En 1998, à l’occasion du trentième anniversaire de la création du GUD, la revue Résistance publia le dossier suivant.
Trente ans et toutes ses dents
L’automne 1998, marque pour l’ensemble des militants qui ont combattu sous la croix celtique, une date mythique : celle du trentième anniversaire. Eh oui, il y a 30 ans, lors de la rentrée universitaire 1968-69, la « bande à Robert » s’installait à Assas.
La suite est connue.
Cela fait 30 ans que nos barres et nos points américains concassent du trotskyste, 30 ans que nos casques noirs se promènent dans les facs, 30 ans que notre nom évoque l’horreur chez nos ennemis politique, 30 ans que nous cultivons le paradoxe du « gentleman-cogneur », 30 ans que notre esthétisme effraie les uns et laisse rêveuses les autres …
30 ans de GUD, c’est aussi 30 ans d’aventures, parfois burlesques, parfois malheureuses, mais qui, de toute façon, laisseront un souvenir inoubliable à ceux qui les ont vécues.
Lorsque le GUD est né, la plupart d’entre nous n’avions pas encore vu le jour. C’est donc avec émotion et par respect pour tous ceux qui ont contribué à écrire notre histoire, qu’aujourd’hui nous avons voulu continuer à imposer la croix celtique et à nous identifier au rat noir.
30 ans de GUD, c’est également 30 ans d’admiration pour les exploits des « anciens », 30 ans d’enseignement des aînés au profit des plus jeunes, 30 ans de solidarité, 30 ans d’amitié car 30 ans de GUD, c’est enfin et surtout … une grande famille !
Le GUD.
Le nationalisme étudiant ; chronique d’une résistance
Résistance, voici le terme qui vient à l’esprit de l’observateur de l’univers étudiant nationaliste.
Tout a débuté par un contre coup à la bouffonnerie de mai 68 qui va prendre pour cadre la faculté d’Assas à la rentrée de la même année. Après la dissolution d’occident, une poignée de militants va fonder ce qui deviendra vite le Groupe Union Défense (GUD). Seuls contre tous face à des groupuscules gauchistes tout puissants, les jeunes nationalistes vont réussir à créer un îlot de résistance en tenant militairement le centre Assas. Par la suite, le GUD va apparaître en province, souvent de façon irrégulière, en fonction des différentes équipes militantes.
Par autodérision, les étudiants nationalistes vont se reconnaître dans le rat noir, symbole chez les gauchistes de la « vermine fasciste ». Ce charmant rougeur sera par ailleurs le héros d’une BD mythique de Jack Marchal, consacrée à la vie de l’organisation et parue dans Alternative, la plus célèbre revue satirique du GUD.
Le nationalisme étudiant né dans les années 70 est aux antipodes du fantasme bolcho du complot fasciste permanent mené par des groupes paramilitaires surentraînés et suréquipés. Bien au contraire, il se caractérise, certes par une forme groupusculaire et un activisme parfois débridé, mais aussi par un esprit libertaire, rebelle à toute structure ou parti.
La principale caractéristique du GUD est son caractère informel : « pas de programme stratégique, pas de règlement intérieur, pas de statuts, pas d’organigramme, pas de fichiers, une direction collégiale anonyme … » Ces caractéristiques seront un gage d’indépendance mais aussi un très sérieux handicap dans la mesure où les militants ont été plus souvent des triqueurs incorrigibles et des fêtards invétérés que des révolutionnaires professionnels prêts à tout. A cela s’est ajouté, parfois, une fâcheuse tendance au mercenariat électoral qui est pour beaucoup dans la mauvaise réputation des gudards.
Tout de suite après mai 68, les militants se sont lancés dans une guérilla contre les groupuscules gauchistes, aujourd’hui encore très implantés et influents dans le milieu universitaire, sous la forme notamment de « syndicats » étudiants. La dialectique nationaliste était souvent réduite à la stratégie de la barre de fer, avec pour résultats de sanglantes raclées mais aussi de mémorables coups tordus réussi, parfois agrémentés de luttes fratricides regrettables (notamment entre le GUD et le GAJ en 1973-1974).
Le rat noir a su mieux que quiconque cultiver l’impopularité à coup d’arguments percutants chez les plumitifs politiquement corrects, les gauchistes de tout poils, les clones américanoïdes de banlieue, les milices sionistes et les forces de l’ordre.
L’orientation idéologique du GUD doit beaucoup au travail effectué par les responsables d’Europe Action et restera à jamais marqué par l’anticommunisme viscéral d’Occident. Le GUD est cependant un « objet politique non-identifié » qui ne cesse d’évoluer en fonction du contexte politique du moment. Il est l’antithèse même du groupuscule de lobotomisés obéissants aveuglement à leur Tables de la Loi et à leur Dieu vivant. Il se caractérise aujourd’hui par une opposition sans faille à l’hégémonie américano-sioniste et au mondialisme par la voie de la défense de l’identité européenne et du soutient à toutes les revendications identitaires.
Les gudards ont toujours entretenu des relations chaotiques avec les « grands » partis du Mouvement National (Ordre Nouveau, PFN, Troisième Voie, Front National). Au début des années 90, le tournant de la guerre du golfe pris par le FN et la progression de ses scores électoraux semblent de nature à faire rentrer le rat noir dans le rang du Mouvement National et dans sa logique électoraliste. En 1997, le sympathique rongeur fait une réapparition officielle à Assas avec une liste Union Droit soutenue par le Renouveau Etudiant.
Le GUD fête actuellement ses trente ans. Tout en reconnaissant l’action positive du Mouvement National, celui-ci veut faire entendre la voix des nationalistes révolutionnaires au sein d’une structure unitaire, Unité Radicale. Le GUD entend ne pas s’enfermer dans une forme d’action groupusculaire « désuète et stérile » mais à comme objectif de former les futures générations de militants et de cadres de la révolution nationaliste. Entre intellos adeptes de métapolitique et flans politicards à la petite semaine, le GUD c’est avant tout un état d’esprit : « La liberté c’est l’action. Choisis le clan, la solidarité, la force ! ».
Gérard Carl
Entretien avec le porte parole national du GUD
Comment as-tu connu le GUD, comment l’as-tu rejoint ?
Ma première rencontre avec un gudard remonte à 1990-1991, j’avais alors 13/14 ans. C’était à Ogmios, il s’agissait de Frédéric Chatillon.
J’ai ensuite prêté attention au GUD au moment de son vingt-cinquième anniversaire, puis réellement à partir de 1994/1995 où je suivais les aventures des rats noirs dans les médias. C’est ce qui m’a décidé à m’inscrire à Assas en 1996.
Comment définirais tu les militants du GUD ?
A mon sens, deux grands traits les caractérisent : une esthétique et un militantisme radical sans compromission avec nos ennemis. Le gudard est à la fois un cogneur, un militant de terrain et un gentleman. C’est celui qui sait passer du cuir-keffieh au petit foulard. Une sorte de main de fer dans un gant de velour.
Le GUD existe depuis 30 ans. Comment expliques-tu une telle durée de vie ?
Le GUD perdure depuis si longtemps pour deux raisons. Tout d’abord le respect que les jeunes militants ont pour leurs aînés et leur volonté de leur ressembler. Cette identification conduit les militants à toujours se revendiquer du Groupuscule des Dieux. Ensuite, l’impression d’appartenir à une grande famille. Cela entre militants de même génération car le militantisme radical, les cognes, le dépôt, les GAV, tout cela soude les jeunes rats noirs. Cela aussi entre militants de générations différentes, il y a vraiment un fil conducteur entre tout le monde et les jeunes savent que leurs aînés ont connus le mêmes joies et le mêmes peines.
En trente ans, les bases idéologiques du GUD n’ont elles pas évoluées ?
Le GUD a toujours eu une base idéologique identitaire et a su évoluer en fonction des ennemis de notre cause. C’est pourquoi d’un combat anti-bolcho primaire nous sommes passés à un combat anti-sioniste, même si sur le terrain des facultés nos principaux adversaires politiques restent les gauchistes de toute tendance, que ce soit le SCALP, l’UNEF, Ras l’Front, etc.
Quels sont ton meilleur souvenir de militant ?
Mon meilleur souvenir est la défense de l’annexe d’Assas de la rue de Vaugirard attaquée par une centaine de racailles et de bolches du lycée autogéré alors que nous y tenions un stand. Nous avons, à une douzaine, expulsé tout ce petit monde à la manière forte …