Brève histoire des NR depuis 1945

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A la fin de la deuxième guerre mondiale, les mouvements nationalistes dits de « Troisième Voie » sont très affaiblis.

Les personnalités qui ont rejoint la Résistance durant l’occupation sont soit devenues gaullistes (à l’image de René Capitant ou de Philippe Barrès) ou sont morts (comme Georges Valois ou Jacques Arthuys).

Ceux ayant fait le choix de la collaboration se font discrets ou sont morts, comme Jacques Doriot, ou sont en exil, comme Marcel Déat.

La relève sera d’abord assurée par René Binet, un ancien trotskyste devenu waffen-SS sur le front de l’Est. Défenseur de l’idée d’un socialisme national contre le marxisme, il entre vite  en concurrence avec Maurice Bardèche, qui tente d’incarner une voie non racialiste. Les deux hommes entrent en confrontation lors de la conférence européenne de Malmö, en Suède, en 1950.

Binet, devenu adepte de la guerre es races, sera bientôt remplacé par Charles Luca, un ancien des Forces françaises de l’Intérieur, et neveu par alliance de Marcel Déat.

Il formera bientôt les commandos de St-Ex, groupement paramilitaire dissous en 1949, puis la Phalange française, en 1955. Mais le mouvement sera dissous par le gouvernement Pflimlin en 1958.

En 1962, a lieu la conférence de Venise. C’est l’acte de naissance officiel du nationalisme-révolutionnaire moderne. Dans un document signé en commun, les quatre délégués issus de quatre nations différentes (Italie, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique) font valoir la nécessité de permettre à l’Europe de gagner son indépendance contre les Etats-Unis et l’URSS. Mais les désaccords entre Italiens et Allemands quant à la question du Sud-Tyrol (ou Haut-Adige, selon le point de vue) empêchent une action et surtout une unité concrète, et c’est Jean Thiriart qui va tenter de réaliser l’objectif que la conférence s’était fixé. Thiriart va créer  Jeune Europe , un mouvement pan-européen qui comptera à son apogée 5000 membres sur l’ensemble du continent. Doté d’un organe de presse et d’une école de cadres, une antenne est créée en France mais son soutien à l’OAS va causer sa dissolution.

Thiriart va rencontrer Nasser et Zhou Enlai, mais néanmoins déçu de ne pas obtenir le soutien matériel et financier espéré, il abandonne pour un temps la politique, en 1969.

Cependant en France, la survie du mouvement est assurée : Yves Bataille va créer l’Organisation Lutte du peuple avec des NR français.

Puis c’est François Duprat qui va incarner le renouveau du nationalisme-évolutionnaire en France. Ancien d’Ordre Nouveau, Duprat va tenter le pari électoral avec Jean-Marie le Pen au sein du Front National, et deviendra responsable de sa commission électorale. Considéré comme le numéro 2 du parti, il incarne au sein du Front une tendance nationaliste-révolutionnaire dont le groupe militant est baptisé « Groupement nationaliste-révolutionnaire de base ».

Après l’assassinat de Duprat en 1978, les nationalistes-révolutionnaires furent chassés du FN ou préférèrent le quitter d’eux-mêmes. Jean-Gilles Malliarakis fut la personnalité la plus connue du mouvement NR de cette période, période qui voit les NR survivre au sein de petits groupes tels que le « Mouvement Nationaliste Révolutionnaire » puis « Troisième Voie ».

Les années 1980 voient l’influence de Julius Evola et de Franco Freda se renforcer dans toute l’Europe, y compris en France. C’est une époque fondamentale dans l’histoire intellectuelle de la mouvance.

En 1992, un schisme a lieu au sein de Troisième Voie : Malliarakis et ses partisans souhaitent intégrer individuellement le FN, Christian Bouchet et ses partisans s’y opposent, et finalement ces derniers, majoritaires, vont créer  Nouvelle Résistance .

Cette période a vu l’autoreprésentation des NR évoluer : l’accent est davantage mis sur les thématiques les plus à gauche, on cite Babeuf et on loue 1793. Mais finalement l’érosion des effectifs du mouvement va amener les derniers militants du groupe à se fondre avec d’anciens de l’Œuvre française et de la FANE pour fonder « Unité radicale », aux accents identitaires plus marqués. Nous sommes en 1998.

Mais assez rapidement des dissensions apparaissent entre les tenants d’une ligne traditionnelle et les partisans de ce qui sera bientôt une ligne à l’origine du mouvement identitaire.

Le mouvement s’affaiblit et perd des adhérents jusqu’au jour de la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par Maxime Brunerie, un sympathisant mais non adhérent d’UR, qui va provoquer la dissolution administrative du mouvement en 2002.

D’anciens d’Unité Radicale vont alors créer la revue Rébellion, l’un des organes de presse NR toujours actif de nos jours.

En 2010 renaîtront les Jeunesses-nationalistes révolutionnaires, autour de la figure de Serge Ayoub. La mort accidentelle d’un étudiant gauchiste à la suite d’une altercation avec des antifascistes va provoquer la dissolution des JNR par décision du Premier ministre Jean-Marc Ayrault en 2013.

Le dernier mouvement national NR est le Bastion social, imaginé sur l’exemple du Casapound italien. Dissous en 2018, ses anciennes antennes régionales, comme Luminis à Paris, Tenesoun à Aix-en-Provence ou encore Luminis Fortis à Bourges vivent désormais une existence autonome, centrée sur la défense de la culture de leurs terroirs.

Le nationalisme-révolutionnaire a finalement survécu aux divisions, aux dissolutions, aux effets de mode, comme au temps qui corrompt tout. En 2023, et plus que jamais, les NR de France, inspirés par les idées d’Alain de Benoist et d’Alexandre Douguine, veulent incarner la radicalité salutaire de demain, tout comme mettre leurs convictions au service du peuple français.

Vincent Téma,

le 19/04/2023.

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