Vladimir Poutine, le best-of

02

« On ira les buter jusque dans les chiottes. »

(décembre 1999)

[Parlant des terroristes tchétchènes.]

« La Russie est en train de traverser l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Pour la première fois peut-être depuis deux cents, trois cents ans, notre pays risque dangereusement de devenir un pays de second, voire de troisième plan. »

(article « La Russie à l’aube du nouveau millénaire », 30 décembre 1999)

[L’article parut la veille de la démission du président Eltsine, après quoi V. Poutine (jusqu’ici Premier ministre) devint président par intérim.]

« Le plus important c’est que les gens croient en tout ce que nous disons et faisons, et c’est vraiment notre credo et il répond aux intérêts de la nation. Finalement c’est tout ce qui compte, c’est la clé du succès. »

« Il faut absolument restaurer la confiance des citoyens dans le pouvoir. »

« Je considère que certaines décisions doivent être prises dans l’intérêt de l’Etat, quelles que soient les réactions positives ou négatives qu’elles suscitent. »

« Avant tout, nous devons reconnaître que l’effondrement de l’Union soviétique a été la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle. Pour le peuple russe, il est devenu un drame véritable. Des dizaines de millions de nos concitoyens et compatriotes se sont trouvés en dehors du territoire russe. Cette épidémie de désintégration s’est aussi propagée à la Russie elle-même. (…) Celui qui ne regrette pas l’URSS n’a pas de cœur ; celui qui souhaite sa restauration sous la même forme n’a pas de cervelle. »

(2 février 2000)

« C’est pour l’événement solennel d’aujourd’hui que nous nous sommes rassemblés ici au Kremlin, ce jour. C’est un lieu sacré pour notre peuple. Ici, au Kremlin, se trouve le centre de notre mémoire nationale. Ici, au Kremlin, l’histoire de notre pays a été décidée au cours des siècles. Et nous n’avons pas le droit d’être ‘des Ivans reniant nos racines’. Nous devons nous rappeler de tout. Nous devons connaître notre histoire, la connaître telle qu’elle est. Nous devons connaître ses leçons et toujours nous souvenir de ceux qui bâtirent l’Etat de Russie, qui défendirent sa dignité et qui le rendirent grand, fort et puissant. Nous perpétuerons cette mémoire, et nous préserverons cette continuité. Et nous transmettrons à nos successeurs tout ce qu’il y a de mieux dans notre histoire, tout ce qu’il y a de mieux. »

(discours d’inauguration en tant que Président de la Fédération Russe, 7 mai 2000)

« Je crois que mon devoir sacré est de cimenter l’union du peuple de Russie, de rallier les citoyens autour de buts et de tâches clairs – et de me souvenir à chaque jour et à chaque minute de mon service envers la Patrie que nous avons une seule patrie et un seul peuple, que nous avons tous un avenir commun. »

(discours d’inauguration en tant que Président de la Fédération Russe, 7 mai 2000)

« Les conditions économiques en Russie aujourd’hui ne nous permettent pas de devenir un membre à part entière de la Communauté européenne, mais cela ne doit pas nous empêcher d’élargir notre coopération tous azimuts avec l’Europe et je n’exclus pas qu’un jour entre l’Union Européenne et la Russie on ait sur l’agenda la question de notre intégration. L’Europe reste un partenaire traditionnel clé pour la Russie et le fait qu’elle s’élargisse ne nous rée pas de problèmes. »

(27 octobre 2000)

« La Russie est un État européen, et géographiquement, et mentalement. Qu’est-ce que l’Europe ? C’est la culture de la Rome Antique, c’est la culture de la Grèce Antique, c’est la culture de Byzance, c’est-à-dire du christianisme oriental. La Russie est pleinement et entièrement incorporée dans toutes ces trois composantes et ne pense pas son développement sans l’Europe. (…)

Je crois que l’Europe ne peut à long terme affermir sa réputation de puissant et indépendant centre de la politique mondiale que si elle unifie ses moyens avec les hommes, le territoire et les ressources naturelles russes ainsi qu’avec le potentiel économique, culturel, et de Défense de la Russie. »

(discours devant le Bundestag, Berlin, 25 septembre 2001)

« Si tu veux gagner, bats-toi chaque fois comme si c’était le dernier combat, le combat décisif. »

« Si le combat est inévitable, il faut frapper le premier. »

[Une maxime poutinienne qui semble très bien s’appliquer à l’intervention russe en Syrie en 2015. En effet, la contagion du fondamentalisme sunnite est aussi une menace pour la Russie, à moyen terme. L’intervention russe était donc parfaitement justifiée.]

« Pardonner aux terroristes, c’est le rôle de Dieu ; les envoyer auprès de Lui, c’est le mien. »

« Il faut que les deux cotés soient prêts à coopérer à un rythme qui soit acceptable pour les deux parties. Il est absolument hors de question pour nous Russes que l’Europe soit à nouveau divisée et je n’exclus pas qu’à un certain moment notre coopération, par sa densité, ressemble à une adhésion à l’Union Européenne. »

(7 mai 2005)

« Si pour certains pays européens la fierté nationale est une notion oubliée depuis longtemps et la souveraineté un luxe trop grand, pour la Russie sa réelle souveraineté nationale est une condition indispensable de son existence. »

(2005)

« Mais qu’est-ce qu’un monde unipolaire ? Quelle que soit la manière dont ils ornent ce terme, cela ne signifie finalement en pratique qu’une chose : un centre de pouvoir, un centre de gouvernance, un centre de décision. C’est le monde d’un seul maître, d’un seul souverain. Et ceci est finalement destructeur, non seulement pour tous ceux qui entrent dans le cadre de ce système, mais également pour le souverain lui-même, car il le détruit de l’intérieur. Je pense que pour le monde moderne, un modèle unipolaire est non seulement inacceptable, mais également impossible. Le modèle lui-même est inopérant, dans la mesure où il ne constitue pas et ne peut constituer la base morale et éthique de la civilisation moderne. »

(discours de Munich, 10 février 2007)

« La Russie est un pays avec une histoire millénaire et elle a presque toujours joui du privilège d’une politique étrangère souveraine. Nous n’allons pas trahir cette tradition aujourd’hui. En même temps, nous sommes bien conscients que le monde a changé et nous avons une compréhension réaliste de nos propres opportunités et de notre potentiel. Nous aimerions interagir avec des partenaires responsables et indépendants avec qui nous pourrions travailler pour construire un ordre mondial honnête et démocratique qui assurerait la sécurité et la prospérité non seulement pour un petit nombre sélectionné, mais pour tous. »

(discours de Munich, 10 février 2007)

« La liberté personnelle est productive seulement si on prend garde aux autres. La liberté qui n’est pas basée sur la moralité se transforme en anarchie. »

(article dans Izvestia, 16 janvier 2012)

« En gros, ce à quoi le monde fait face aujourd’hui est une crise systémique, un processus tectonique de transformation globale. C’est une manifestation visible de notre transition vers une nouvelle ère culturelle, économique, technologique et géopolitique. Le monde est en train d’entrer dans une période de turbulence, qui sera prolongée et douloureuse. Nous ne devons pas nous faire d’illusions. (…) L’ancien centre unique de pouvoir ne peut plus maintenir la stabilité globale, alors que les nouveaux centres d’influence ne sont pas encore prêts à prendre la suite. »

(article dans Izvestia, 16 janvier 2012)

« Au lieu de favoriser le développement et de stabiliser le système économique mondial, les plus grands centres économiques du monde créent un nombre croissant de problèmes et de risques. Les tensions sociales, ethniques et culturelles s’accroissent rapidement. Les forces destructrices se sont dramatiquement renforcées et ont montré leur nature agressive dans certaines parties du monde, menaçant finalement la sécurité globale. Les pays qui utilisent la force militaire pour ‘exporter la démocratie’ deviennent souvent les alliés de ces forces destructrices.

Même la plus noble des intentions ne peut justifier la violation de la loi internationale et de la souveraineté des Etats. De plus, l’expérience montre qu’en règle générale les objectifs initiaux ne sont pas atteints, et que toute l’aventure se révèle substantiellement plus coûteuse que prévue. »

(article dans Izvestia, 16 janvier 2012)

« Historiquement, la Russie n’a été ni un Etat monoethnique ni un ‘melting-pot’ du style USA où la plupart des gens sont, d’une certaine manière, des migrants. La Russie s’est développée durant des siècles comme un Etat multinational, où des groupes ethniques différents ont dû se mélanger, interagir et être en relations mutuelles – dans les domaines domestique et professionnel, et dans la société en tant qu’amis. Des centaines de groupes ethniques vivent sur leurs terres natales à coté des Russes. Le développement d’immenses régions durant toute l’histoire de la Russie a été une affaire collective entre de nombreux peuples différents. Il suffit de dire que les Ukrainiens ethniques vivent dans une région s’étendant des Carpates au Kamchatka, et la même chose est vraie pour les Tatars ethniques, les Juifs et les Biélorusses. (…)

Le peuple russe et la culture russe sont le pivot, la colle qui soude cette civilisation unique. Mais toutes sortes de provocateurs et nos ennemis feront de leur mieux pour supprimer ce pivot de la Russie, par des faux discours sur le droit des Russes à l’autodétermination, la ‘pureté raciale’ et la nécessité de ‘terminer ce qui a été commencé en 1991 – l’élimination de l’empire qui se nourrit sur le peuple russe’. Ce qu’ils veulent vraiment à la fin, c’est que les gens détruisent leur propre patrie de leurs propres mains.

Je suis convaincu que les tentatives de prêcher l’idée d’un Etat russe ‘national’ ou monoethnique contredisent notre histoire millénaire. De plus, c’est un raccourci pour détruire le peuple russe et l’Etat russe, et en fait tout Etat souverain et viable sur la planète.

(…) les Russes ont fait leur choix depuis longtemps. L’autodétermination du peuple russe est d’être une civilisation multiethnique avec la culture russe en son cœur. »

(article dans Nezavisimaya Gazeta, 23 janvier 2012)

« Ce dont nous avons besoin, c’est d’une stratégie d’ethnicité basée sur le patriotisme. Tout individu vivant dans ce pays devrait être vivement conscient de sa foi et de son ethnicité. Mais avant tout ils doivent être des citoyens de la Russie, et en être fiers. Personne n’a le droit de placer les préoccupations ethniques et religieuses au-dessus de la loi de l’Etat. La loi, cependant, doit tenir compte des préoccupations ethniques et religieuses. »

(article dans Nezavisimaya Gazeta, 23 janvier 2012)

« Les Russes sont des bâtisseurs d’Etat, comme le prouve l’existence de la Russie. Leur grande mission est d’unir et de souder une civilisation. La langue, la culture et quelque chose que Fédor Dostoïevski a défini comme une ‘disponibilité universelle’ est ce qui unit les Arméniens russes, les Azéris russes, les Allemands russes, les Tatars russes et les autres, dans un type de civilisation étatique où il n’y a pas d’ethnicités, mais où ‘l’appartenance’ est déterminée par une culture commune et des valeurs partagées.

Ce genre d’identité civilisationnelle est basé sur la préservation de la domination de la culture russe, bien que cette culture ne soit pas seulement représentée par les Russes ethniques, mais aussi par tous les détenteurs de cette identité, quelle que soit leur ethnicité. »

(article dans Nezavisimaya Gazeta, 23 janvier 2012)

« Nous renforcerons l’Etat historique que nous avons hérité de nos ancêtres, la civilisation qui est bénie d’une capacité inhérente d’intégrer des ethnicités et des religions diverses. Nous avons vécu ensemble pendant de nombreux siècles. Ensemble, nous avons été victorieux dans la plus terrible des guerres. Et nous continuerons à exister côte à côte. A ceux qui veulent et tentent de nous diviser, je dis – vous pouvez toujours rêver ! »

(article dans Nezavisimaya Gazeta, 23 janvier 2012)

 « …nous devons valoriser l’expérience unique que nous ont transmise nos ancêtres. Pendant des siècles, la Russie s’est développée comme une nation multiethnique (depuis le tout début), un Etat-civilisationnel lié par le peuple russe, la langue et la culture russes qui nous sont propres, nous unissant et nous empêchant de nous dissoudre dans ce monde diversifié. »

(discours devant l’Assemblée Fédérale russe, 2012)

« Pour avancer avec succès, pour sauvegarder notre identité nationale originale, nous devons renforcer les liens avec les temps passés. Nous devons nous tourner vers nos traditions, nos sources, notre patrimoine spirituel et culturel. »

(discours devant la Société russe d’histoire militaire, 14 mars 2013)

« Jusqu’à 80 à 85% des membres du gouvernement de l’Union soviétique étaient juifs. Et ces juifs guidés par de fausses pensées idéologiques ont arrêté et réprimé les adeptes du judaïsme, du christianisme, de l’islam et d’autres religions. Ils n’ont pas fait de différence. »

(13 juin 2013, discours devant les représentants de la communauté juive, lors d’une visite au Musée juif de Moscou)

« On doit respecter le droit de chaque minorité à être différente mais les droits de la majorité ne doivent pas être remis en question. »

(devant le club de Valdaï, 2013)

 « La Russie a toujours évolué au sein d’une “complexité florissante” en tant qu’État-civilisation, consolidé par son peuple russe, le langage russe, la culture russe, l’Église orthodoxe russe et les autres religions traditionnelles du pays. C’est précisément le modèle d’État-civilisation qui a formé notre entité étatique. Il a toujours cherché à s’accommoder souplement à la spécificité ethnique et religieuse de territoires particuliers, afin d’assurer la diversité dans l’unité ».

(devant le club de Valdaï, septembre 2013)

 « Comme l’a dit Nicolas Berdiaev, la signification du conservatisme n’est pas d’empêcher le mouvement en avant et vers le haut, mais d’empêcher le mouvement en arrière et vers le bas, vers l’obscurité chaotique, le retour à l’état primitif. »

(message à l’Assemblée Fédérale, fin 2013)

« L’ours est considéré comme le maître de la taïga et (…) il n’a aucune intention de migrer vers d’autres zones climatiques, où il serait mal à l’aise. Mais il ne laissera personne s’emparer de sa taïga. »

(24 octobre 2014)

« En réalité, les valeurs russes ne diffèrent pas des valeurs européennes… Bien sûr, nous sommes différents. Mais les valeurs fondamentales demeurent identiques. Et je pense, comme je l’ai dit très souvent auparavant et comme je le redis aujourd’hui, que nous devons faire tout notre possible pour créer une nouvelle Europe qui s’étendrait de Lisbonne à Vladivostok. Si nous y parvenons, nous aurons de bonnes chances d’occuper une bonne place dans le monde futur. Si nous nous séparons de l’Europe, de ses valeurs et de ses nations et si nous nous impliquons profondément dans le séparatisme, au sens plein et entier de ce mot, alors nous deviendrons insignifiants et incapables d’user d’aucune espèce d’influence sur le développement global (du monde) comme sur le notre. »

« Un pays dans lequel les gens ne sont pas en bonne santé physiquement et psychologiquement, sont faiblement éduqués et illettrés, n’atteindra jamais les sommets de la civilisation mondiale. »

« Nous en Russie, avons toujours considéré les Russes et les Ukrainiens comme un seul peuple. Je le pense toujours. »

« [A propos des provocations américano-occidentales contre la Russie et des sanctions contre la Russie :] (…) Il ne s’agit pas de la Crimée, mais du fait que nous défendons notre indépendance, notre souveraineté, et notre droit à l’existence. (…) Cela n’a rien à voir avec la Crimée. »

(18 décembre 2014)

« Si pour certains pays européens la fierté nationale est une notion oubliée depuis belle lurette et la souveraineté, un luxe inabordable, pour la Russie la souveraineté nationale réelle est une condition sine qua non de son existence. »
(message à l’Assemblée Fédérale, fin 2014)
« La Crimée revêt une importance sacrale et civilisationnelle énorme pour la Russie, à l’instar du Mont du Temple à Jérusalem pour les juifs et les musulmans. »
(message à l’Assemblée Fédérale, fin 2014)
« Si les Kosovars ont le droit à l’autodétermination, pourquoi les gens en Crimée ne l’auraient-ils pas ? Je dirais : tout le monde devrait s’en tenir aux mêmes règles internationales et ne pas vouloir les changer chaque fois qu’on en a envie. »

« La force des Russes réside dans leur unité. »
(message à l’Assemblée Fédérale, fin 2015)
« L’activité économique est en train de se déplacer de l’Océan Atlantique vers l’Océan Pacifique… La Russie a un certain avantage naturel parce qu’elle côtoie aussi l’Océan Pacifique. »

« Ce n’est pas la Russie qui se trouve entre l’Occident et l’Orient. C’est l’Occident et l’Orient qui se trouvent à sa gauche et à sa droite. »

« Les Etats-Unis veulent soumettre la Russie, résoudre les problèmes américains aux dépens de la Russie. Personne dans l’histoire n’a jamais réussi à faire cela à la Russie, et personne n’y parviendra jamais. »

« Les USA sont une grande puissance. Probablement la seule superpuissance existant aujourd’hui. Nous acceptons cela et nous sommes prêts à travailler avec eux. Ce dont nous n’avons pas besoin, c’est qu’ils se mêlent de nos affaires, qu’ils nous disent comment vivre, et qu’ils empêchent l’Europe de construire une relation avec nous. »

(Forum économique international de Saint-Pétersbourg, juin 2016)

« C’est à vous qu’ils racontent ces balivernes [sur l’Iran, la Russie…] et vous les répercutez auprès de vos populations. Et ce qui me préoccupe tant est qu’elles ne peuvent plus alors sentir l’imminence du danger. Comment pouvez-vous ne pas comprendre que le monde est en train d’être poussé dans une direction irréversible, alors qu’ils [les USA] prétendent que rien ne se passe. Je ne sais plus quoi faire pour vous réveiller. »

(devant des journalistes occidentaux, juin 2016)

[En réponse à une question de journalistes occidentaux : Etes-vous l’ami de l’Occident ?] « Les relations entre les Etats ne sont pas construites de la même manière que celles entre les gens. Je ne suis pas votre ami (…), je suis le Président de la Fédération de Russie. 146 millions de personnes qui ont certains intérêts nationaux… Mon travail est de protéger ces intérêts. »

(interview, juillet 2016)

« Est-ce que c’est l’intérêt des Etats européens d’être simplement au service des objectifs de la politique étrangère et même intérieure de Washington ? Je n’en suis pas sûr. Est-ce le but d’une politique sérieuse, et est-ce le rôle que les pays prennent s’ils désirent s’appeler grandes puissances ? »

(Russia Calling! Investment Forum, octobre 2016)

« Souvenons-nous que nous sommes un peuple uni. Nous sommes un peuple, et il n’y a pour nous qu’une seule Russie. »
(message à l’Assemblée Fédérale, fin 2016)
« L’équilibre dans le monde se rétablit progressivement. C’est inévitable. (…) Les tentatives de créer un monde unipolaire n’ont pas abouti. Nous vivons déjà dans une autre dimension ».
(décembre 2016)

« 95% des attaques terroristes dans le monde sont orchestrées par la CIA. (…) [La CIA est] une expression de la volonté de l’oligarchie mondiale et de sa vision pour un Nouvel Ordre Mondial. »

(8 avril 2017)

 « La Grande Eurasie n’est pas un arrangement géopolitique abstrait, mais, sans exagération, un projet à l’échelle civilisationnelle, tourné vers l’avenir. »

(mai 2017)

 « [Le développement de l’intelligence artificielle présente] des opportunités et des menaces colossales qui sont difficiles à prédire. (…) Le pays qui sera leader dans ce domaine sera le maître du monde. »

(2017)

 « Il n’y a plus d’Union Soviétique, plus de Bloc de l’Est. A mon avis, l’OTAN a besoin d’un ennemi externe pour justifier son existence, donc il y a une recherche constante pour en trouver un, et des provocations pour créer des adversaires là où il n’y en a pas. (…) Aujourd’hui c’est un instrument de la politique étrangère américaine. Il n’y a pas de partenaires dans celle-ci, seulement des vassaux. »

(interview avec Oliver Stone, juin 2017)

« La monarchie est un héritage qui a été transmis de l’Empire à l’époque soviétique, même si la plaque sur l’immeuble a changé. C’est seulement au début des années 90 que des événements se produisirent qui posèrent la fondation pour une nouvelle étape du développement russe. Vous ne pouvez certainement pas imaginer que nous pouvons instantanément avoir le même modèle gouvernemental, les mêmes structures, comme aux Etats-Unis, en Allemagne ou en France. La société, comme tout organisme vivant, doit se développer étape par étape, organiquement. C’est le processus de développement normal. »

(interview avec Oliver Stone, juin 2017)

« Les intérêts des peuples russe et ukrainiens sont les mêmes. Ce qui n’est pas les mêmes, ce sont les buts du gouvernement et des élites ukrainiens. »

(sommet du G20, Hambourg, juin 2017)

[Sur les accusations d’ingérence de la part de la Russie :] « Il y a une propagande US constante, et un financement direct par les ONG américaines… N’est pas de l’ingérence, qui continue année après année ? Prenez un globe terrestre, faites-le tourner, et mettez votre doigt au hasard sur un point – je peux vous garantir qu’il y a là des intérêts et de l’ingérence américains. Que veulent les Américains ? Que tout le monde courbe la tête devant eux ? Nous avons notre propre opinion et nous l’exprimons ouvertement. Ce n’est pas une forme de sabotage secret. »

(Ligne Directe avec le public, juin 2017)

« Notre plus grande erreur fut de vous avoir trop fait confiance. Vous avez interprété notre confiance comme de la faiblesse et vous avez exploité cela

Ce que nous avons reçu en retour est bien connu : un mépris complet pour nos intérêts nationaux, un appui au séparatisme dans le Caucase, un contournement du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le bombardement de la Yougoslavie, l’invasion de l’Irak, et ainsi de suite. Les Etats-Unis ont dû voir l’état de nos armes nucléaires et de notre économie et ont décidé de s’affranchir de la loi internationale.

Ils ont commencé à interférer ouvertement dans les affaires souveraines des pays et à exporter la démocratie de la même manière qu’à leur époque les dirigeants soviétiques tentaient d’exporter la révolution socialiste dans le monde entier. »

(Club de Valdaï, Sotchi, octobre 2017)

« A une époque, l’Union Européenne accueillit l’effondrement de toute une série d’Etats en Europe sans cacher sa joie. Pourquoi avaient-ils besoin – pour des intérêts à court terme et pour plaire à ‘Big Brother’ à Washington – de soutenir inconditionnellement la sécession du Kosovo, provoquant des processus similaires sur le continent et ailleurs ? »

(Club de Valdaï, Sotchi, octobre 2017)

[Au Moyen-Orient] « Il y a eu une tentative de reformater la région, de lui imposer un modèle extérieur, soit par changement de régime, soit par usage direct de la force. Au lieu de combattre l’extrémisme, au lieu d’imiter un tel combat, certains de nos partenaires veulent que le chaos devienne un état de choses permanent. »

(Club de Valdaï, Sotchi, octobre 2017)

« Bien sûr nous condamnons les tests nucléaires de la Corée du Nord et nous nous conformons à toutes les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, sans exception. Mais pour résoudre ce problème vous devez utiliser le dialogue, pas en essayant d’acculer la Corée du Nord avec des menaces militaires, et pas en recourant à des injures et à des échanges publics d’insultes. Que vous aimiez ou que vous haïssiez le régime de Pyongyang, vous devez reconnaître que la DPRK est un Etat souverain. »

(Club de Valdaï, Sotchi, octobre 2017)

« Une Russie forte est nécessaire, et pas seulement pour les Russes. »

(mars 2018)

« Le rôle et la position de l’Etat dans le monde moderne ne sont pas déterminés uniquement ou principalement par les ressources naturelles ou les capacités de production ; le rôle décisif est joué par le peuple, ainsi que par les conditions de développement, d’affirmation de soi et de créativité de chaque individu. (…) la vitesse du progrès technologique s’accélère rapidement [et] ceux qui arrivent à surfer sur cette vague technologique qui surgiront loin devant, [les autres] seront noyés. »

(discours devant la Douma, 1er mars 2018)

« Nous avons proposé de nouvelles négociations tout au long de ce processus, a-t-il dit, mais personne ne voulait nous écouter. Maintenant, on devra nous écouter.

Nous ne menaçons personne, nous n’attaquerons personne et ne saisirons rien de qui que ce soit sous la menace des armes. La puissance militaire croissante de la Russie est une garantie solide de la paix mondiale car cette puissance maintiendra l’équilibre des forces dans le monde, qui, comme on le sait, a été et reste un facteur clé de la sécurité internationale après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à nos jours. »

(discours devant la Douma, 1er mars 2018)

« L’escalade en cours autour de la Syrie produit des effets destructeurs sur l’ensemble du système des relations internationales. L’histoire remettra tout à sa place et elle a déjà attribué à Washington une lourde responsabilité pour avoir mis en œuvre sa justice sanglante en Yougoslavie, en Irak et en Libye. »

(déclaration après les frappes occidentales, 14 avril 2018)

« En plus d’un millier d’années d’histoire, la Russie a souvent été confrontée à des époques de troubles et d’épreuves, mais elle a toujours su se régénérer, tel le phénix. »

(cérémonie d’investiture, Moscou, 7 mai 2018)

« L’agresseur [potentiel] doit être conscient qu’il sera détruit dans tous les cas (…). Nous, comme les victimes de l’agression, nous irons au Paradis comme des martyrs, alors qu’eux, ils crèveront sans suite, car ils n’auront même pas le temps de se repentir. »

(18 octobre 2018, au Forum de Valdaï)

« La Russie n’est pas un pays, mais une civilisation. »

« Si vous voulez payer des allocations et des aides sociales à tous les réfugiés de Syrie, c’est votre problème. »

(conférence de presse, 3 janvier 2019, s’adressant aux Français)

« La Russie veut avoir des relations saines, égales et amicales avec les États-Unis. La Russie ne menace personne et tout ce que nous faisons en termes de sécurité est simplement une réponse, ce qui signifie que nos actions sont défensives. Nous ne sommes pas intéressés par la confrontation et nous n’en voulons pas, surtout avec une puissance globale comme les États-Unis d’Amérique. Cependant, il semble que nos partenaires ne remarquent pas l’ampleur et le rythme des changements dans le monde entier et la direction qu’ils prennent. Ils poursuivent leur politique destructrice et clairement mal avisée. Cela ne répond guère aux intérêts des États-Unis eux-mêmes. Mais ce n’est pas à nous d’en décider.

Nous pouvons voir que nous avons affaire à des gens proactifs et talentueux, mais au sein de l’élite, il y a aussi beaucoup de gens qui ont une foi excessive dans leur exceptionnalisme et leur suprématie sur le reste du monde. »

(discours à l’Assemblée Fédérale, 20 février 2019)

« Je suis profondément convaincu que l’Eurasie peut devenir un modèle exemplaire de la mise au point d’un agenda volontaire et porteur de sens, permettant de répondre à ces sujets [économiques et géopolitiques], ainsi qu’aux autres problèmes internationaux urgents. Cela fait des millénaires que des peuples de cultures, de religions et de traditions très diverses habitent le vaste espace d’Eurasie. »

(Forum des Nouvelles Routes de la Soie, avril 2019)

« Mais j’aimerais partager avec vous quelques observations personnelles. Il ne s’agit pas de relations alliées avec un pays ou de confrontations avec l’autre ; j’observe simplement ce qui se passe en ce moment. La Chine fait preuve de loyauté et de souplesse envers ses partenaires et ses adversaires. Cela est peut-être lié aux caractéristiques historiques de la philosophie chinoise, à sa façon d’établir des relations.

Par conséquent, je ne pense pas que de telles menaces viendraient du côté de la Chine. Je ne peux pas l’imaginer, vraiment. Par contre il est difficile de dire si les États-Unis auraient assez de patience pour ne pas prendre de décisions hâtives et respecter leurs partenaires, même en cas de désaccord. Mais j’espère, je voudrais le répéter, j’espère qu’il n’y aura pas de confrontation militaire. »

(interview dans le Financial Times, 26 juin 2019)

« Une autre question pertinente est de savoir d’où vient ce problème [de la Corée du Nord]. Les tragédies qu’ont connues la Libye et l’Irak ont incité de nombreux pays à assurer leur sécurité à tout prix. (…) Nous devons respecter les préoccupations légitimes de la Corée du Nord en matière de sécurité. Nous devons lui témoigner du respect et nous devons trouver un moyen d’assurer sa sécurité, d’une manière qui satisfasse la Corée du Nord. »

(interview dans le Financial Times, 26 juin 2019)

« …la trahison est le crime le plus grave possible et les traîtres doivent être punis. (…) C’est le crime le plus ignoble qu’on puisse imaginer. »

(interview dans le Financial Times, 26 juin 2019)

« …nous n’avons plus d’oligarques. Les oligarques sont ceux qui profitent de leur proximité avec les autorités pour recevoir des super profits. Nous avons de grandes entreprises, privées ou avec la participation du gouvernement. Mais je ne connais pas de grandes entreprises qui bénéficient d’un traitement de faveur du fait d’être proches des autorités, elles sont pratiquement inexistantes. »

(interview dans le Financial Times, 26 juin 2019)

« Que se passe-t-il en Occident ? Quelle est la raison du phénomène Trump, comme vous dites, aux États-Unis ? Que se passe-t-il également en Europe ? Les élites dirigeantes se sont détachées du peuple. Le problème évident est l’écart entre les intérêts des élites et ceux de l’écrasante majorité de la population. (…)

Il y a aussi ce qu’on appelle l’idée libérale, qui n’a plus de raison d’être. Nos partenaires occidentaux ont admis que certains éléments de l’idée libérale, comme le multiculturalisme, ne sont plus tenables. (…) l’idée libérale présuppose que rien ne doit être fait. Les migrants peuvent tuer, piller et violer en toute impunité parce que leurs droits en tant que migrants doivent être protégés. Quel sont ces droits ? Tout crime doit être puni.

L’idée libérale est donc devenue obsolète. Elle est entrée en conflit avec les intérêts de l’écrasante majorité de la population. (…) les valeurs traditionnelles sont plus stables et plus importantes pour des millions de personnes que cette idée libérale qui, à mon avis, est en plein déclin. »

(interview dans le Financial Times, 26 juin 2019)

« …cette partie de la société [le lobby LGBT] assez agressive impose son point de vue à la majorité écrasante. Les représentants des idées libérales imposent un certain type d’éducation sexuelle à l’école, les parents ne le veulent pas, mais on ne demande pas leur avis. (…) Nous avons une attitude très calme envers la communauté LGBT. Nous avons une loi, critiquée par tout le monde, la loi interdisant la propagande homosexuelle auprès des mineurs. Mais écoutez, laissez une personne grandir, devenir adulte et puis décider qui elle veut être. »

(au sommet du G20, 29 juin 2019)

« …certains éléments de l’idée libérale, comme le multiculturalisme, ne sont plus tenables. La dénommée idée libérale… a dépassé son but. Elle est entrée en conflit avec les intérêts de la majorité de la population. »

(au sommet du G20, 29 juin 2019)

« Dans ce cas [de la Corée du Nord], il faut reconnaître, bien sûr, l’audace et la capacité à prendre des mesures insolites du président Trump, car pendant des décennies, les présidents américains ont ignoré la Corée du Nord et l’ont considérée comme un État voyou. Mr. Trump a pu faire un pas historique : franchir la ligne de démarcation de l’incompréhension et de l’isolement, rencontrer Kim Jong-un et entamer un processus de négociations. »

(au Club de Valdaï, septembre-octobre 2019)

« Le dollar jouissait d’une grande confiance dans le monde. Mais quelles qu’en soient les raisons, il est désormais utilisé comme arme politique pour imposer des restrictions. De nombreux pays se détournent maintenant du dollar comme monnaie de réserve. Le dollar américain va bientôt s’effondrer. »

(novembre 2019)

« Certains pays remplacent ‘père’ et ‘mère’ par ‘parent 1’ et ‘parent 2’. J’espère que nous n’aurons jamais cela en Russie. »

(décembre 2019)

« [La Chine] a réussi de la meilleure façon possible, à mon avis, à utiliser les leviers de l’administration centrale (pour) le développement d’une économie de marché (…). L’Union soviétique n’a rien fait de tel, et les résultats d’une politique économique inefficace ont eu un impact sur la sphère politique. »

« Le patriotisme ne doit pas être contrefait, vieux jeu, aigre. Comprenez-vous ? Patriotisme signifie se dévouer au développement du pays, à son progrès. Mais cela ne veut pas dire que nous devons continuer à nous accrocher à notre passé héroïque, nous devons regarder vers l’avant, dans notre futur non moins héroïque et victorieux, et c’est le ticket pour le succès. »

(9 mai 2020)

« (…) je veux souligner que chacun a le droit d’exprimer son opinion à l’intérieur du cadre légal. Une chose en-dehors de la loi n’est pas seulement contre-productive. Elle peut être dangereuse. Dans toute l’histoire de notre pays, nous avons de nombreuses fois vu la situation aller loin au-delà de la loi et secouer la société et l’Etat au point où tout le monde, pas seulement ceux qui étaient impliqués dans la contestation de l’Etat et de la société, fut affecté par cela. Ce fut le cas après la Première Guerre mondiale, en résultat de la Révolution d’Octobre. Quelle sorte de bonnes intentions recherchaient les gens qui semèrent le désordre dans l’Empire russe, et à quoi cela a-t-il mené ? Je ne m’y attarderai pas. Ou prenez les années 1990, quand tout semblait aussi mauvais que possible. Cependant, l’effondrement de l’Union Soviétique aggrava la situation au-delà de l’imagination (…). Tout peut être fait, mais à l’intérieur de la loi. (…) les gens plus âgés s’en souviennent, et dans aucune circonstance on ne devrait laisser cela se reproduire, particulièrement les gens responsables. (…) Pourquoi devrions-nous laisser des choses se passer en-dehors de la loi ? Non, nous ne devrions pas. Pour le répéter, chacun a le droit de s’engager dans une activité politique, d’exprimer son opinion, ou de promouvoir son opinion en public, mais on doit le faire à l’intérieur des limites légales. Les agences d’imposition de la loi doivent aussi agir à l’intérieur de la loi (…). »

(réponse à une question publique, 26 janvier 2021)

« Les bolcheviks considéraient le peuple russe comme un matériau inépuisable pour des expérimentations sociales. Ils rêvaient d’une révolution mondiale qui, à leur avis, abolirait complètement les États-nations. Par conséquent, ils ont arbitrairement formé les frontières et ont distribués de généreux «cadeaux» territoriaux. En fin de compte, ce qui a guidé précisément les dirigeants bolcheviks lorsqu’ils découpaient le pays n’a plus d’importance. Vous pouvez discuter des détails, du contexte et de la logique de certaines décisions. Une chose est claire: la Russie a en fait été volée. (…)

En URSS, les frontières entre les républiques, bien sûr, n’étaient pas perçues comme des frontières d’État, étaient conditionnelles dans le cadre d’un seul pays, qui, avec tous les attributs d’une fédération, était essentiellement très centralisé, en raison, je le répète, du rôle de premier plan du PCUS. Mais en 1991, tous ces territoires, et surtout les gens qui y vivaient, se sont soudain retrouvés à l’étranger. Et ils étaient déjà vraiment coupés de leur patrie historique. »

(article « Sur l’unité historique des Russes et des Ukrainiens », 13 juillet 2021)

« La principale réserve d’or de la Russie est son peuple. »

(sur la TV russe, juillet 2021)

« En Russie, chacun doit vivre comme les Russes. N’importe quelle minorité, de n’importe où, si elle veut vivre en Russie, marcher et manger en Russie, devrait parler le russe et doit respecter les lois russes. S’ils préfèrent la loi de la Charia et vivre selon leurs préceptes, alors nous conseillons aux musulmans d’aller vivre là où telle est la loi nationale. La Russie n’a pas besoin de minorités musulmanes. Les minorités ont besoin de la Russie et nous ne leur accorderons ni des privilèges spéciaux ni n’essaierons de changer nos lois pour les adapter à leurs désirs, peu importe leurs hurlements contre notre prétendue ‘discrimination’. Nous ne tolérerons pas le manque de respect à notre culture russe. Nous devons savoir tirer les conséquences face aux suicides de l’Amérique, de l’Angleterre et de la France, si nous voulons survivre en tant que nation. Les musulmans conquièrent ces pays mais ils ne prendront pas le contrôle de la Russie. Les coutumes russes et nos traditions ne sont pas compatibles avec leur manque de culture ou leurs coutumes primitives. Lorsque cette honorable assemblée pense à promulguer de nouvelles lois, elle doit prendre essentiellement en considération l’intérêt national russe, elle ne doit nullement prendre en compte la Charia. »

(discours devant l’Assemblée Fédérale, août 2021)

« Il est impératif de mettre fin à la politique irresponsable d’imposer des valeurs extérieures aux autres, avec le désir de bâtir des démocraties dans les autres pays d’après les ‘modèles’ d’autres nations sans respect pour les spécificités historiques, nationales ou religieuses, et en ignorant totalement les traditions des autres nations. (…) Je pense que beaucoup de politiciens en Occident commencent à comprendre ce que je viens de dire dans mes remarques préliminaires : vous ne pouvez pas imposer des standards de comportement politique à d’autres pays et peuples, en ignorant leur nature particulière, qui inclut la structure ethnique et religieuse et les traditions historiques. (…) que cela leur plaise ou pas, ils devraient quand même donner à ces peuples le droit de déterminer leur avenir. »

(conférence de presse conjointe avec Angela Merkel, Moscou, 24 août 2021)

[Une version légèrement différente circule (datée du 20 août 2021) : « Vous ne pouvez pas imposer votre mode de vie aux autres peuples, car ils ont leurs propres traditions. C’est la leçon à tirer de ce qui s’est passé en Afghanistan. Désormais, la norme sera le respect des différences, car on ne peut pas exporter la démocratie, qu’on le veuille ou non ».]

« Dans notre pays, l’Etat russe s’est désintégré deux fois durant le XXe siècle. L’Empire russe cessa d’exister après la révolution de 1917. La Russie perdit d’immenses territoires à l’ouest et au nord mais se redressa graduellement. Mais plus tard survint l’effondrement de l’Union Soviétique. Pourquoi ? Nous devrions sérieusement analyser tout cela et trouver ce qui déclencha ces événements dramatiques. S’ils n’étaient pas arrivés, nous aurions un pays différent maintenant. Certains spécialistes pensent que nous aurions une population approchant de 500 millions. Pensez-y. Aujourd’hui, nous avons 146 millions. Si ces tragédies n’avaient pas eu lieu, il y aurait 500 millions de gens. Comprenez-vous la différence ? »

(interview, septembre 2021)

« [Le wokisme] est pire que le département d’agitation et de propagande du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique. »

(discours de Valdaï, octobre 2021)

« J’ai une approche traditionnelle : une femme est une femme, un homme est un homme. Une mère est une mère, un père est un père. J’espère que notre société est protégée sur le plan moral par nos convictions religieuses traditionnelles au sein de la Fédération de Russie. J’espère que les peuples de Russie ont un système immunitaire suffisamment profond pour se protéger de cet obscurantisme. Nous ne devons pas le combattre par des décrets, des slogans ou des accusations, mais en défendant nos valeurs traditionnelles. »

(intervention du 23 décembre 2021)

« …Je tiens à souligner une fois de plus que l’Ukraine n’est pas pour nous un simple pays voisin. Elle fait partie intégrante de notre propre histoire, de notre culture et de notre espace spirituel. Il s’agit de nos amis, de nos parents, non seulement de nos collègues, amis et anciens collègues de travail, mais aussi de nos parents et des membres de notre famille proche. Depuis les temps anciens, les habitants des terres historiques du sud-ouest de l’ancienne Russie se sont appelés Russes et orthodoxes. Il en était ainsi avant le XVIIe siècle, lorsqu’une partie de ces territoires a été réunifiée avec l’État russe, et après… »

(discours du 21 février 2022)

« (…) il n’y a pas de juste milieu entre un pays souverain et une colonie, peu importe comment vous définissez ce qu’est une colonie. Si un pays ou un groupe de pays est incapable de prendre des décisions souveraines, cela signifie qu’il est déjà une colonie dans une certaine mesure et que les colonies n’ont historiquement aucun avenir et n’ont aucune chance de survie dans une lutte géopolitique difficile. »

(cité par l’Agence, Tass, Moscou, 9 juin 2022)

« …l’épidémie a été remplacée par d’autres défis, également de nature globale, qui menacent le monde entier. Je fais référence à la frénésie des sanctions qui agite l’Occident, à ses tentatives flagrantes et agressives d’imposer des modèles spécifiques de comportement aux autres pays, de les priver de leur souveraineté et de les soumettre à sa volonté. Il n’y a rien d’inhabituel à cela : c’est une politique que l’Occident collectif mène depuis des décennies. Le catalyseur de ces processus a été le déclin de la domination mondiale des États-Unis en politique et en économie, associé au refus obstiné et à l’incapacité des élites occidentales à voir et à reconnaître les réalités objectives…

Des changements irréversibles, on pourrait dire tectoniques, se sont récemment produits dans le système des relations internationales… Nous n’avons rien perdu et nous ne perdrons rien. En termes de ce que nous avons gagné, je peux dire que le principal gain a été le renforcement de notre souveraineté, et c’est le résultat inévitable de ce qui se passe maintenant. Bien sûr, une certaine polarisation a lieu, tant dans le monde qu’au sein du pays, mais je crois que cela ne sera que bénéfique, car tout ce qui est inutile, nuisible et qui nous empêche d’avancer sera rejeté. Nous allons accélérer le rythme du développement car le développement moderne ne peut être fondé que sur la souveraineté. Toutes nos démarches visent à renforcer la souveraineté. »

(discours au Forum Economique Oriental, septembre 2022)

« L’objectif de nos ennemis est d’affaiblir et de briser notre pays. C’est le cas depuis des siècles. Ils pensent que notre pays est trop grand et représente une menace (pour eux), c’est pourquoi il doit être affaibli et divisé. Pour notre part, nous avons toujours suivi une approche différente ; nous avons toujours voulu faire partie du monde dit ‘civilisé (occidental)’. Et après l’effondrement de l’Union soviétique, nous pensions que nous ferions enfin partie de ce ‘monde’. Mais, il s’est avéré que nous n’étions pas les bienvenus malgré tous nos efforts. Nos tentatives pour faire partie de ce monde ont été rejetées. Au lieu de cela, ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient – notamment en aidant les terroristes dans le Caucase – pour achever la Russie et briser la Fédération de Russie. »

(discours devant les députés russes, 21 décembre 2022)

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