Pour un national-bolchevisme planétaire

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Article publié dans le numéro 1 de Limonka 1 en novembre 1994.

Les nationaux-bolcheviques constituent le mouvement politique le plus avant-gardiste au monde. Il est issu du flanc d’extrême gauche et non-conformiste des nationaux-révolutionnaires européens. Ses principaux idéologues sont le russe Oustrialov, l’allemand Niekisch et le belge Thiriart. Il combine un nationalisme maximaliste avec une tendance socialiste extrême dans l’économie. Il est fondé sur la domination de la personnalité de type spartiate, sur un style héroïque révolutionnaire et sur une conscience géopolitique continentale. Il combine tous les extrêmes du nationalisme et du communisme. C’est une combinaison paradoxale de discipline psychologique brutale et de liberté spirituelle totale ; c’est une fusion profonde de l’hyper-conservatisme et de l’hyper-révolutionnaire. Il fait appel aux masses et exalte le surhomme. Il est aussi paradoxal et contradictoire que la réalité elle-même, mais il est le seul vrai, le seul adéquat et le seul logique. Le national-bolchevisme est aussi inévitable que la vie et la mort.

Aujourd’hui, il existe des partis et des mouvements nationaux-bolcheviques dans toute l’Europe.

La plus grande association de nationaux-bolcheviques est le FEL, le Front européenn de libération. Il contrôle et coordonne les activités des factions nationales. Cependant, dans chaque pays, il s’agit d’un phénomène purement national et, parfois, extrêmement nationaliste. Le FEL prône un empire européen uni et l’abolition des États-nations démocratiques. Le FEL considère les États-Unis, le monisme, l’atlantisme et le sionisme comme son principal ennemi et la Russie comme son principal ami. L’Empire européen, selon les idéologues du FEL, devrait agir dans le cadre d’une alliance géopolitique profonde avec l’Empire eurasien, qui devrait être créé autour du pôle russe. Ce n’est qu’ainsi que l’Europe sera libérée de l’occupation américaine. Les représentants du FEL se sont rendus à plusieurs reprises à Moscou et ont rencontré les dirigeants de l’opposition patriotique.

En France, le national-bolchevisme se manifeste sous la forme du mouvement Nouvelle Résistance et de la revue Lutte du Peuple. Parmi les mouvements nationalistes, c’est l’un des plus massifs, des plus vivants et des plus anticonformistes. Le chef de file de la Nouvelle Résistance est Christian Bouchet. La Nouvelle Résistance mène des campagne de boycott contre Mac Donald et collabore avec les Verts, les nationalistes et certains mouvements communistes non-conformistes. Bouchet est membre du comité exécutif de la FEL.

En Belgique, les nationaux-bolcheviques se regroupent autour de Luc Michel, disciple de Jean Thiriart et chef du Parti Communautaire National-Européen. La revue Nation Européenne est publiée. Les nationaux-bolcheviques belges ont actuellement des frictions avec la direction du FEL et surtout avec la faction française de Bouchet. Le différend porte sur les peuples musulmans et leur mission anti-mondialiste, reconnue par la plupart des nationaux-bolcheviques européens, à l’exception des Belges. La polémique est largement similaire à celle qui oppose les ethnocrates russes aux eurasiens.

En Espagne, il existe un groupe appelé Alternative Européenne, dirigé par Enrique Moreno et Juan Antonio Llopart. La revue Tribuna Europa est publié. En raison du conservatisme inertiel des nationalistes espagnols, dont les plus « à gauche » ont été jusqu’à présent les nationaux-socialistes de CEDADE, les collaborateurs espagnols éprouvent des difficultés. Cependant, petit à petit, avec l’aide des intellectuels du nouveau groupe de droite madrilène Aurora, ils ont réussi à gagner de l’espace politique. Les espagnols ont fait une évolution impressionnante dans ce sens ces dernières années.

Au Portugal, les nationaux-bolcheviques sont dirigés par Julio Prata, animateur d’un mouvement et d’une revue dont le nom commun est Synergia. La situation y est largement similaire à celle de l’Espagne.

En Italie, les nationaux-bolcheviques jouissent de la plus grande popularité en raison de leurs traditions néo-fascistes et communistes développées. Il s’agit d’un puissant mouvement politique, stylistique et intellectuel. C’est également à Milan que se trouve le siège de l’ensemble du FEL européen. Les nationaux-bolcheviques italiens collaborent étroitement et fructueusement avec les communistes et les nationaux-révolutionnaires et définissent ensemble leur stratégie électorale. L’objectif le plus important du national-bolchevisme – qui est l’éradication des préjugés antinationalistes à gauche et anticommunistes à droite – a été atteint à un très haut niveau en Italie. C’est peut-être seulement en Italie aujourd’hui que le national-bolchevisme a un accès direct à la politique sérieuse et nationale. Le système a réellement peur d’eux et subit donc une forte pression politique. Les italiens se caractérisent par une russophilie sans bornes, une sympathie considérable pour l’antimondialisme islamique, une orientation prononcée vers le traditionalisme d’Evola et de Guénon et une doctrine géopolitique bien développée.

En Allemagne, les nationaux-bolcheviks commencent à publier la revue Umbruch.

Il existe également des branches national-bolcheviques en Suisse, en Hongrie, en Autriche, en Grèce (une organisation assez importante), aux États-Unis (bien qu’il s’agisse encore d’une organisation de type strassérien national-socialiste de gauche) et au Chili.

Et ce n’est qu’un début !

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