Extraits de l’intervention de Kris Roman à la deuxième convention de l’association Euro-Rus (Bruxelles, 15 mars 2008).
Les médias veulent me faire croire que l’axe du mal serait l’axe Paris-Berlin-Moscou ébauché voici cinq ans déjà, avant qu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy n’accèdent au pouvoir dans leurs pays respectifs. Pour moi, l’axe démoniaque c’est l’axe Washington-Bruxelles-Tel Aviv.
Les médias veulent me faire croire que Vladimir Poutine est un chef d’État assoiffé de sang et que Garik Kimovitch Weinstein (alias Kasparov) et ses amis oligarques (Abramovitch, Berezovski, Khodorkovski) représentent la liberté. Je n’en crois pas un mot.
Car on veut me faire croire que je suis un occidental, que je n’ai pas de culture propre, que je suis un nomade, un citoyen du monde, dégustant des hambur-guerres.
Le bouclier anti-missiles déployé autour de la Russie est une réalité qui, de la part de l’administration Bush, traduit une obsession belliciste.
On peut se demander : « Pourquoi soutenir la Russie et non l’Amérique ? »… Ceux qui ont fait le choix de l’axe atlantique, c’est-à-dire des Etats-Unis, de l’Europe de l’Ouest et d’Israël (l’axe Washington-bruxelles-Tel Aviv) voient dans l’hyperpuissance d’outremer l’unique bouée du salut. Mais nous, nous savons bien qu’il ne subsiste pas grand-chose de cette mythique liberté :
– Aux Etats-Unis, les puissances économiques soutiennent les deux partis du système et contrôlent à chaque fois celui qui l’emporte. Le prix de l’opération est payé par le peuple américain.
– En Europe de l’Ouest, la liberté d’expression a été limitée par des lois iniques et, en matière d’immigration comme d’Histoire, il n’y a plus qu’un seul discours autorisé.
– Israël traite ses voisins comme des hors-la-loi, des parias.
En conclusion, l’unité de l’Europe, de notre Europe (s’étendant de Gibraltar à Vladivostok, de Reykjavik à Nicosie) en lutte contre la mondialisation, le turbo-libéralisme capitaliste, notre Europe des patries charnelles, des hommes et des femmes enracinés, conscients de leur héritage pluriséculaire et fiers des valeurs qu’ils portent (travail, famille, solidarité, identité), est notre vœu le plus cher, notre volonté ultime. Nous soutenons la Russie parce qu’elle est européenne, parce que, sans elle, l’unité de notre continent ne serait que partielle…
Nous ne soutenons pas les vieux « nationalismes » qui n’ont bénéficié qu’aux ennemis de nos peuples, en nous menant sans cesse à la discorde, en nous menant, au cours de deux guerres fratricides, sur le chemin de la faiblesse et de la colonisation.
Dans un système qui semble ne laisser aucune issue, certains se laissent envahir par le désespoir. « A quoi bon ? »
Mais si les « A quoi bon ? » avaient dominé l’Histoire, nous ne serions pas là pour l’étudier et la commenter ! En Histoire, les mots « définitif » et « désespoir » n’ont aucun sens. Sachons, à l’instar de Charles Maurras, nous en souvenir.
Paul Valéry disait : « Le vent se lève, il faut tenter de vivre. Et de vaincre ! »
Que toutes nos bonnes volontés soient un même cri assourdissant, un cri de résistance, de Gibraltar à Vladivostok ! Un appel à une Europe libre, à notre Europe…
Dans la nuit sans étoiles, nous n’avons conclu aucun pacte avec la peur. Bien au contraire, mes camarades : nous nous sommes fait la promesse de revoir le soleil.