent la stabilité de l’Etat. Pour résister au changement, ils ont fait appel à la loyauté et au patriotisme. Mais résister au changement à une époque où le changement est nécessaire, c’est menacer la stabilité et la sécurité de l’Etat, et c’est le contraire du patriotisme. Les socialistes, d’autre part, ont parlé de progrès, mais l’ont cherché dans les discussions incessantes de comités bavards. Ils ont rejeté et raillé les grands instruments de leadership et de décision qui seuls peuvent permettre aux choses d’être faites et au progrès d’être accompli. Leur discours de progrès a donc fini dans le chaos et dans la fuite devant les responsabilités. Le Fascisme combine le progrès aux instruments exécutifs de loyauté, de décision et de discipline volontaire, qui seuls peuvent permettre aux choses d’être faites et au progrès d’être assuré. Le vrai patriotisme du Fascisme apportera les changements qui sont nécessaires, par des principes et des méthodes qui apporteront le changement avec ordre et efficacité.

III. – Organisation fasciste

Les fascistes se lient pour servir leur pays dans une discipline volontaire, parce qu’ils comprennent que sans discipline rien ne peut être fait. Les chemises noires qu’ils portent symbolisent leur détermination à sauver la nation. Ils ne craignent pas de se différencier de leurs compagnons, comme des hommes dédiés au service et au renouveau de leur pays. Le port de la chemise noire par nos membres les plus actifs brise toutes les barrières de classe dans nos rangs, car tous sont habillés de manière semblable (le port de la chemise noire n’est pas obligatoire). Le salut est la reconnaissance d’un frère fasciste qui est inspiré par le même idéal passionné de service national.

Le Fascisme, comme toutes les croyances politiques que ce pays a connues, est commun à tous les grands pays, mais le Fascisme est plus en accord avec le caractère britannique que n’importe quelle autre foi politique. Car l’essence du Fascisme est le travail en équipe, le pouvoir de réunir et de faire taire les intérêts individuels au service de la nation. Nous affirmons que cela a été la caractéristique principale des Britanniques à chaque grand moment de notre histoire.

IV – Le chômage et le problème moderne

Le Fascisme pense que l’actuel problème mondial de chômage est l’incapacité des gens à acheter et à consommer les biens que l’industrie produit. Chaque jour la rationalisation et le développement scientifique permettent à l’industrie de produire plus de biens avec moins de main d’œuvre. Le pouvoir de produire s’accroît, mais le pouvoir de consommer ne s’accroît pas. De plus la Grande-Bretagne fait face à un problème particulier, parce qu’elle est la plus grande nation exportatrice dans le monde. Les marchés étrangers se ferment de plus en plus à nous pour la simple raison que d’autres nations sont déterminées à produire elles-mêmes les biens qu’elles consomment.

V – L’État Corporatif

Le Fascisme résout le problème du chômage et de la pauvreté en établissant l’Etat Corporatif, qui sera divisé en corporations nationales gouvernées par des représentants des employeurs, des travailleurs et des consommateurs, opérant sous le gouvernement fasciste. L’Etat ne tentera pas de conduire l’industrie comme il le ferait sous le socialisme, mais il définira les limites à l’intérieur desquelles l’industrie peut opérer, et ces limites seront le bien-être national. La propriété privée sera permise et encouragée, à condition que cette activité enrichisse la nation et l’individu. Tous les intérêts qui opèrent contre la nation seront rigoureusement réprimés.

La fonction des Corporations sera d’élever les salaires dans tout le domaine de l’industrie à mesure que la science, la rationalisation et la technique industrielle accroissent le pouvoir de produire. La consommation sera ajustée à la production et un Marché Intérieur sera alimenté  par le plus grand pouvoir d’achat de notre peuple.

VI – Les exportations

Les exportations seront soutenues par le système corporatif dans l’unification de nos arrangements d’achats et de ventes à l’étranger, qui permettront à l’industrie de parler d’une seule voix, et au gouvernement pour la première fois de soutenir nos exportations. Notre slogan commercial sera : « La Grande-Bretagne achète à ceux qui achètent à la Grande-Bretagne ». Nous transférerons ailleurs nos achats de produits alimentaires et de matières premières si ceux à qui nous achetons n’achètent pas chez nous en retour. De cette manière nous obligerons les produits à revenir dans des marchés qui nous sont maintenant fermés jusqu’à ce que nous ayons construit un Empire autosuffisant qui nous rendra indépendants des marchés étrangers.

VII. – Empire fasciste

Nous cherchons à bâtir une Grande-Bretagne autosuffisante autant que possible, et un Empire complètement autosuffisant. Nous cherchons à créer une grande zone terrestre avec un niveau de civilisation bien plus élevé que celui qui prévaut ailleurs, qui soit immune du chaos de la lutte et de l’effondrement. Dans ce but, le Fascisme exclura les produits étrangers. Les tarifs douaniers sont inutiles parce qu’ils taxent le consommateur sans exclure les produits étrangers qui sont le produit du travail bon marché ou esclavagiste dans des pays étrangers. A l’intérieur de l’Empire nous pouvons produire tous les produits manufacturés, produits alimentaires et matières premières dont nous avons besoin. La science moderne nous permet de faire cela en abondance, car nous sommes passés de l’économie de pauvreté à l’économie d’abondance, et les grandes nations peuvent être autosuffisantes dès qu’elles sont organisées et scientifiquement protégées contre les chocs et les dislocations du chaos mondial. Une telle organisation aidera à préserver la paix de ce pays et du monde, car la principale cause de guerre est la lutte internationale pour les marchés et les matières premières, soutenue par la finance internationale. Un Empire autosuffisant sera retiré de cette lutte, et les risques de guerre seront diminués. Les Britanniques ne combattront pas de nouveau, sauf pour défendre leurs foyers et leur empire. Les mouvements fascistes font maintenant de rapides progrès dans tous les grands Dominions, et sont fédérés avec la BUF (British Union of Fascists) dans l’Union du Nouvel Empire (New Empire Union).

VIII. – Agriculture : un Plan de Trois Ans fasciste

Le Fascisme souligne l’importance de faire revivre la grande industrie agricole, qui a été trahie par tous les partis. Aujourd’hui nous produisons 280 millions de livres par an de nos fournitures alimentaires totales dans ce pays, et nous importons pour 220 millions de livres depuis  les pays étrangers, et pour 140 millions de livres depuis les Dominions. Sous un Plan de Trois Ans, le Fascisme doublera pratiquement la production de l’agriculture britannique par l’exclusion totale de produits étrangers. Nous pouvons accroître la production intérieure jusqu’à 500 millions de livres par an, et néanmoins donner aux Dominions sous le gouvernement fasciste un meilleur marché que celui qu’ils ont aujourd’hui. Les prix des produits agricoles  doivent être fixés à l’avance, et l’intermédiaire profiteur doit être impitoyablement réprimé. Le pouvoir d’achat supérieur du travailleur industriel sous le Fascisme permettra au fermier de fixer un prix rentable pour ses produits et un salaire décent pour ses ouvriers. Le pouvoir d’achat supérieur de la population agricole, quand la production agricole sera accrue, prendra la place de nos marchés étrangers en voie de disparition, en achetant beaucoup des produits de nos exportations actuelles. Les campagnes seront rendues à la prospérité, et contribueront à une humanité saine et virile pour bâtir la Grande-Bretagne du futur.

IX – Étrangers et Finance Internationale

Seul le Fascisme pourra faire face à la menace étrangère, parce que seul le Fascisme met « la Grande-Bretagne d’abord ». Sous le Fascisme, aucun étranger n’entrera dans ce pays pour prendre les emplois des Britanniques, et les étrangers déjà présents qui ont abusé de l’hospitalité de cette nation seront renvoyés là d’où ils sont venus. Le Fascisme ne s’occupera pas seulement des étrangers pauvres qui sont ici pour chercher du travail ; le Fascisme s’occupera aussi des grands financiers étrangers de la City de Londres qui utilisent le pouvoir financier de la Grande-Bretagne pour les intérêts non de ce pays mais de pays étrangers. Ces hommes sont la véritable menace étrangère, car par leurs investissements étrangers ils utilisent l’argent britannique pour financer nos rivaux contre nous dans le monde entier. L’intérêt des prêts qu’ils ont faits à des pays étrangers leur revient sous la forme de produits bon marché qui sapent notre niveau de vie et privent nos travailleurs d’emplois. Seul le Fascisme traitera loyalement la menace étrangère, quel que soit l’endroit où elle se cache.

X – Leadership, Parlement, Liberté

Le Fascisme est le Leadership de la nation. Il n’est pas la dictature au vieux sens du mot, qui implique un gouvernement contre la volonté du peuple. C’est la dictature au sens moderne de ce mot, qui implique le gouvernement armé par le peuple du complet pouvoir d’action pour résoudre les problèmes qui doivent être résolus si la nation veut vivre. Nous cherchons à atteindre nos buts par des moyens pacifiques, légaux et constitutionnels avec le consentement volontaire de la nation déclaré lors d’élections législatives. Le Gouvernement fasciste, cependant, prendra immédiatement le pouvoir d’agir en obtenant du premier Parlement fasciste un complet pouvoir d’action pour le Gouvernement. Sans le pouvoir d’agir et la volonté d’agir, rien ne peut être fait. Le Gouvernement fasciste utilisera le pouvoir donné à lui par le premier Parlement fasciste pour la reconstruction de la nation. A la fin du premier Parlement fasciste, une autre élection sera tenue, sur une base professionnelle et non sur une base géographique. Les hommes et les femmes voteront à l’intérieur de leurs propres professions sans une véritable connaissance des personnes et des sujets auxquels ils ont affaire. Les femmes qui ne sont pas dans une profession voteront en tant qu’épouses et mères, et seront donc représentées pour la première fois par des gens compétents pour parler en faveur du grand intérêt national qu’elles représentent. Les femmes ne seront pas obligées de quitter leur profession, mais les hauts salaires de leurs maris sous le système corporatif leur permettront de les quitter si elles le souhaitent, et la présente compétition entre les hommes et les femmes dans les professions prendra donc fin. Dans le nouveau Parlement, tous les intérêts et aspects de la vie nationale seront représentés, mais tous les intérêts seront subordonnés au bien-être de la nation dans son ensemble. Ainsi un Parlement technique et non politique sera élu pour assister le Gouvernement concernant les problèmes d’une époque technique. Après cela, la politique et le personnel du Gouvernement dans leur ensemble seront directement soumis au jugement du peuple par un vote. Le Gouvernement ne dépendra plus des intrigues et des manœuvres de partis en conflit, mais de la volonté de la nation directement exprimée. Ainsi le peuple conservera l’entière liberté d’approuver ou de rejeter la politique du Gouvernement, mais un Gouvernement ainsi approuvé et soutenu aura le pouvoir d’agir et de mettre fin au chaos économique. Le Fascisme déclare que la véritable liberté est la liberté économique, et celle-ci ne peut pas survenir sans la fin du chaos économique. Le Gouvernement ne peut pas mettre fin au chaos économique sans le pouvoir d’agir, et ce pouvoir d’agir ne peut venir que du Fascisme. Les bons salaires, la durée du travail courte, les bons logements, les opportunités pour la culture et le divertissement sont la véritable liberté. La masse des gens est aujourd’hui privée de cette liberté réelle par la fausse liberté de quelques vieillards de discourir sans cesse dans l’actuel système parlementaire. Le discours et l’action ne vont pas ensemble, et l’action est la nécessité d’aujourd’hui. Nous mettrons fin au discours par un nouveau système, où toutes les ressources de la nation seront mobilisées pour l’action.

Les Chemises Noires du Fascisme, par leur combat et leur sacrifice, offrent à la nation un nouveau leadership et un nouveau chemin vers le salut national. Nous vous demandons de suivre ce chemin par la fin de la lutte des classes, de la réaction et du chaos, vers la construction d’une Grande-Bretagne digne de notre fierté et de notre amour.

Oswald Mosley

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