Je rentre de Chine à l’instant.
Le pays est impressionnant. Une grande civilisation est prête pour une bataille décisive avec l’Occident.
Si nous ne libérons pas l’Ukraine dans les prochaines années, la Russie n’aura aucune chance de devenir un pôle.
La Chine est une chose énorme. Nous avons besoin d’un parti comme le leur, d’une dictature comme la leur, d’une volonté comme la leur, d’une culture comme la leur. Les Chinois sont extraordinaires.
Et il y a un autre détail très intéressant dont il faut tenir compte : la Chine a reconnu les Talibans. La Russie sera-t-elle la prochaine nation à le faire ?
Xi Jinping a reçu l’ambassadeur afghan à Pékin. Au cours de l’année écoulée, les relations diplomatiques productives entre Pékin et Kaboul se sont approfondies ; la Chine a reconnu l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Afghanistan, elle l’a inclus dans le corridor économique Chine-Pakistan dans le cadre du projet « une ceinture, une route » et elle a affirmé qu’elle ne s’ingérerait pas dans les affaires intérieures du pays.
La Russie sera peut-être le prochain État à reconnaître les autorités actuelles de l’Afghanistan.
Jusqu’à présent, la coopération entre les deux pays se situe plutôt à un niveau privé : des entreprises russes exportent des céréales, du carburant et d’autres biens. Mais le rapprochement entre Moscou et Kaboul se développe activement, malgré le refus de la Russie de reconnaître les talibans tant qu’ils ne garantissent pas l’inclusivité du pouvoir. Cependant, la Russie ne peut pas éviter de coopérer avec l’Afghanistan en tant qu’acteur politique important en Asie centrale. Lavrov a déjà déclaré (https://tass.ru/politika/19809493) que la Russie est en contact avec les Talibans « comme avec des gens qui ont un pouvoir réel et effectif dans le pays ».
Alexandre Douguine.