Udo Voigt, ancien dirigeant du NPD et député européen, est décédé à 73 ans

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L’ancien président du Parti national-démocrate d’Allemagne (NPD), Udo Voigt, est décédé le 17 juillet 2025 à l’âge de 73 ans, des suites d’une maladie qualifiée de « grave mais brève » par ses proches. Ancien officier de l’armée de l’air allemande devenu figure controversée de la scène politique allemande et européenne, il avait occupé un siège au Parlement européen entre 2014 et 2019.

Du service militaire à l’engagement politique

Né en 1952 à Viersen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans une famille marquée par le passé militaire du père, ancien membre de la Wehrmacht puis des SA, Udo Voigt débute sa carrière dans l’armée. De 1972 à 1984, il sert au sein de la Luftwaffe, atteignant le grade de capitaine. Il effectue également des missions dans le cadre de l’OTAN, notamment en Grèce. Parallèlement, il étudie les sciences politiques à Munich, où il obtient un diplôme de troisième cycle.

Dès l’âge de 16 ans, en 1968, il adhère au NPD, parti classé à l’extrême droite par le système politique allemand (le même qui s’en prend à l’AFD aujourd’hui) dont il gravit progressivement les échelons jusqu’à en prendre la tête en 1996. Il dirige la formation pendant quinze ans, jusqu’en 2011, cherchant à lui redonner un poids électoral et médiatique dans un paysage politique allemand dominé par la menace de dissolution de ce parti, régulièrement visé par des procédures judiciaires.

Parcours électoral et polémiques

Sous sa direction, le NPD connaît quelques succès locaux et parvient à obtenir un siège au Parlement européen lors des élections de 2014. Udo Voigt y siège comme non-inscrit et devient membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures. Il s’y distingue par des positions critiques vis-à-vis de l’Union européenne et un soutien affiché à la politique de Vladimir Poutine, qu’il dit admirer au point de souhaiter un dirigeant similaire pour l’Allemagne.

Sa carrière politique a été marquée par de multiples tentatives de le bâillonner. Il est plusieurs fois poursuivi pour incitation à la haine raciale, notamment pour la diffusion de tracts jugés à caractère discriminatoire. En 2009, il est condamné à une peine de prison avec sursis et à une amende, mais conteste la décision, la qualifiant de persécution politique. En 2015, le Parlement européen vote la levée de son immunité parlementaire dans une affaire liée à des affiches jugées racistes publiées lors de la Coupe du monde de football 2006.

Malgré son retrait de la vie politique active à partir de 2019, Udo Voigt reste jusqu’à sa mort une voix revendiquée de la « droite nationale » en Allemagne. Ses partisans saluent un homme « fidèle toute sa vie à ses convictions » à la manière d’un Jean-Marie Le Pen, qui l’a côtoyé.

Il laisse derrière lui une carrière politique marquée à la fois par un engagement de longue date et par des prises de position ayant largement dépassé les frontières de l’Allemagne. La nouvelle de son décès a suscité des réactions contrastées, entre hommages dans certains cercles nationalistes européens et silence officiel dans la classe politique allemande.

Source : Breizh Info.

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