Quatre thèses contre l’erreur du « Ni Washington, ni Moscou »

disneyland
Ce slogan, auquel adhèrent de bonne foi certains nationalistes européens, est une erreur. Mais, c’est encore pire, car c’est une erreur grave , car derrière elle se cache une idée qui condamne à jamais la réalisation de la puissance européenne, d’une Europe unie et souveraine, seule issue et seul espoir pour les divers peuples européens.
Cette grave erreur peut se démontrer par quatre thèses, simples à expliquer et encore plus faciles à comprendre si nous sommes capables d’observer la réalité sous nos yeux, et non à travers des intermédiaires émotionnels et anachroniques.
Les 4 thèses :
1. Désigner la Russie comme ennemi condamne l’Europe.
Elle nous condamne avant tout parce qu’elle crée un rejet et une inimitié envers un voisin avec lequel nous partageons des liens culturels, historiques et de sang. Un voisin qui, après s’être libéré du régime soviétique, n’a jamais été une menace depuis lors et a toujours voulu avoir de bonnes relations avec nous. Fermer cette porte signifie fermer la porte aux opportunités de prospérité partagée. Si la Russie est également désignée comme un ennemi à combattre par l’effort de guerre, nous signons notre propre arrêt de mort : l’Europe ne peut pas conquérir la Russie. Et si la Russie tentait de conquérir l’Europe, elle le ferait à un coût énorme et avec des résultats inacceptables. L’objectif est de créer un état de guerre éternelle à la frontière, dans le plus pur style « 1984 ».
Pour maintenir cette situation, l’Europe aurait besoin de l’aide des États-Unis, puis de sa soumission éternelle au « sauveur ». Un conflit éternel que personne ne peut gagner justifierait une répression éternelle, une censure éternelle et une hostilité éternelle à la Russie, tandis que les États-Unis resteraient les maîtres de la planète et les Européens resteraient un peuple éternellement écrasé, sous une oligarchie comme l’UE actuelle.
2. La Russie n’est pas une puissance mondiale.
Depuis son effondrement en tant que superpuissance soviétique en 1991, la Russie a simplement regardé, impuissante (jeu de mots intentionnel), les États-Unis semer le chaos sur la planète avec peu d’opposition, bombardant l’Europe et le Moyen-Orient, intervenant sur tous les continents et ignorant tout traité ou pacte susceptible de porter atteinte à ses intérêts. La Russie a résisté autant qu’elle a pu, mais elle n’a pas pu empêcher l’OTAN d’avancer vers l’Est, alors que la menace communiste soviétique avait déjà disparu, enfermant la Russie dans son vaste espace, mais avec toutes les routes et tous les accès coupés de sorte qu’elle ne peut pas se développer normalement, alors qu’elle est un territoire de ressources et de possibilités. Il est injuste que parmi les dirigeants du mouvement nationaliste européen se trouvent des personnes traumatisées par ce qu’ont enduré leurs parents ou grands-parents, et que pour cette raison même ils condamnent les jeunes générations de nationalistes européens à adopter des positions anachroniques, irréalistes ou carrément suicidaires, comme, par exemple, garder  éternellement le même ennemi.
3. La Chine est une puissance mondiale.
ll est paradoxal que ce pouvoir soit né du mépris auquel l’Occident, dans sa logique raciste et suprémaciste en se considérant comme le modèle rationnel le plus logique du monde, a soumis la Chine, vue comme un tiers-monde destiné à l’exploitation industrielle la plus étendue, vue comme une usine à la manière du XIXe siècle ( le siècle d’or du capitalisme), générant d’énormes profits pour toutes les multinationales occidentales, y installant leurs usines en raison de l’impossibilité de transporter des millions d’esclaves jaunes, comme elles le font avec ceux des autres couleurs. Le gouvernement chinois et son principal instrument, le Parti communiste, ont lancé un Grand Jeu qu’ils ont très bien joué, réussissant au cours des 30 dernières années à supplanter le Japon et les États-Unis comme principales économies mondiales, gagnant en influence et en alliés, et faisant de l’Asie la nouvelle arène où le destin du monde est en jeu. Alors ne serait-il pas préférable de dire « Ni Washington ni Pékin » ?
4. La Russie et les États-Unis ne sont plus des frères jumeaux.
Autrefois, le slogan « Ni Washington ni Moscou » était parfaitement cohérent et chaque nationaliste européen devait le défendre pour que son combat ait un véritable sens. La troisième position était une vraie position, qui s’opposait aux deux autres. Cela a fonctionné jusqu’en 1991, lorsque le drapeau rouge avec la faucille et le marteau de l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS), aujourd’hui disparue, dont la Russie faisait partie, a été abaissé à Moscou. Il y a eu un changement : la Russie a cessé d’être le bras armé du communisme mondial. Les États-Unis sont toutefois restés le bras armé du capitalisme mondial. De plus, ils étaient désormais devenus les seuls représentants du mondialisme. Les deux systèmes, le communisme et le capitalisme, s’appuyaient sur la même philosophie économique et progressiste du bien-être matériel et du développement infini comme source du bonheur humain. Les deux faces d’une même médaille à laquelle tout nationaliste européen a dû faire face. Cette situation n’existe plus, tout comme Napoléon et Bismarck n’existent plus. Il est absurde de mettre sur le même plan une puissance mondiale et une puissance régionale ; une nation dont les symboles sont le dollar, l’étoile et le drapeau arc-en-ciel, et une autre qui affiche le visage du Christ et l’aigle à deux têtes ; le paradis de l’idéologie woke et de l’individu déraciné, et une société qui fuit les aberrations et les expériences sociales.
En conclusion, il faut recourir à l’intelligence et se poser des questions :
À qui profite un nationaliste européen qui affirme que la Russie est son ennemi ?
Qui fait de nous des ennemis de la Russie ?
Pourquoi devrions-nous être ennemis de la Russie ?
Ne serait-il pas préférable de dire simplement « Europe unie et souveraine » ?
Jordi Garriga
Retour en haut