Henri Hartung parle de Julius Evola

julius evola

Rome, 24 octobre 1964

« Aujourd’hui, les formes restantes de la Tradition ne sont plus traditionnelles. Aussi sommes-nous dans l’impos-sibilité de parler d’exotérisme. Pour ceux qui nous ont précédés, la “Voie de la Main Droite” pouvait être une réalité. Une ambiance générale permettait une réalisation de la Personne. Mais, de nos jours, seule demeure la “Voie de la Main Gauche” – le Shiva hindou –, soit une situation exceptionnelle nécessitant des solutions individuelles tenant compte de la nature propre de ceux qui se sentent encore concernés par un cheminement spirituel. Nous retrouvons le “Connais-toi toi-même” »1.

L’homme qui me parle ainsi est hiératique. Vêtu d’une chemisette claire et d’un pull-over, il est assis, ou plutôt calé, dans un grand fauteuil. Son immobilité me fascine. Un corps paralysé dans ses membres inférieurs mais aussi un regard direct qui vient, comme dirait un maître Zen, d’avant les yeux et qui voit, c’est une évidence, au-delà de l’apparence physique. Il y a en lui comme une superbe domination de ce qui ne peut être qu’un épisode existentiel. Il suffit d’une rencontre pour comprendre que cet homme a pu parler de sa blessure et de sa paralysie comme d’« un empêchement purement physique qui, en dehors des difficultés pratiques et de certaines limitations de la vie profane, ne me touchait guère, mon activité spirituelle et intellectuelle n’en ayant été en aucune façon compromise ou modifiée »2.

Je suis en présence de Julius Evola. Moins de trois jours avant, au cours d’un entretien avec l’éditeur Jean de Foucauld, responsable des éditions du Vieux Colombier – La Colombe3 –, je découvre que l’auteur de Chevaucher le tigre vit encore, habite Rome, où je devais justement me rendre, le surlendemain, pour y prononcer une conférence. Sur ma demande, la possibilité de le rencontrer m’est procurée et me voici, sachant intérieurement où je vais, suivant le chemin habituel qui conduit du centre de la ville et de la gare principal au Vatican : via Cavour, les ruines du Forum, la place de Venise, le cours Vittorio Emanuele II. Les voitures noires de la Curie et les Monsignore poursuivent leur chemin… mais je m’arrête devant le porche d’une solide maison, gravis les cinq étages par un bel escalier de pierre et me retrouve devant Evola qui m’accueille et, imperturbable, sans le moindre préambule ou la plus courte phrase de circonstance, commence un dialogue qui se poursuivra régulièrement pendant huit années.

« Pour moi, la voie est celle d’un kshatriya, je suis l’épée et Guénon est le sacerdoce. Par rapport à la lutte, il existe une double coupure – le cercle magique –, celle de la méditation et celle de l’indifférence à l’action en elle-même ».

« Vous voulez dire qu’en tant que tel, l’agir ne vous intéresse pas, mais que vous ne pouvez pas ne pas agir ? ».

« L’action est héroïque et noble, mais il faut pouvoir tout perdre en une minute et ne pas avoir de crainte. Les menaces sont comme un sabre dans l’air ».

« Encore faut-il, pour agir dans une époque comme la nôtre, savoir quoi faire… ».

« L’action est le fruit d’une recherche intérieure pure, en dehors d’un rattachement à une forme conventionnelle et qui ne peut être, dans le meilleur des cas, que préparatoire ».

« Cette recherche intérieure pure, c’est la Voie prescrite par Sri Ramana Maharshi. Il l’appelle Atmâ-Vichâra, l’investigation sur Atmâ, le Principe Suprême. Les Hindous parlent aussi de Viveka, la discrimination, ou encore l’introspection analytique ».

« Mais il n’y aura pas de résultat si la nature de celui qui cherche n’est pas prête et reste attachée à la notion toi-moi. Le dualisme religieux se coupe de la transcendance ».

14 mai 1965

« Importance centrale de la solitude ».

La phrase tombe dans le silence de la pièce, rendue plus obscure par le grand nombre de tableaux abstraits, aux formes sombres et mouvementées. La rumeur de la ville arrive à peine jusqu’à ce cinquième étage dont les fenêtres donnent sur la colline du Janicule. Solitude. Je pense à tous ceux pour qui Evola est le maître à penser de toute action. Lui-même, kshatriya, ne s’exprime-t-il ainsi qu’au crépuscule de son existence terrestre ? Il répond à mon interrogation :

« Il y a une différence importante entre la libération, au sens védantin du terme – le Maharshi est un jivanmukta, un libéré vivant – et la liberté, conduisant un homme libre sur le rayon du Centre sans retour en arrière. Libération et solitude se rejoignent. Quant à la liberté, le premier signe que le rayon est relié au Centre est le recul devant l’angoisse existentielle. Celle-ci est comme un mal de dents. Certes, les Chrétiens disent que le saint est soumis à la tentation. Cela peut aller et venir. Mais ce mouvement doit toujours être temporaire. Si vous êtes dans le vrai, c’est-à-dire si le lien existe avec le Centre, la ferraille retombe quand le courant ne passe plus. C’est ce qui est arrivé avec le fascisme et le nazisme. L’important est de comprendre ce que vous faites ici-bas, ce que je fais ici-bas ».

15 mai 1965

Les deux mots tabous ont été prononcés : fascisme, nazisme. Résistant, condamné par les Allemands, de sensibilité sociale pour le moins différente de celle d’Evola, même si je ne me suis jamais approché d’un parti politique, je me trouve dialoguer avec lui, avec cet homme qui se dit de droite, qui écrit même ce mot avec une majuscule, qui a connu Mussolini et qui a inspiré le groupe Ur dans lequel il est difficile de ne pas voir un mouvement proche du nazisme [sic]4. Quel abîme entre nous ! Comment le contact a-t-il pu s’établir ? Simplement, et ce fut pour moi immédiatement clair, parce qu’à chacune de nos rencontres, Evola s’est toujours – je veux donc bien dire sans aucune exception – placé sur le plan traditionnel qui est aussi le mien depuis ma rencontre avec René Guénon.

« Toute action porte en elle un retournement, une rupture de niveau », et j’ai lu plus tard qu’il avait écrit que la « mutation de sa nature la plus profonde est ce qui seul compte pour la connaissance supérieure »5.

De plus, mais cette autre raison ne s’est imposée que beaucoup plus lentement à moi, l’engagement d’Evola dans des activités proches des deux gouvernements, allemand et italien, de cette époque, relevait d’une analyse précise. Il ne s’agissait pas, pour lui, de défendre un régime fasciste, mais de soutenir ce qui, au sein de ces régimes, témoignait d’une réactualisation de principes tradition-nels6.

Compte tenu de ce que sont devenus, et cela bien avant leur défaite militaire, ces régimes – et Evola lui-même parle, à ce sujet, de « ce qui se cachait d’inconsistant et d’inférieur, spécialement sur le plan de la substance humaine, derrière la façade du fascisme »7 –, la question peut se poser de savoir comment un homme de sa puissance intellectuelle et de sa force spirituelle a pu s’imaginer que des nazis ou des fascistes pourraient aider à une réhabilitation du point de vue traditionnel. Peut-être un élément de réponse se trouve-t-il dans cette remarque, énoncée justement au cours de cette rencontre du mois de mai 1965 :

« Ce qui importe, dans l’action, c’est l’obtention d’une tension liée à une vie non banale. Tendre vers un dépassement contribuant à cette révolution intérieure sans laquelle il n’y a pas d’engagement significatif. Cette attitude peut alors être héroïque, spirituelle, et c’est elle qui inspire “l’homme au milieu des ruines” ».

1-2 octobre 1965

« De nos jours, l’homme normal est un homme malade, et il faut le secouer. Prendre des risques, au cours d’une ascension difficile en haute montagne ou en conduisant une voiture rapide c’est, comme dans un acte sexuel vécu comme une union fluidique, contribuer à la destruction de l’égo. Ce sont des comportements en quelque sorte sacrificiels, mais qui débouchent sur une rupture. Si le guide montagnard et le conducteur de compétition s’attachent à une technique et non à la transcendance, cela n’a plus de sens sur un plan supérieur. C’est la même chose pour des partenaires dans l’acte sexuel, s’ils sont entraînés par le seul désir ».

13-16 mai 1966

« Dans le monde tel qu’il est, ne convient-il pas de se donner les moyens de cette rupture intérieure dont vous parlez souvent, non pas en prenant des risques en quelques sorte extérieurs, en montagne, par exemple, mais intérieurs, en pratiquant la méditation ? »

Je confirmais cette question en analysant la place prise dans ma vie par la pratique du zazen (zen assis).

« Sur un certain plan, rien n’est nécessaire. À quoi bon suivre une loi ou des rites d’un ordre moral et respecter des interdictions ? Peut-être comme point de départ ? De plus, une pratique étrangère peut-elle être actuelle – actualisée – et non seulement virtuelle, sur un organisme occidental ?

« Le zen est évidemment une exception, parce que l’exercice qu’il propose, zazen, la méditation immobile et en silence m’apparaît comme une technique organique liée à un contrôle de la respiration. Elle rejoint alors ce que j’appelle une vie non banale, un acte de rupture, mais c’est parce que le fondement du zen est métaphysique. L’identité de la transcendance et de l’immanence, telle qu’elle est enseignée dans la mahâyâna (bouddhisme du Grand Véhicule) y apparaît clairement. Zazen, c’est l’éveil du cheval de feu, le rejet, dans un vomissement, de notre égo.

Cependant, pour que cette exception reste valable en Europe, il convient d’exercer cette pratique dans une ambiance traditionnelle telle qu’elle peut exister, dans certains lieux, au Japon même. Cette question d’ambiance est difficile et rend problématique une telle approche en Europe, quand les Européens qui la suivent restent, en dehors de leurs efforts dans la méditation, des êtres profanes menant une existence banale. À l’inverse, il reste possible de vivre cette rupture intérieure dans tous les actes quotidiens. Il faudrait étudier ici la notion d’intention. Intention dans laquelle vous faites telle ou telle chose. C’est la niyyah des musulmans ».

30 septembre – 1er octobre 1966

Julius Evola, qui avait commenté avec amitié mon premier livre, Unité de l’homme, se montre plus réservé sur le second publié au printemps, Pour une éducation permanente. Il insiste, à ce propos, sur la finalité de tout engagement.

« Votre ouvrage peut être utile et le dernier chapitre (« De la naissance à la mort ») est important. Mais, en définitive, à quoi cela sert-il à vos lecteurs d’avoir une vue juste si, par ailleurs, ils acceptent le “système” qui reste profane ? ».

Qui saura jamais le poids de ces quelques mots lors de ma rupture avec le « système », moins de deux années plus tard, au lendemain du mois de mai 1968 ?…

Revenant sur notre échange concernant la voie, je demande à Evola de préciser la notion de cassure intérieure dont il avait parlé à propos du zen.

« La purification de l’individualité ne saurait être la même selon la voie suivie. Dans le zen, comme dans le tantrisme, c’est la recherche d’une rupture organique. Dans le karma-mârga (voie hindoue de l’action, qui se situe aux côtés de la bhakti-mârga, voie de l’amour, et de la jnana-mârga, voie de la connaissance), le travail peut jouer le même rôle, à la condition qu’il porte à l’extrême de la tension et du sacrifice. Il semble alors important d’être responsable de son travail et non pas exécutant. À la limite, il s’agit d’un jeu qui aurait trois règles et dont les résultats, en effet, n’ont de sens supérieur qu’à la condition qu’ils : a – n’attachent pas : notion de détachement et sens de nos limites ; b -restent à leur place : après la transcendance ; c -correspondent à notre dharma : en étant naturels et renforcés. « De plus, toute ceci est une préparation à la Voie sèche, aride, que l’on parcourt en spectateur indifférent, mais rayonnant. Le rayonnement vient de l’intérieur, ce n’est pas du tout de l’orgueil ».

23-24 septembre 1967

« À propos du moi et du Soi, il faut distinguer l’individu individuant et l’individu individué ».

Dans le premier cas, dans l’éventualité la plus élevée, on peut envisager une décision d’exister, en tout cas une possibilité de se souvenir : le Christ, Mohammed, des missionnés. Une telle vision est la conséquence d’une sorte d’ivresse, comme un ivrogne payant les conséquences de ses actes. Des exercices de méditation, quand ils sont liés à la respiration, peuvent aussi permettre de se souvenir.

Quant à l’individu individué, il est là, le salut est la bonne voie pour lui. L’initiation – mais laquelle, et dans quelles conditions ? – ou plus possiblement certains exercices, peuvent entraîner dans le premier cas ».

« Qu’appelez-vous des exercices ? ».

« La force de la confiance, sâdhana et bâla (deux mots clefs de l’hindouisme. Le premier signifie ‟pratique de la voie de la connaissance”. Sri Ramana Maharshi disait que c’était l’‟effort spirituel”. Le second veut dire ‟enfant”, une autre expression : bâlya, désignant l’‟état comparable à celui d’un enfant”).

a – le savoir ; b – la loyauté en tant que neutralité intérieure, C’est le contraire de l’hypocrisie ; c – le recul : si je ne peux l’atteindre, ne pas être atteint par lui. (Quinze ans plus tard, je pense à cette remarque en lisant cette phrase : ‟Faire en sorte que sur ce quoi je ne peux rien, sur moi ne puisse rien”) ; d) L’énergie virile, le mot latin vir étant bien différent de homo. (Pour les Latins, vir veut dire l’homme accompli, spirituel, et homo signifie l’homme « normal ») ; e – certains efforts de visualisation symbolique, en faisant en sorte de ne se laisser atteindre ni par le passé, ni par le futur, ni par une imagination excessive ; f – l’habitude de la concentration intérieure, qui est une forme de détachement du mental, très nécessaire aujourd’hui. De tels exercices sont praticables au bureau, à New York, au milieu de l’ambiance délétère des pays démocratiques modernes, au milieu de la foule qui dans et clabaude. Éviter, éviter absolument, la conformisme mièvre ».

« Pour s’éloigner de ce danger, j’attache beaucoup de prix à retrouver sa vocation – prise de conscience, assumée quotidiennement, de son dharma –, qui n’est que l’extérieur du “Connais-toi toi-même” ».

« Dans la vocation, il y a maya, l’illusion, mais aussi l’aspect magique que le monde prend pour vous. La vocation retrouvée et appliquée peut être un passage vers une tension extrême : c’est la vocation héroïque ».

« Je peux ajouter aux exercices énumérés tout à l’heure, l’éthique, quand elle n’est pas une morale moralisante, mais une somme d’éléments propitiatoires et instrumentaux en vue de la neutralisation graduelle, puis de l’arrêt de la pensée vagabonde. Apparaissent alors l’attention, la gravité. Tout cela aboutit à la suppression de la peur par le maintien bien ferme du sentiment de sa propre rectitude et du détachement contre tout écart de l’imagination ».

14-16 juin 1968

Je me présente corso Vittorio Emanuele II, encore sous le coup des « événements » qui se sont terminés, pour moi, par mon retrait de l’ensemble de mes fonctions professionnelles. J’explique très longuement à Evola comment j’ai vécu ce mois de mai, le sens qu’il a de suite pris à mes yeux, le message dont il est porteur8.

« Aujourd’hui, c’et la montagne qui vient voir le Prophète. Il y a une trop grande distance entre l’individu et sa profondeur. Quand elle diminue trop vite, tout éclate, mais il faut vaincre sa peur. Tout cela est la conséquence de la révolte magique des machines.

Dans ce monde profane, il est vital de s’éloigner de tout ce qui n’est pas travail intérieur. Vous l’avez fait.

S’il y a un compromis nécessaire, c’est avec la vie, pas avec le système de la société de consommation. Vous devez redéfinir vos besoins à titre personnel. “Que de choses dont je peux me passer”. C’est une dépossession individuelle, donc une nouvelle vie en dehors de l’économisme ambiant. Le chartreux vit dans trois pièces : une pour prier, une pour travailler, une pour dormir. Ce qui ne l’empêche pas de ne pas croire à l’initiation… Il s’agit de ce que vous appelez “se reprendre en charge”, soit ex opere operatus ; ex opere operans. Celui qui est fait… Celui qui fait. Deux dangers doivent être évités : a – la spiritualité non virile : le conférencier spiritualiste… et la mentalité “religieuse” ; b – la virilité non spirituelle : le manager…

Dans le premier cas, l’individu est fait – passif – par ce qui lui est extérieur ; dans le second, il fait – actif –, mais sur un chemin sans issue. Operans, celui qui fait sur la Voie droite ».

25 juin 1971

Une attaque cardiaque, un œdème pulmonaire. Evola, qui avait repoussé notre rendez-vous, me dit avoir traversé de « mauvais moments ». Mais il est en grande forme. Son recul, intérieur et extérieur, s’accompagne d’une lucidité froide et décapante.

Il me parle longuement des groupes d’études évoliennes, à Gênes, à Palerme, en Calabre, évoquant avec une sorte de tendresse, à vrai dire étonnante chez lui, mais que j’ai fortement ressentie comme étant également réelle à mon égard, de ces jeunes qui, refusant la dégradation profane, cherchent à restaurer un état d’esprit traditionnel. Mais, c’est avec une indifférence écrasante qu’il rejette toutes tentatives « anachroniques d’un activisme dénué de toute préparation doctrinale sérieuse ».

« S’il faut parler de révolution, elle ne peut être que silencieuse, s’effectuant de l’intérieur pour ne s’affirmer au dehors qu’au moment où la société corrompue et profane disparaîtra.

À ce sujet, je ne peux que répéter ce que j’ai toujours proclamé, à savoir que je m’oppose au totalitarisme, le fascisme n’étant qu’une déviation perverse d’un État organique centré sur des vérités traditionnelles. Je condamne de la même façon toute démocratie matérialiste seulement soucieuse d’économisme. En disant cela, je ne fais rien d’autre que d’adopter une attitude d’intransigeance traditionnelle ».

Je lui pose une question, mais je crois que c’était plutôt une remarque, sur son état de santé et sur sa blessure de 1945 ayant entraîné une paralysie partielle. La réponse est immédiate : « Je mourrai quand j’aurai compris le pourquoi de cette blessure ». Pressentiment que c’était notre dernier entretien ? Je ne sais, mais, après de longs moments de silence, un silence occupé, je le regarde intensément et, aujourd’hui encore, j’entends sa voix, venant d’un « ailleurs » : « Renaître intérieurement, construire en vous-même un ordre ».

1 Sur cette thématique, voir la lettre à Titus Burckhardt contenue dans cet ouvrage [N.d.C.].

2 Julius Evola, Il cammino del cinabro, Edizioni Mediterranee, Roma, 2018, p. 348 [N.d.C.].

3 En un peu plus d’un an, La Colombe publie mon premier ouvrage, Unité de l’homme (mars 1963), Chevaucher le tigre (juin 1964) de Julius Evola, et Hara, centre vital de l’homme (septembre 1964) de Karlfried Graf Durckheim, ces deux hommes devenant pour moi, dès cette année 1964, des amis et des guides sur la Voie. Je garde à Jean de Foucauld une grande reconnaissance pour m’avoir d’abord encouragé à écrire, pour ensuite publier mon premier livre en une telle compagnie.

4 Naturellement, il s’agit d’une conjecture plutôt fantaisiste. Non seulement le Groupe d’Ur cessa son activité bien avant l’arrivée au pouvoir du national-socialisme, mais ses horizons étaient totalement magico-opératifs [N.d.C.].

5 Julius Evola, Il cammino del cinabro, op. cit., p. 137 [N.d.C.].

6 Il est aujourd’hui possible à un lecteur français de mieux comprendre cet aspect de l’existence d’Evola, en lisant : Le chemin du cinabre, déjà cité dans cet article ; Métaphysique de la guerre, Archè, Milano, 1980 ; Orient et Occident, Archè, Milano, 1982 ; Le fascisme vu de droite, « Totalité », Paris, 1981 ; L’arc et la massue, Guy Trédaniel/Pardès, Paris, 1984.

7 Julius Evola, Il cammino del cinabro, op. cit., p. 345 [N.d.C.].

8 Henri Hartung, Le sourire de mai : « Nous avons vécu une révolution spirituelle… cet événement n’était ni politique, ni économique, ni technique. Il était autre, de nature différente », in Revue des sciences et techniques humaines, n. 30, octobre 1968, Paris. Lire également Ces princes du management, Fayard, Paris, 1969, et Le temps de la rupture, La Baconnière, Neuchâtel, 1975.

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