En février 1978, peu de temps donc avant son assassinat, François Duprat publiait dans le numéro 4 du Salut public, la revue doctrinale des Groupes nationalistes-révoltionnaires, un texte intitulé « Quelques définitions nécessaires ». Celui-ci garde toute son actualité.
Les définitions claires des termes idéologiques employés sont, bien souvent, le meilleur instrument d’explication et de justification de nos thèses.
En effet, il apparaît que nombre de nos formules sont mal comprises, voire donnent lieue à des contre-sens complets sur nos intentions politiques et nos objectifs d’action auprès de nos sympathisants, il est vrai peu habitués à l’emploi d’un vocabulaire révolutionnaire par une formation se classant dans l’Opposition nationale.
Nous allons donc expliciter ci-dessous certains des termes usités dans nos « Bases du combat NR », termes qui se retrouvent dans nos articles, nos tracts et nos affiches.
Il s’agira donc d’une sorte de « glossaire » auquel nos camarades pourront se référer afin de mieux expliciter notre ligne politique propre et nos références idéologiques.
Communauté nationale :
Il est clair qu’un mouvement nationaliste doit avoir pour objectif de mettre en place une structure nationale permettant une coopération organique entre les différents groupes sociaux de la Nation. Pour cela, la hiérarchie doit être fondée exclusivement sur le mérite, et il est nécessaire de liquider les fortunes vagabondes, les enrichissements suspects ou purement spéculatifs, car le Peuple doit être organisé dans le cadre d’une Communauté des producteurs selon le très sain principe d’un authentique socialsime : « A chacun selon ses mérites ».
La Communauté nationale est un instrument d’intégration du peuple dans sa nation car la notion même de « prolétariat » est incompatible avec l’existence de la Nation, car il est vrai qu’un réel prolétaire (« celui qui n’a rien ») n’a pas de patrie. Les prolétaires le sont tant qu’ils n’ont pas une participation réelle à la possession des richesses nationales et la Communauté doit leur permettre cet accès non par la fumeuse « participation » des gaullistes (qui fait participer uniquement les ouvriers … des entreprises bénéficiares), mais par une participation globale à l’échelle de la production nationale.
L’Unité nationale doit avoir des fondements concrets car les nationalistes ont trop souvent payé leurs partisans populaires de formules creuses. Il est très beau de faire appel à l’héroïsme et à l’esprit de sacrifice, mais il convient aussi de préciser que la lutte nationaliste passe aussi par la possibilité pour les classes laborieuses de posséder leur juste part des richesses nationales fournies en grande partie par leur travail et leurs efforts.
Socialisme nationaliste :
Il faut sans cesse redire que le socialisme français existait avant le marxisme et que les penseurs socialistes du XIXe siècle étaient des patriotes repoussant le pseudo-messianisme et l’internationalisme de Marx et Engels.
Notre socialisme est l’inverse du collectivisme puisqu’il suppose le développement de l’initiative humaine dans un climat de liberté. Notre socialisme protège la propriété individuelle en tant que moyen de production le plus efficace et fondement d’un Etat nationaliste.
Le socialisme nationaliste est fondé sur une volonté de séparer les notions de capitalisme et de libre entreprise, qui ne sont nullement liées, puisque le capitalisme est un phénomène relativement récent, alors que l’initiative humaine et la propriété privée se perdent dans la nuit des temps.
Le capitalisme a joué un rôle positif en développant les forces productives et en favorisant une grande mobilité sociale, brisant un système de caste qui avait fait faillite.
Mais le rôle historique novateur du capitalisme appartient au passé, dans la mesure où il dégénère en capitalisme monopolistique, écrasant les petites entreprises, et bloquant toute mobilité sociale en recréant de nouvelles castes figées et de plus en plus sclérosées. Les self made men appartiennent désormais au passé du capitalisme et nous sommes maintenant dans l’ère des héritiers et de leurs acolytes techniciens, interchangeables avec ceux de l’appareil étatique des démocraties occidentales.
La mobilité sociale est pourtant le seul facteur progressiste et une société qui ne la possède pas est condamnée à plus ou moins longue échéance.
Le socialisme nationaliste doit être conçu comme un moyen de rétablir cette mobilité sociale, en refusant une stratification de notre société.
Révolution nationaliste :
Alors que les groupes nationalistes français ont, pendant des décennies, combattu pour un Révolution nationale (et que l’Etat français, révéré par les plus conservateurs es nationaux, ait pris justement ce terme pour se définir), le mot de « révolution » paraît à certains comme marqué d’une sorte de poids maléfique. Il leur apparaît comme une sorte d’entreprise de destruction sauvage à la mode gauchiste, une tentative d’anéantissement de notre civilisation.
C’est là, bien entendu, une erreur totale, car les nationalistes sont respectueux des valeurs de notre passé. En réalité, notre action vise à renverser un système qui est la négation même de notre passé et de notre civilisation.
Loin d’y porter atteinte, nous voulons les restaurer, par la destruction d’un Régime qui les a sapés et détruits pendant des décennies. C’est en cela que nous considérons que nous combattons pour une révolution conservatrice.
Révolution, car il s’agit d’abattre le Régime en place pour le remplacer par une nouvelle forme d’Etat et de société, refusant tous les principes sur lesquels ce système est fondé.
Conservatrice, car notre action révolutionnaire s’inscrit délibèrement dans notre grande tradition historique, en remettant en honneur les idéaux sur lesquels notre nation fut fondée au travers des siècles à la suite de la mise en place d’un Etat monarchique national, un Etat où la direction de la France était assuré dans le seul but de la survie et du développement de la France.
La Révolution nationaliste est, dans son esprit même, une « contre-révolution », puisqu’elle entend abattre un régime antinational dont les racines spirituelles et idéologiques remontent aux philosophes du XVIIIe.
Elle entend repousser l’idéologie destructrice de 1789, et se place dans une direction totalement opposée.
Ordre nouveau :
Nous entendons mettre en place une société organique, fondée sur l’ordre, car nous combattons le désordre démocratique, simple étape vers la tyrannie du bolchevisme. L’Ordre nouveau est une volonté de construire, de repousser l’anerchisme petit-bourgeois cher aux « anarcho-fascistes » fourmillant dans les rangs de l’extrême-droite.
Identité nationale :
Notre peuple a une histoire et une civilisation, mais tout est fait par les maîtres des médias et leurs valets du gouvernement pour détruire notre identité nationale, par le biais d’un mondialisme béat et démoralisant.
Le combat nationaliste est évidemment fondé sur une volonté acharnée et sans aucune concession de rétablir cette identité nationale, en rendant les Français fiers de leur passé et soucieux de cultiver leurs différences d’avec les autres peuples, car la civilisation n’est autre que la différence et la compétition.
Tout le pouvoir au peuple tout entier :
Pendant trop longtemps, les nationalistes se sont acharnés à rabaisser notre Peuple, en reprenant à l’envie les formules gaullistes à son encontre. D’autres ont fait obstinément référence à Salzar et à sa formule « tout pour le peuple, rien par le peuple » (on a vu ensuite les brillants résultats de cette formule un certain 25 avril 1974…)
Les nationalistes-révolutionnaires repoussent absolument cette tentative d’amoindrir notre peuple. Nous sommes fiers de lui, car nous savons qu’il est victime d’un processus de destruction qui vise à le rendre encore plus soumis à un régime étranger.
Nous sommes certains que, le jour de sa libération, notre peuple retrouvera aussitôt sa grandeur passée, et nous voulons combattre pour lui donner le pouvoir et non pour le confisquer en faveur de quelque « responsables » plus ou moins auto-proclamés.
Pour cela, nous voulons donner le pouvoir à notre peuple, à tout notre peuple, afin qu’il puisse de nouveau gérer librement son destin.