Revolt Through Tradition est une organisation métapolitique américaine qui promeut un mode de vie sain au sein de la droite américaine et souhaite construire une culture nationaliste qui deviendrait le fondement de la nouvelle droite aux États-Unis. Nous avons discuté avec ses membres de l’état actuel des États-Unis, de la compréhension de la Tradition, de la métapolitique et d’autres sujets intéressants.
Pouvez-vous nous présenter brièvement votre mouvement et nous dire quels sont vos principaux principes et activités ?
Revolt Through Tradition a été fondé fin 2018 par trois amis qui se sont rencontrés par le biais de l’activisme de rue dans la région de la Nouvelle-Angleterre aux États-Unis. Nous avons lancé RTT pour offrir quelque chose qui manquait à la droite américaine. Nous avons vu beaucoup de choses brisées et qui allaient mal dans notre scène nationaliste, et nous voulions remédier à ces erreurs. Nous voulions proposer une nouvelle vision et construire un mouvement fondé sur des bases de qualité.
Notre mission est de promouvoir un renouveau de l’esprit légionnaire, ainsi que de construire une culture derrière la nouvelle droite américaine. Nos principaux objectifs sont d’orienter et de guider la jeunesse, de susciter une nouvelle prise de conscience des valeurs traditionnelles, de cultiver un esprit guerrier, de promouvoir un mode de vie sain, dans la tête, le corps et l’esprit, de construire un chemin vers la réalisation des valeurs éternelles de la hiérarchie et de l’aristocratie, d’établir et de développer des contacts avec des alliés transcontinentaux, et d’apporter une contribution aux batailles politiques.
Tout comme nous, vous portez mettez en avant le mot « Tradition ». Dans notre cas, nous considérons la tradition, ou les traditions, comme une manifestation de l’âme ethnique ou raciale de peuples spécifiques, de leur expérience du monde qui les entoure et de leurs caractéristiques, et nous sommes d’accord avec le penseur français Dominique Venner qui considère la tradition comme quelque chose qui « repose sur les dispositions héréditaires de peuples apparentés et sur un héritage spirituel ». Vous reconnaissez-vous dans cette conception de la tradition et que représentent pour vous la tradition et les valeurs traditionnelles ?
La tradition, au sens large, est l’héritage culturel, moral et intellectuel transmis par les ancêtres d’un peuple. Au sens étroit, la Tradition avec un grand T désigne les valeurs éternelles qui se sont manifestées dans des cultures et des civilisations particulières. La hiérarchie, le paternalisme, la primauté des biens spirituels sur les biens matériels et la priorité absolue du Divin sont quelques exemples de ces valeurs éternelles.
À l’instar de notre organisation et de la plupart des organisations identitaires et nationalistes contemporaines, vous mettez l’accent sur la métapolitique et la « guerre culturelle ». Quelles sont vos principales armes dans cette guerre et quelles sont, selon vous, les réalisations métapolitiques des mouvements nationalistes passés et présents ?
La métapolitique est la diffusion d’idées et de valeurs culturelles pour provoquer une transformation politique et culturelle à long terme. Il s’agit des conditions préalables non politiques du changement politique. Notre arme principale est de nous construire comme un mouvement d’hommes sains, actifs et performants. C’est la première étape pour tous ceux qui veulent faire partie de notre mouvement. Vous pouvez produire la meilleure propagande et le meilleur travail de proximité, mais en fin de compte, vous devez être une personne solide, une personne que les autres veulent être et qu’ils veulent soutenir. Les actions métapolitiques les plus réussies sont menées par des groupes comme Casa Pound en Italie et le meilleur exemple d’un mouvement métapolitique bien géré est peut-être celui de nos amis ukrainiens. Là-bas, on trouve des mouvements en plein air, où ils construisent des espaces physiques d’éducation et de formation. Ce n’est pas une chose courante dans le monde. Notre mouvement ne survivra pas et ne sera pas stable si nous ne nous organisons pas physiquement. Nous ne devons pas nous cacher sur Internet.
Que pouvez-vous nous dire de la situation actuelle aux États-Unis en ce qui concerne les mouvements et les organisations nationalistes ?
Lorsque je voyage et que je rencontre des nationalistes du monde entier, la même chose revient rapidement à propos de la scène nationaliste aux États-Unis. On parle souvent de son dysfonctionnement et de son immobilisme, ce qui est malheureusement très vrai. Nous avons un paysage toxique de ceux qui pensent qu’il s’agit d’une sorte de film hollywoodien, d’un culte de la mort ou d’un mème 4chan. Nous cherchons toujours à travailler avec d’autres personnes qui soutiennent notre message et veulent l’amélioration du mouvement. La droite américaine doit cesser de prétendre qu’elle veut refaire la Révolution américaine, la Guerre civile, la Seconde Guerre mondiale ou toute autre lutte passée. Les temps ont changé, et avec l’essor d’Internet et les changements rapides que le 21e siècle a apportés, nous avons besoin de nouvelles tactiques, de nouvelles analyses et de nouvelles solutions.
Vous vous considérez comme un « mouvement de jeunesse ». Quel est le meilleur moyen d’attirer la jeunesse moderne vers nos idées ?
C’est une question que l’on nous pose souvent, et nous l’expliquons d’une manière que beaucoup n’ont pas encore entendue. Nous considérons la jeunesse au sens large. Être jeune n’est pas enraciné dans l’âge, être jeune signifie avoir un esprit qui n’est pas complètement ancré dans les éléments durs de la vie quotidienne. C’est ne pas avoir renoncé à sa morale et à ses principes, c’est ne pas avoir abandonné. Une personne jeune se lève chaque matin prête à mener le bon combat. Nous devons attirer les jeunes d’aujourd’hui en ne leur imposant pas notre vision du monde, mais en les guidant sur leur propre chemin grâce aux leçons que nous avons apprises en cours de route. Beaucoup considèrent ce sujet de manière très statique, mais en le considérant de manière plus fluide, nous sommes en mesure de garder à l’esprit les valeurs fondamentales tout en trouvant des moyens d’apporter des messages positifs à la jeunesse. Nous espérons exprimer ces valeurs par de nouveaux moyens, tels que l’art, la musique et le style vestimentaire. Personne ne veut faire partie d’un mouvement d’hommes gros, mal soignés et mal habillés. Personne ne veut non plus être entouré d’hommes déconnectés et socialement inaptes.
Quels penseurs, écrivains et hommes politiques ont eu le plus grand impact sur votre mouvement et vos idées ?
De nombreuses personnes, groupes et mouvements ont permis à notre vision du monde de se développer et ont joué un rôle essentiel dans le développement de la RTT. En tant que groupe métapolitique, nous nous inspirons de nombreux grands auteurs politiques et philosophiques tels que Julius Evola, Ernst Jünger, Dominique Venner, Friedrich Nietzsche et Marc Aurèle, pour n’en citer que quelques-uns. Cependant, certains penseurs politiques européens contemporains ont grandement fait progresser notre mouvement, grâce à leurs écrits et à la construction de mouvements métapolitiques modèles qui inspirent même s’ils se trouvent à des milliers de kilomètres de distance.
Comment voyez-vous les différentes sous-cultures et les différents genres musicaux au sein du mouvement nationaliste ?
Vous ne pourrez jamais plaire à tout le monde, dans n’importe quel mouvement (et ce n’est pas le but au départ). Nous avons sorti plusieurs vidéos avec des bandes-son incorporant de l’électronique, du trap, du Hardbass, de la vaporwave, du RAC, de la musique classique européenne et du black metal. Il y aura toujours des personnes qui ne préfèrent pas un type de musique à un autre, mais nous pensons que tous ces choix ont leur place dans nos mouvements nationalistes. Nous devons nous appuyer sur la musique nationaliste parce qu’elle est un élément clé de notre culture et nous soutiendrons quiconque sur la voie de l’art pour nos mouvements. Si nous ne produisons rien, nous cesserons d’exister.
Quelle est la situation actuelle aux États-Unis en ce qui concerne les mouvements gauchistes ? Vous causent-ils des problèmes, à vous et aux nationalistes ?
La gauche n’a jamais vraiment causé de problèmes tangibles aux mouvements de droite en Amérique. Cela ne veut pas dire qu’elle ne cause pas de dégâts. Ils essaient souvent d’envoyer le plus grand nombre d’entre nous à la poubelle et de nous faire licencier. La gauche n’est pas notre principal souci. Ce sont nos forces de l’ordre et nos agences gouvernementales corrompues qui montent de fausses conspirations et répriment la liberté d’expression et les modes de vie sains. L’administration Biden a lancé une « guerre intérieure contre le terrorisme » et nous devons être conscients de sa menace réelle.
Dans quelle mesure vos idées sont-elles acceptables pour les Blancs américains ordinaires « apolitiques » ?
C’est une question intéressante, car l’Américain moyen est d’accord avec nos points de vue à bien des égards. Ils aiment l’idée de familles fortes, avec des esprits et des corps sains. Ils aiment l’idée d’une vie simple et propre. Cela dit, ils ont tendance à s’embrouiller lorsque ces concepts leur sont présentés dans un cadre politique ou métapolitique. Les graines pour devenir plus qu’un esclave de la modernité sont déjà plantées. Il suffit de briser le mur mental. De nombreuses années de lavage de cerveau doivent être passées au crible.
Il est évident pour les nationalistes que Donald Trump n’était pas un « sauveur de l’Occident », comme certains l’ont fait croire. Mais, selon nous, il a montré une certaine résistance à certains des aspects les plus négatifs du marxisme culturel, et a au moins essayé de faire quelque chose au sujet de l’immigration. D’un autre côté, l’administration Biden ouvre les portes et laisse les migrants affluer. Que pensez-vous de Trump et de sa présidence, en particulier par rapport à Biden ?
Nous avions de plus grands espoirs pour Trump que ce qu’il a réalisé. Nous n’avons jamais lié notre ego ou notre volonté de vivre à lui, alors quand il est devenu clair qu’il n’était pas tout ce qu’on attendait de lui, nous ne nous sommes pas inquiétés. Indépendamment de ce que chacun pense de Trump, il a montré comment l’establishment se bat comme un animal acculé lorsqu’il est menacé par quelqu’un qu’il considère comme un outsider. La corruption n’a jamais été aussi évidente et elle pousse les gens à tout remettre en question. De nombreuses personnes sont désormais conscientes de la gravité de la situation et de l’inutilité des faux combats classiques entre libéraux et conservateurs. Cela ne peut que nous être bénéfique, à nous qui ne sommes pas dans la dichotomie classique « mule contre éléphant ».
78 millions d’Américains sont en colère, et M. Biden prend déjà des mesures qui nuiront matériellement à ces mêmes personnes. Personne ne l’aime, ni d’un côté ni de l’autre du spectre, et c’est très évident. Si Trump a montré jusqu’où ils étaient prêts à descendre pour perturber ce qui était à l’époque un candidat populiste, Biden va montrer à quel point l’establishment est incapable de s’occuper du pays et à quel point il est rancunier envers la population qui a eu le culot de choisir son propre dirigeant. Ils obligent une grande partie de la population américaine à nous soutenir avec leurs propres mesures de répression à courte vue contre nos libertés.
Merci beaucoup pour cet entretien. Quels sont vos projets pour l’avenir, et y a-t-il quelque chose d’autre que vous aimeriez dire en conclusion, un dernier message ?
Notre objectif est d’améliorer la culture, ainsi que la vie de nos amis et de notre famille. Nous voulons que nos gars aient un mode de vie sain et actif. RTT a été fondé pour être un phare de positivité et de santé au sein de notre mouvance. Nous voulions empêcher nos alliés d’être radicalisés d’une manière qui les mènerait uniquement sur le chemin de la violence et du désespoir. Nous ne voulons pas être un groupe préoccupé par le nombre. Nous voulons être un réseau d’hommes de qualité, tournés vers l’avenir et ancrés dans les traditions qui ont fait de nous ce que nous sommes. Nous voulons les préparer aux ruines de notre monde moderne qui s’effondre.