Prigozhine : le dernier des Romains

sans titre
L’extinction de l’esprit, nous somme peu nombreux à la ressentir. Nous constatons que le soleil s’assombri. Nous ne vivons pas à une époque normale, et Prigozhine n’était pas non plus un homme normal. Il avait créé son propre état d’esprit, l’avait transmis à chacun de ses hommes. Il avait réveillé quelque chose de primordial, quelque chose d’oublié depuis longtemps, et en avait baptisé le monde, avec du feu.
Les pays occidentaux étaient terrifiés par lui et par ses frères. Ils le craignaient malgré leurs importantes armées. Ils savaient faire la différence : ils avaient affaire à des guerriers, et ils n’avaient jamais été préparés à combattre de tels hommes. Malgré la mort de Prigozhine, cette crainte n’a pas disparue. Il en existe encore 50 000 clones .
Le monde entier a été captivé par lui, non seulement en raison de ses qualité en relations publiques, de ses actions, de ses vidéos, mais aussi parce qu’il a compris qu’il n’était pas comme les autres. Il avait cet esprit d’aventure, de combat, de volonté de faire plier devant lui. Cet esprit était commun pendant la majeure partie de notre histoire, mais il a disparu de la modernité. Pourtant, Prigozhine en a ravivé le feu.
C’était un homme riche – un milliardaire, avec des ressources illimitées pouvant lui permettre de vivre une vie de luxe, de plaisir, d’hédonisme, et de jouer avec le pouvoir – mais ce n’était pas sa vue du monde, ce n’était pas ce que son esprit demandait. Il a sacrifié tout cela pour vivre vraiment.
Nous utilisons l’expression « dernier des Romains » pour décrire les grands hommes qui ont représenté – habité – les valeurs du plus grand État qui fut. On a presque l’impression que Prigozhine était plus vieux que Rome, peut-être le dernier des Yamnaya…
Prigozhine allait sur le front – je me souviens avec émotion d’une vidéo tournée à Bakhmut, la nuit, lorsqu’il est sur un toit, sur la ligne de front, observant les positions, commentant, plaisantant avec ses hommes. Il ne venait pas de loin, il était là, il était dans l’histoire. Il dirigeait sans se soucier de sa fortune ou de sa propre sécurité. Il a regardé la mort en face et en a ri. Il a vécu par le feu et a été consumé par le feu.
Il a choisi de vivre comme un guerrier, comme un homme qui crache au visage de la modernité. Il a transmis son esprit à ses hommes, mais aussi au monde entier. Il vit pour toujours dans nos coeurs.
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