« La nobilitas romaine, maîtresse de la politique à l’époque des trois guerres puniques, était en droit public tout à fait inexistante. Mais dans tous les cas l’État est réduit à une minorité ayant des instincts d’homme d’État et représentant le reste de la nation dans le combat de l’histoire. »
Le déclin de l’Occident (Oswald Spengler).
L’État unitaire, l’Europe unitaire
Aristote, Rousseau et mille autres rêveurs ont imaginé des sociétés soudées par la concorde, rassemblées ou groupées en raison d’affinités dites culturelles, religieuses, raciales, identitaires.
D’autres traditions intellectuelles, ou plus exactement conceptuelles, estiment que c’est la gestion des discordes qui constitue le fondement de la politique historique, les Anglais disent policy, par opposition au monde assez méprisable des frustrations et des assiettes-au-beurre, les Anglais disent politics.
Cette distinction capitale n’existe hélas pas dans le vocabulaire de la langue française.
Machiavel, Hobbes relèvent de la seconde école. Plus près de nous, Ortega Y Gasset, Bertrand de Jouvenel – il fut un court moment le mentor de Doriot – Jean Baechler et moi-même. Et quelques rares autres pessimistes actifs.
Il faut donc, pour ce qui est des discordes les étouffer, les mettre en évidence. Lucidité et volontarisme.
L’Imperium et le Dominium
Spinoza, après Hobbes et Locke, a bien décrit les champs de compétences respectifs du Dominium et de l’Imperium.
L’Imperium nous dit quelles sont les obligations et les interdictions de faire. À l’inverse le Dominium contient les libertés accordées au citoyen, dont la principale demeure la liberté d’opinion bien mal en point en ce moment.
Relèvent du Dominium, les choix en musique, en cuisine, en religion, les arts, les croyances en des valeurs mêmes puériles, les expressions de phantasmes dits d’identité.
Toute la vie privée et ses choix sont soit garantis, soit permis, soit tolérés à des degrés divers dans le cadre du principe du Dominium. Garantis pour autant que ces choix ne puissent en aucun cas interférer, perturber, menacer en ce que l’Imperium s’est octroyé dès le départ.
L’Empire romain s’est construit sur ce principe de la dualité Imperium-Dominium. Puis le christianisme est venu et l’intolérance et la confusion des genres avec lui. Cela s’est illustré avec les cathares, les anabaptistes et autres furieux et notamment avec ce sinistre et sanglant imbécile nommé Calvin, à Genève, un enfant fut décapité publiquement pour s’être permis de frapper ses parents. C’était le tarif indiqué dans la Bible.
Ce qui arrive quand les phantasmes religieux pénètrent et souillent l’Impérium.
L’Impérium sera laïc.
Ce qui relève de l’Imperium nécessite un pouvoir politique total, implacable, jamais effleuré par l’hésitation ou la faiblesse.
On ne gouverne pas sans goulags et sans potences.
Le pouvoir doit être sûr de lui, fécond pour construire, organiser, agrandir. Parfois il doit être sourd.
Il doit savoir selon les occurrences être généreux ou implacable, cruel ou débonnaire, savoir oublier ou ne pas oublier. Mais il doit par son principe même toujours être équitable.
L’État-Nation politique opposé aux États raciaux, religieux, linguistiques
La nation politique, conçue au départ d’un Imperium puissant, fait vivre ensemble beaucoup de gens différents, des gens qui conservent toutes les libertés affectées au champ du Dominium.
La nation politique c’est la volonté d’un grand destin en commun, la volonté d’un grand dessein, projeté sur l’avenir.
C’est une gesselschaft en vue de la puissance.
Les États religieux, raciaux, linguistiques, à l’inverse ne peuvent réussir que de très petites unités tribales, toujours ridicules, parfois paranoïaques : les Flamands, les Croates, les Arméniens, les Wallons, les Basques, les Corses et j’en passe et des dizaines. Petits groupes intolérants, de niveau d’instruction primaire, étouffants, « machos de bistrots », quand ils ne sont pas des gangsters de droit commun camouflés en politiques.
Ces tribus sont figées dans un passé mythique, prétendument glorieux. C’est le temps arrêté. C’est la multitude anarchique des gemeinschaften.
En Nouvelle-Guinée, il y a encore 50 ans, des centaines de tribus parlaient des centaines d’idiomes.
On y va, à ce style, en Europe, d’un seul coup 4 000 ans de régression. L’Europe se dégrade, se morcèle, pour devenir une sorte de Nouvelle-Guinée.
La géométrie de ces ensembles tribaux veut qu’ils soient identiques en tous points entre eux. Même race, même religion, mêmes phantasmes, même patois, même mythologie.
Forcément ces groupes sont de très petites dimensions.
Ils se condamnent d’eux-mêmes à sortir de l’Histoire.
À l’aube du XXIe siècle les États de moins de 400 ou 500 millions d’individus seront écartés de l’histoire.
Actuellement la France représente un pour cent de la population mondiale. La mère Flandre un pour mille.
Dès lors les banquiers carthaginois de Wall-Street peuvent facilement manipuler les tribus européennes, l’indigénat européen.
Jules César n’avait eu, en définitive, aucune difficulté, face aux gaulois divisés, face à ces belges divisés.
La plus grande ânerie qui m’ait été donné de lire ces récentes années est bien celle de L’Europe aux cent drapeaux.
Atrébates, Ménapiens, Eburons, Nerviens, Trévires, Sicambres furent mis au pas par César et par Rome.
Presque annuellement César présidait la grande assemblée des chefs gaulois à qui il réclamait du blé, des subsides et des troupes auxiliaires… un peu comme actuellement l’OTAN le pratique. Le corps expéditionnaire français en Irak ?… Les troupes auxiliaires de Wall-Street et du Pentagone réunis ! Les sénégalais au service de Tel-Aviv.
Les États de grandes dimensions, les seuls qui survivront au XXIe siècle, devront forcément être politiques et forcément réprimer, écraser, laminer, éradiquer toutes tendances à l’identité raciale, linguistique, religieuse interférant dans l’Impérium. Seul l’État-Nation politique permet la construction de grands États, historiquement autonomes, libres. Hobbes, avec pertinence, a dit : « La liberté c’est la puissance ». La puissance de nos jours, pour nous, c’est une république impériale allant de Dublin à Vladivostok, dans les structures d’un État unitaire, centralisé.
Comme la république « une et indivisible » des jacobins.
Les Flamands et les Croates ne seront jamais libres, ils sont destinés à finir dans les jardins zoologiques, dans de grands Disneyland où ils amuseront les touristes japonais, américains, indonésiens, chinois. Les faibles et les radoteurs ne seront jamais des hommes libres. Pas plus que les imbéciles congénitaux.
Doctrines de pouvoir et idéologies de contestation
La politique fourmille de charlatans ; ils représentent 95% du secteur, du marché.
Vous connaissez certes les charlatans qui vivent ou vivotent des cadavres historiques : de Gaulle, Jaurès, Mussolini, Jeanne d’Arc, Hitler.
Vous ne semblez pas discerner les charlatans potentiels.
Ceux qui voudraient approcher de nouvelles assiettes au beurre.
Ce sont les idéologues de la Corse libre, de La Croatie indépendante, de l’Arménie seule, de la Catalogne souveraine, de la Flandre épanouie, de la Wallonie radieuse.
Tous ces phantasmes relèvent d’idéologies de contestation ; ils ne peuvent prétendre déboucher sur le concret, le réel.
Imaginez qu’on prenne au mot les indépendantistes corses ?
Bon, voilà ; on les autorise à devenir un État reconnu par l’ONU (sic)
Et d’un : on rapatrie sur l’île les Corses qui vivent en France.
Et de deux : on traduit en corse tous les livres de physique, de chimie, de médecine, de métallurgie, etc. (avec quel argent ?)
Et de trois : pour trouver de l’argent on devra se prostituer à Coca ou à Pepsi, voire à Marlboro.
La Corse deviendra une terre de prostitution, comme Cuba l’était avant Castro. La Corse deviendra un super Las Vegas.
On réalise de suite, que la Corse indépendante n’a rien à voir, fut-ce une seule minute avec une doctrine de pouvoir destinée à déboucher sur le réel, sur le concret.
Ces idéologies de contestation ont certes beaucoup d’attrait émotionnel, d’impact sur la plèbe ; tout comme les horoscopes, les religions, le football, les tombolas, les loteries, les feuilletons-fesse de la télévision, la bière et l’allocation de (faux) chômage.
Pour distinguer une idéologie de contestation d’une doctrine de pouvoir il faut les soumettre à une simulation de prise réelle de pouvoir.
Les doctrines de pouvoir sont historico-logiques : l’Empire Européen à structure unitaire peut pratiquer, si besoin est, l’autarcie économico-industrielle, se payer des satellites, se permettre l’armement d’une guerre des étoiles, financer la recherche scientifique fondamentale.
Toutes choses que la France ne peut plus faire depuis 1962 après l’Algérie perdue. Toutes choses que la Corse, la Flandre, la Moldavie, ou l’Arménie ne peuvent envisager une seule minute.
L’avenir de ces « tribus libres » ? S’intégrer dans le Club Méditerranée, se vendre à Pepsi-Cola, planter du tabac pour Marlboro, devenir d’autres Disneyland.
Les idéologies de contestation doivent inlassablement être dénoncées ; elles rendent les masses encore plus bêtes.
Chez qui fait-on la guerre ?
Les forts font immanquablement la guerre chez les autres. La France rapidement unifiée par une volonté dynastique, favorisée par une géographie évidente et favorable, a durant plusieurs siècles été faire la guerre et ravager, l’Italie d’abord, l’Allemagne ensuite… Qui d’entre vous connaît les horreurs de la guerre de Trente ans ?
La France, l’Espagne, l’Angleterre ont, dès le début du XVIe siècle, terminé, ou presque, leur unification.
À l’inverse, l’Italie attendra 1861 et l’Allemagne ne s’accomplira qu’à partir de 1871.
Le traité de Westphalie conçu par Richelieu, exécuté par Mazarin a maintenu machiavéliquement la division de l’Allemagne. J’en parlerai plus loin.
Actuellement le traité de l’OTAN joue le même rôle de mise en sujétion sociale et dégradante à l’égard de l’Europe qu’a joué le traité de Westphalie, dans les mains de la France, de 1648 à 1871 à l’égard de l’Allemagne.
L’usure historique de la France a commencé à Waterloo en 1815. Bonaparte avait raté l’Europe (avec son système de douanes) tout comme Hitler (avec son système racial et petit-national). La France fut envahie en 1815, en 1870, en 1914, en 1940.
On venait faire la guerre chez elle. Finie la guerre de Trente ans chez les autres.
Plus loin, je consacrerai un chapitre à la Kleinstaaterei de l’Allemagne hier, de l’Europe aujourd’hui.
Il n’y a pas de plus néfastes, de plus stupides « collabos des Américains » que les idéologues, que les charlatans de « l’Europe aux cent bannières ».
Le symbole de la naissance de Rome
Rome, la Prusse et la France de Robespierre, parmi d’autres et notamment les États-Unis, constituent, illustrent, représentent bien les nations nées d’une volonté politique de s’unir pour se construire un destin. La volonté d’un avenir en commun à la différence des patriotismes rétrospectifs.
Plutarque nous décrit la naissance de Rome :
« Romulus s’occupa de bâtir la ville. Il avait fait venir d’Étrurie des hommes qui lui apprirent les cérémonies et les formules qu’il fallait observer comme pour la célébration des mystères. Ils firent creuser un fossé.
On y jeta les prémices de toutes les choses dont on use légitimement comme bonnes et naturellement comme nécessaires.
À la fin, chacun mit une poignée de terre du pays d’où il était venu ; après quoi on mêla le tout ensemble. On donna à ce fossé comme à l’univers le nom de mundus. On traça ensuite autour du fossé en forme de cercle, l’enceinte de la ville.
Le fondateur mettant un soc d’airain à une charrue. Il est suivi par des hommes qui ont soin de rejeter en dedans de l’enceinte toutes les mottes de terre que la charrue fait lever et de n’en laisser aucune au dehors. La ligne tracée marque le contour des murailles. »
Les dictionnaires scolaires nous confirmeront aussi que Romulus traça sur le Palatin un sillon, future enceinte, et tua Remus qui l’avait franchi par dérision. Nous approuvons Romulus.
La notion d’Imperium était née.
Rome, et plus tard la Prusse, eurent comme premières populations des réfugiés, des bannis, des traqués, des réprouvés.
L’adversité leur procura l’intelligence du concept d’État politique.
Au départ des hommes différents venus de toutes parts et décidés à se construire une patrie.
Pour le lecteur français à qui cet article s’adresse je rappelle que la France illustre à la perfection la construction d’une unité au départ d’une disparité.
Unité politique au départ d’une grande disparité raciale, linguistique, culturelle.
Soissons, Beauvais, Amiens, villes historiques belges selon De Bello Gallico. Faisons confiance à Jules César ; c’est une source sérieuse. Plus tard la France engloba les Flamands de Lille et Dunkerque, les Allemands de l’Alsace, les italiens de Nice, les Italiens de Corse, les Catalans, les Basques, les Normands, les Bretons.
Les grands rois de France firent, avec ce matériau disparate, une réelle nation, parfaitement achevée par Robespierre et Bonaparte sur les conseils de Sieyès.
L’État unitaire français constitue l’État achevé. Il serait difficile de faire mieux.
C’est à l’État-Nation politique modèle à utiliser pour faire demain la Grande Nation Européenne de Dublin à Vladivostok. Une république à destin impérial.
Discrimination et racisme dans l’Empire européen
Le problème du racisme, tarte à la crème des intellos gauchistes, ne me donne aucun prurit.
Il est clair, il est bon de l’affirmer, que la grande nation européenne ne pourrait tolérer, un seul instant, un quelconque racisme, une quelconque discrimination entre ses citoyens.
Le philosémitisme et l’antisémitisme à l’intérieur de l’Empire européen ne constitueraient pas des incitations à la haine raciale mais bien, chose infiniment plus grave, une atteinte à la sûreté intérieure de l’État.
Car l’État-Nation politique ne peut admettre, un seul instant, la moindre discrimination parmi ses citoyens.
J’ai été outré de voir des gens prendre parti pour les Croates ou pour les Serbes ; les excités de ces deux camps ne sont guère plus que des imbéciles sanglants.
Alors que ces primaires se déchirent à travers des rafales de fusils d’assaut, l’occupant américain se renforce et se délecte des agitations hystériques de l’indigénat d’Europe. Les arbustes cachent la forêt.
Le problème des Algériens en France doit rétrospectivement s’analyser dans la perspective d’une assimilation ratée, d’une intégration ratée.
Vous avez eu 130 ans pour faire, sur place en Algérie, avec des Algériens au départ des Français à l’arrivée.
Il fallait éradiquer l’Islam, instruire, donner l’égalité, donner la dignité.
Vous avez voulu maintenir l’indigène dans son abrutissement religieux islamique, vous lui avez refusé les droits politiques, vous l’avez exploité.
Pour couronner le tout, il y a eu la loi Crémieux, dudit Crémieux Isaac Moïse, dit Adolphe (sic … Larousse)
L’esprit de Sieyès fut ici trahi.
Je ne puis que hausser les épaules et traiter avec sarcasmes la théorie de la race juive chère à Hitler ou du crime originel du peuple déicide cher aux intégristes catholiques.
Hitler n’avait pas lu Artur Koestler.
Seule la religion permet de parler de juifs.
Un juif laïc ? Absurde, incongru.
À l’instant où le juif devient athée, il n’est plus juif.
Avec des enfants juifs substitués dans des maternités en Israël on pourrait faire, par l’éducation et le dressage, de parfaits SS. Et vice-versa. Chez les oies cendrées l’inné est certes important ; chez l’homme l’acquis constitue 95 % ou plus de sa personnalité.
Un État unitaire ne peut se développer que dans une nation politique. Et la nation politique fait de la discrimination interne un délit.
Je partage totalement les vues de Stanislas de Clermont-Tonnerre qui avait dit et affirmé une fois pour toutes le concept du citoyen dans l’État-politique.
Je le cite : « Il faut tout refuser aux juifs comme nation et tout accorder aux juifs comme individus. Il faut méconnaître leurs juges, ils ne doivent connaître que les nôtres ; il faut refuser la protection légale au maintien des prétendues lois de leur corporation judaïque. Il faut qu’ils ne fassent plus dans l’État ni corps politique, ni ordre. Il faut qu’ils soient individuellement citoyens.
S’ils ne veulent pas l’être, qu’ils le disent et alors qu’on les bannisse. »
J’ajouterais enfin pour paraphraser Geneviève Dormann, « Les juifs m’emmerdent ! ». J’entends ceux du lobby. Du lobby politique.
Face à l’ânerie monumentale que constitue « l’Europe aux cent bannières » de certains primaires, il faut savoir que le Hollandais ironise à l’égard du Flamand ; que l’Autrichien méprise l’Italien ; que le Croate hait le Serbe ; que l’Anglais méprise les mangeurs de grenouilles (que vous êtes chers lecteurs) ; que le juif méprise le goy ; que l’Allemand méprise le polonais ; que … et la liste est longue.
Dans la grande république européenne, la discrimination injurieuse ou méprisante sera méprisée de façon musclée.
Dans un article ultérieur j’espère pouvoir vous préciser mon concept de l’omnicitoyenneté.
Il ne peut exister que des citoyens politiques (excusez la redondance). Né à Malaga, diplômé à Paris, médecin à Kiev, plus tard bourgmestre à Athènes le seul et même homme jouira de tous les droits politiques à n’importe quel endroit de la république unitaire.
Les marxistes n’ont jamais résolu ce problème et mon ami et collaborateur Cuadrado a fait une analyse sagace de cet échec. L’URSS a notamment éclaté de n’avoir pas mis fin aux (pluriel) « nationalités ». Il y avait même, chose aberrante, la nationalité juive.
Deux points encore.
La « société multiraciale » de Mitterrand trahit l’idée républicaine de 1792.
La république a voulu le melting-pot « racial » pour ne reconnaître que la citoyenneté politique.
Moi aussi.
Faute de quoi on finira avec des métis et un statut pour les métis comme en en Afrique du Sud. Les produits d’étreinte amoureuse entre spécimens corse et flamand ; la résultante avec un spécimen moldave ; la résultante avec un spécimen turc…
La République doit être araciale, tout comme areligieuse.
Pour revenir, un court instant à ces juifs jérémiaques, encombrants et martyromanes.
Lors de la promulgation du décret de l’Assemblée Nationale du 28 janvier 1790, concernant les « juifs, Portugais, Espagnols et Avignonois », l’importance et la générosité politique de la décision échappa à certains qui continuèrent à récriminer.
Par contre Henri Heine, dès 1823, faisait bien remarquer que l’émancipation des juifs s’était faite sans « ticket d’entrée », autrement dit sans obligation de conversion au christianisme.
Le statut religieux discriminatoire et infériorisant fait place au statut laïc de citoyen.
La géopolitique de l’Europe Unitaire
Souvenez-vous du soc d’airain de la charrue de Romulus.
Sept siècles après Romulus et Rome État-Cité, Jules César accoucha l’Empire Romain. Avec des forceps.
En 216, le glorieux sénat de la République avait laissé 80 de ses représentants sur le champ de bataille de Cannes comme Polybe nous le rapporte.
Au milieu de ces 80 sénateurs le consul Paul Émile.
Autour d’eux 70 000 cadavres de légionnaires.
Hannibal ne suivit pas – heureusement pour nous – le conseil de Maharbal.
Les sénateurs combattants de 216 devinrent un siècle plus tard les prévaricateurs dignes des bandes à Mitterrand et des bandes à Chirac de notre époque.
Le sénat des pourris ne voulait pas de l’Empire, en tant qu’unité politique, ils voulaient simplement rançonner, piller les conquêtes territoriales de Rome.
César doit à Sertorius son inspiration, de faire avec des provinciaux des citoyens romains.
Sertorius constitue le chaînon par lequel César se rattache aux desseins de G. Gracchus de romaniser et d’instruire les provinciaux, de les traiter comme les membres d’un Empire et non pas seulement comme des esclaves et des tributaires.
Orterga y Gasset a décrit avec clarté la volonté de César de faire passer Rome de la situation d’Etat-Cité à celle d’Empire.
Nous en arrivons à l’Europe et au soc d’airain de la charrue qui doit délimiter notre prochain Empire.
Les conditions géopolitiques sont l’espace, les richesses du sous-sol, les matières premières, la démographie, le seuil critique minimal (comme en physique atomique) en industrie et en sciences en dessous duquel il n’y a pas de grande puissance possible à l’aube du XXIe siècle.
Il y a aussi la géostratégie qui nous dit avec quel minimum territorial, ou plus exactement dans quelles limites territoriales il nous sera possible de mener, de gagner ou de ne pas perdre des guerres.
Hitler, et avant lui Napoléon, se trouvèrent dans la position de devoir gagner la guerre, alors que l’Angleterre entre 1800 et 1815 et les États-Unis entre 1941 et 1945 pouvaient survivre à condition seulement de « ne pas perdre ».
Jean Baechler écrit avec clarté : « Celui qui bloque peut se contenter de colmater les brèches ; le bloqué doit vaincre la puissance bloquante pour se dégager : il doit gagner, alors que le premier peut se contenter de ne pas perdre ».
Les limites territoriales vitales de l’Europe « Grande Nation » vont ou passent à l’ouest de l’Islande jusqu’à Vladivostok, de Stockholm jusqu’au Sahara sud, des Canaries au Kamtchatka, de l’Écosse au Béloutchistan.
Une démographie dépassant les 800 millions. Au moment où la Chine atteindra les 1200 millions.
Matières premières de Sibérie. La Sibérie c’est notre « Ouest ».
L’Europe sans la Sibérie serait aussi incongrue que les États-Unis s’arrêtant au fleuve Mississipi.
L’Europe sans le contrôle des deux rives à Gibraltar et à Istanbul traduirait un concept aussi risible et dangereux que les États-Unis sans le contrôle de Panama et des Malouines.
Il nous faut des rivages faciles à défendre : Océan Glacial arctique, Atlantique, Sahara (rivage terrestre), accès aux détroits indispensables, Gibraltar, Suez, Istanbul, Aden-Djibouti, Ormuz.
Il nous faut les pieds dans l’eau au Béloutchistan.
Notre frontière c’est le fleuve Indus ; Alexandre l’avait pressenti et vécu.
Le recul, le retrait, l’abandon de l’Afghanistan par l’armée soviétique m’a fait mal.
Toute notre stratégie doit, pour parler poétiquement à la Mao, être celui celle des Quatre Mers : avoir les pieds dans l’eau en Atlantique, en mer d’Oman, en mer du Japon, en mer de Kara.
La Méditerranée ne peut pas être partagée
La Méditerranée ne peut pas être partagée. Pour ne pas l’avoir entièrement contrôlée, les Turcs échoueront sur mer avant d’échouer sur terre devant Vienne, bien qu’aidés par la trahison européenne de François 1er, pré-gaulliste. Par deux fois, l’Europe a assumé son « destin méditerranéen ». La première fois avec la République Romaine. La seconde fois – brièvement – entre 1830 et 1962. Brièvement et maladroitement, hélas.
Fin 1942, notre ennemi géopolitique, notre ennemi néo-carthaginois, les USA, se lancera à l’attaque de l’Europe au départ de l’Afrique du Nord. Les États-Unis avaient déjà leurs marionnettes en mains : la belle canaille qu’était le général français Mast, manipulé complaisamment par Robert Murphy.
Rappelons, pour évoquer les occasions manquées de l’histoire, qu’en 1941, Ferhat Abbas demandera au Maréchal Pétain de procéder à l’intégration totale de l’Algérie à la France. Vichy ne broncha pas. Le leader algérien déçu, ulcéré, changera de camp un an plus tard. Après plusieurs contacts avec Robert Murphy, il tournera le dos à la France et se fera le champion du nationalisme algérien. En janvier 1943, Roosevelt, de passage à Casablanca, incitera le Sultan du Maroc à se détacher de la France.
Les conséquences de la géométrie minimale de l’Empire Européen.
Les Turcs sont des Européens comme je l’ai décrit et écrit en juillet 1987 dans mon éditorial de la revue Conscience européenne « La Turquie, la Méditerranée et l’Europe ».
N’en déplaise à un Grec révolutionnaire d’imprimerie, et qui s’agite dans son encrier à Paris sur le thème imbécile : « La Turquie ? Non merci ».
Les Israéliens sont aussi, par destin, des Européens ; comme les Palestiniens, les Égyptiens, les Libyens, les Tunisiens, les Algériens, les Marocains.
L’Afrique du Nord relève des manuels scolaires. En fait l’Afrique du Nord, en géopolitique, c’est la Méditerranée.
L’Afrique ne commence qu’au Sahara sud.
Lisez ou relisez Braudel La Méditerranée et le monde méditerranéen.
Même correction à faire, du manuel scolaire désuet à la conception géopolitique : l’Eurasie allant de Dublin à Vladivostok.
En 1638 déjà nos (j’écris bien nos) cosaques atteignirent Okhotsk. René Grousset, dans son Bilan de l’histoire, écrivait en 1946 : « Un autre continent : l’Eurasie… l’Oural ne constitue pas une barrière… »
Sibérie, notre grande et riche province de l’est ; Méditerranée mare internum nous indique pourquoi nous devons mettre fin par volonté politique à tout racisme juif ou anti-juif, à tout racisme anti-arabe, à tout racisme anti-mongol, (la plus grande escroquerie de Goebbels).
Avec la modestie suave que chacun s’accorde à me créditer, il n’en reste pas moins que je suis l’auctor du concept d’Empire Européen, géographiquement l’eurasie, hier encore euro-soviétique sur le plan militaire.
Niekisch n’a jamais perçu l’importance vitale, l’importance initiale de la Méditerranée.
Karl Haushofer non plus… J’en ai déjà fait analyse et critique. Ironie cruelle, c’est Lord Palmerston, en 1851, qui nous indiquait la voie. Palmerston dormait mal à l’idée « d’une Russie qui peut relier l’Europe et l’Asie orientale ».
Apprenons soigneusement à connaître la pensée de nos ennemis « conceptuels » « Fas est ab hoste doceri ».
Le général Mark W. Clark dans son ouvrage Calculated Risk savait à partir d’où (Afrique du Nord) on pouvait attaquer le ventre nu de l’Europe, c’est à dire la Grèce, la Sicile, la Sardaigne, la Corse, les Baléares…
La nature n’aime pas le vide, je le sais pour l’avoir enseigné en physique, l’histoire elle non plus n’aime pas le vide.
Nous serons demain en Afrique du Nord avec notre empire faute de quoi d’autres y seront : Américains, Islamistes, Chinois, Indous.
Toute ma géométrie d’un Empire européen, facile à défendre (pouvoir de contenter de ne pas perdre) ressort d’une connaissance claire du principe dont je suis le père et le parrain : celui de l’espace continu par rapport à l’espace discontinu en fait indéfendable : Empire allemand extra-européen de 1914, Empire français indéfendable en Indochine, Empire hollandais s’écroulant en 1945 (Amsterdam trop loin de Batavia), Empire anglais indéfendable dès 1941 à Hong-Kong, à Singapour, aux Indes. Dispersion… Dispersion…
Ces empires discontinus constituaient, à long terme, des situations de provocation.
En géopolitique les Américains sont en situation de provocation vis à vis de la Chine (Philippines, Japon) et vis-à-vis de l’Europe (VIe Flotte US en Méditerranée).
Au XXIe siècle, il faudra rééquilibrer les 4, 5 ou 6 superpuissances qui devront maintenir un équilibre mondial (la seule source de paix en attendant plus intelligent) en tenant compte de ma doctrine personnelle des espaces continus.
La Chine est inachevée de Formose et des Philippines ; l’Europe est inachevée du Maghreb et du Machreck.
Il faut donc tendre à créer des Empires viables, auto-suffisants (matières premières, économie), autocentrés.
À cet égard Pékin est totalement décentré. La capitale de la Chine c’est Canton ou Hong-Kong.
La capitale de l’Europe c’est Istanbul, à mi-route entre la mer du Nord et la mer d’Oman.
C’est un endroit, de plus, d’une beauté remarquable.
Président d’une société scientifique en congrès… à l’Hôtel Hilton d’Istanbul, j’y bénéficiais d’un appartement de luxe face au Bosphore. Parcs et palais sur les rives jumelées du Bosphore. Voilà notre capitale. Après avoir rasé le Hilton pour y reconstruire notre Capitole.
Delphes devenant un lieu vidé de son infâme tourisme, un lieu réservé aux intronisations des chefs. Olympie redevenant le seul lieu autorisé et réservé à la fois aux véritables Jeux Olympiques, sans commerce, sans publicités.
La Kleinstaaterei
Pierre Gaxotte a bien écrit, un peu ironiquement, la faiblesse de l’Allemagne entre 1648 et 1871, faiblesse organisée par le traité de Westphalie.
Traité de Westphalie victoire posthume de Richelieu ; il mourra en 1642, six ans avant la signature du « Pacte de balkanisation éternelle de l’Allemagne ».
C’est Mazarin qui eut le plaisir, la délectation, de vivre 1648.
Frédéric Grimm, professeur à l’Université de Münster, sous le IIIe Reich, a lui aussi bien décrit l’anarchie allemande conçue par Richelieu. De façon amère, et je puis le comprendre.
Dès 1934, Walter Hageman édita son Richelieus politisches Testament. Ouvrage inférieur à celui de Grimm de 1940 Uberwindung oder Neubelung des Testament Richelieus.
Kleinstaaterei, c’est bien plus que particularisme, c’est l’émiettement institutionnalisé. Le règne des tribus, comme aujourd’hui les idéologies primaires des canaques flamands et des papous croates. À Tel Aviv et à Washington on doit se frotter les mains; sans le moindre effort on peut laisser cuire les Européens dans le jus de leur bêtise.
Le Roi des Perses n’avait guère à se faire de soucis avant Philippe de Macédoine et son fils Alexandre.
La lutte triangulaire entre Athènes, Sparte et Thèbes débilitait la Grèce. Le grand roi se plaçait tout seul en arbitre des jalousies féroces des cités grecques entre elles.
La Grèce antique donnait un spectacle affligeant ; le riche, le généreux, le fécond courant intellectuel panhellénique passe au second rang derrière les vieilles haines des Cités entre elles. Isocrate fut un des rares à le voir et à le dénoncer. En 350 avant le Galiléen, Isocrate voulait délivrer l’Ionie, patrie de l’esprit rationnel.
Cette époque avait déjà ses collabos infâmes comme les nôtres de Londres, Bruxelles, Bonn, Paris et Rome, depuis 1945, et parmi ces collabos de la Perse Démosthène émergeait.
Démosthène glorifié par mes professeurs était un personnage anti-européen avant la lettre, car anti-grec sur le plan historique. Il fallut attendre le magnifique macédonien Philippe pour unifier ces tribus grecques.
J’ai déjà pesté et tonné il y a 30 ans contre les petits nationalismes, le français, l’anglais, l’allemand.
J’étais loin d’imaginer la déchéance dans laquelle nous allions tomber à la fin de notre siècle : la déchéance de l’esprit politique avec les micro nationalismes.
Nietzsche disait déjà, avec mépris la « névrose du nationalisme ».
Les Américains, depuis 1945 jusqu’à ce jour ; les Soviétiques, de 1945 jusqu’à l’arrivée de l’impuissant Gorbatchev jouèrent et jouent la division des Européens par l’exploitation de leurs frustrations, de leurs rancœurs, de leurs haines rétrospectives, rances, tenaces.
Le professeur Vsevolod Kniajinski, auteur d’un ouvrage sur l’intégration ouest-européenne a écrit, en langue de bois (que je lis aisément), comment Moscou comptait affaiblir l’Europe en jouant la carte des petits nationalismes européens. Il n’y a pas plus chaud partisan de l’Europe des Patries que Vsevolod Kniajinski.
J’ai bien connu le professeur soviétique, qui me rencontrait lors de ses voyages en Belgique. Homme cultivé, parlant le français à la perfection, il devait mentir par profession si on peut dire.
Il écrivait en langue de bois, mais était capable de penser clairement en son for intérieur. Il travaillait à la grandeur de l’URSS bien que déjà confite dans son vieillissement.
Aux spécialistes de la politique soviétique à l’égard de l’Europe, je ne puis que conseiller le livre de Kniajinski.
Évidemment, il faut décode, il faut traduire de la langue de bois en français normal…
J’ai donc lu Kniajinski, comme Frédéric Grimm a lu Richelieu. Nos ennemis ne dissimulèrent guère leurs intentions ; il suffit de savoir les lire. Connaître à fond la pensée de ses ennemis est une vraie obligation pour de vrais chefs.
Kniajinski était pour une pseudo-Europe à la de Gaulle, pour la Kleinstaaterei en Europe, pour une Europe castrée militairement. Voltaire avait déjà autrefois évoqué et opposé la « monarchie française, la première des monarchies » à l’anarchie allemande, la première des anarchies.
Grimm comme moi, admire la modernité de la création de l’État national français.
Grimm écrit « la France fut, deux siècles avant l’Allemagne, un État moderne national » (unitaire, centralisé).
Grimm admire la formation de la France.
Le Français Julien Freund, avec d’autres, a bien vu que Richelieu avait été le premier à créer un État au sens d’État achevé. Par achevé : qu’il est impossible d’améliorer.
Sieyès ne fit que parfaitement et publiquement décrire ce que Richelieu disait dans le secret des travaux diplomatiques.
Le traité de Westphalie institua en fait le manteau d’Arlequin des (pluriel) Allemagnes.
Les 343 États allemands, c’était l’anarchie sous protectorat français. Comme l’Europe actuelle, anarchie sous le protectorat américain. La confusion entretenue encouragée.
Le roi de France protégeait les « libertés » allemandes ; il était même autorisé à se faire représenter pour siéger à la farce dénommée « Diète d’Empire ».
Grimm connaissait à fond la pensée, la ligne directrice historique de la France, contre l’apparition d’une unité allemande réelle.
Grimm avait lu et relu Bainville, Barrès, Hanotaux, Clémenceau. En 1992, qui parle en faveur d’une Europe « aux cent bannières » le fait soit par inculture historique totale, par veulerie, la libido servitii que dénonce et décrit Tacite, le désir de se vautrer dans la fange, dans l’asservissement (masochisme), par trahison pure et simple au service d’une ambassade US ou d’un service Israélien.
Aux premiers il faut de suite casser l’encrier ; aux deuxièmes préparer des goulags et aux troisièmes des Katyns.
On m’a demandé mon avis. Il est clair.
L’État unitaire, l’État puissant, l’État achevé
Je retrouve, pour les besoins du présent article, dans ma bibliothèque un livre que j’ai lu et annoté au cours de mes trop longues années d’emprisonnement, Bilan de l’histoire de René Grousset. C’est ainsi que je sais avec précision que j’occupais la cellule 304, aile C, de la prison de Saint Gilles le 27 septembre 1946.
Grousset sait la puissance et l’efficacité de l’État unitaire.
Le concept de l’État unitaire, c’est l’idée romaine de l’État. Dans mon livre publié en 1964, le premier exergue je le donne à Alexis Curvers, né à Liège, à côté, pas loin d’Aix-la-Chapelle d’où viennent mes ancêtres. Curvers traduisait bien mon sentiment personnel quand il écrivit (Tempo di Roma) : « Ma position est extrêmement simple. Je suis un citoyen de l’ancien empire romain. J’aime l’Europe et sa civilisation qui est la civilisation. » Fin de citation.
Revenons à René Grousset qui estime et démontre que même si Vercingétorix avait gagné contre Rome, la Gaule serait retournée à ses délices de la Kleinstaaterei.
Le concept d’État unitaire est typiquement romain.
Ce concept était inintelligible pour les Grecs de l’Antiquité comme pour les Gaulois et les anciens Belges.
C’est le blocage intellectuel, la synapse qui manque, le chromosome en trop.
Encore de nos jours la pensée germanique moderne de la classe moyenne intellectuelle ne permet pas de comprendre l’État unitaire, l’État-Nation, je dirai l’État-Gesellschaft.
Dans le climat mental germanique moyen on ne connait que le concept de Gemeinschaft.
Ce qui débouche immanquablement sur l’ânerie de l’Europe aux cent bannières, voire aux mille bannières.
Une nébuleuse instable de beaucoup de petites Gemeinschaft. La notion d’État-Gesellschaft n’est connue en Germanie actuelle que d’hommes instruits comme Frédéric Grimm.
La Cité de Hobbes est une Gesellschaft.
Hobbes reçoit l’héritage du concept romain à travers les légistes de Philippe Le Bel, de Louis de Bavière, de Nogaret, de Guillaume d’Ockam.
Hobbes demeure pour moi une référence aussi importante que Marx pour Lénine. Hobbes est pesant à lire. Pour l’aborder il faut commencer par lire Joseph Vialatoux. Tout avant de lire Pareto il faut lire le cours de Sorbonne de Raymond Aron sur Pareto (1962). Et pour relire Nietzsche savoir ce qu’un soviétique en pense.
Les meilleures définitions de l’État unitaire nous les retrouvons chez Sieyès.
Mais vous devez savoir que j’ai remplacé en 1992 le mot France, utilisé par Sieyès en 1789. J’ai donc écrit l’Europe :
« L’Europe ne doit point être un assemblage de petites nations qui se gouverneraient séparément en démocraties, elle n’est point une collection d’États ; elle est un tout unique, composé de parties intégrantes ; ces parties ne doivent pas avoir séparément une existence complète parce qu’elles ne sont point des tous simplement unis, mais des parties formant un seul tout. »
Bertrand de Jouvenel dans son livre Du pouvoir écrit en 1946 parle d’abondance de Sieyès.
Bonaparte n’aimait pas fort Montesquieu, il préférait Sieyès qui lui confectionna un habit institutionnel parfait, centralisé, unitaire, avec un exécutif puissant.
Ce dernier point étant une demande personnelle du futur Empereur. L’Europe ne pourra exister qu’en étant puissante. Elle ne pourra être puissante qu’en étant unitaire.
Cette Europe impériale sera l’héritière de la Rome impériale.
La Très Grande Rome agrandie des Germanies et des Russies.