Qu’est-ce que le bioléninisme ?

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Toute politique est au final biologique.

Un régime ne se maintient pas par des abstractions dénuées de sens, mais par des hommes : leurs capacités, leurs instincts et leurs loyautés.

Les institutions ne persistent pas grâce à l’idéalisme, mais grâce à la coopération et à la reproduction des êtres vivants, c’est-à-dire grâce à la préservation de l’ordre à travers les générations.

La hiérarchie, c’est-à-dire la structure naturelle selon laquelle les hommes s’organisent, et l’ordre, c’est-à-dire la stabilité et l’efficacité de tout système, découlent des différences inhérentes aux hommes : leurs capacités de leadership, leur intérêt pour l’avenir et leur disposition à commander ou à se soumettre.

Lorsque ces fondements biologiques sont renversés, la politique ne disparaît pas ; elle dégénère en manipulation et en théâtre. Elle perd sa forme. Elle perd sa continuité. Elle conserve toutefois son besoin de domination.

Le bioléninisme est le nom donné à une stratégie moderne de domination qui émerge dans des conditions de décadence.

Inventé par l’écrivain « Spandrell », ce concept désigne une logique politique selon laquelle les régimes vacillants ou hostiles abandonnent les hommes compétents et indépendants au profit d’une coalition composée d’individus biologiquement inaptes : ceux qui ne possèdent pas les qualités physiques, mentales ou morales nécessaires pour soutenir la hiérarchie naturelle.

Ces individus ne sont pas mis en avant pour leur excellence, mais parce que leur loyauté peut être garantie par leur faiblesse, et donc par leur dépendance. Incapables de survivre en dehors de l’ordre actuel brisé, ils s’attachent à sa survie et deviennent ses défenseurs les plus fanatiques.

Ce phénomène n’est pas nouveau. En Union soviétique, Lénine a constitué son avant-garde révolutionnaire à partir des marges pleines de ressentiment de la société, les « mutants rancuniers » : minorités ethniques, intellectuels ratés, mécontents désabusés et déviants sociaux. Ce n’étaient pas les aristocrates, les agriculteurs ou les artisans qui, quant à eux, soutenaient la tradition et l’ordre, mais les personnes déracinées, aigries et dépendantes. Ils constituaient le matériau idéal pour un régime qui n’offrait ni avenir ni excellence, seulement une idéologie alimentée par la rancœur et la vengeance des dégénérés.

Le bioléninisme s’inspire de la même logique politique – gouverner grâce à la loyauté des personnes dépendantes – mais l’adapte aux conditions du libéralisme moderne. Alors que le léninisme classique utilisait la rancœur de classe comme arme pour mobiliser les marges mécontentes d’un empire en déclin, le bioléninisme élargit la formule pour englober tout le spectre des dysfonctionnements modernes. Il rassemble sa coalition à partir des déviants sexuels, des instables mentaux, des chroniquement lésés et des amers raciaux. Plus l’individu est laid, faible et brisé, plus il devient utile. Son incapacité à réussir par ses propres mérites garantit sa loyauté totale. Son seul chemin vers le statut, la richesse et le pouvoir passe par la faveur du régime. Et le régime, à son tour, utilise cette loyauté pour réprimer ceux qui constituent une menace : les hommes forts, beaux, de bonne famille ou compétents. Dans cet arrangement, le mérite au sens propre du terme – la capacité démontrée par les aptitudes – n’est pas réprimé par accident, mais de manière délibérée.

Le système ne peut se permettre l’excellence, correctement comprise comme l’efficacité, car l’excellence engendre l’indépendance. Il ne peut tolérer la beauté, car la beauté affirme la hiérarchie naturelle. Il ne peut permettre la normalité, car les gens normaux n’ont pas besoin d’être constamment contrôlés. Au contraire, il doit élever les personnes dépendantes et déviantes, afin que le pouvoir puisse être exercé sans contestation ni critique. C’est pourquoi l’Occident moderne n’est pas gouverné par ses meilleurs éléments, mais par ses pires.

Les administrateurs de l’époque actuelle n’aspirent pas à la gloire ou à la grandeur ; ils ne recherchent que la conformité. Ils ne gouvernent pas par la vertu, mais par la peur, la distorsion et l’érosion calculée de l’ordre. Leur stabilité repose sur la loyauté de ceux qui seraient impuissants dans un monde naturel ou juste.

Le bioléninisme n’est pas un symptôme. C’est la logique qui régit un régime qui ne peut plus se maintenir par l’excellence et doit survivre par l’entropie.

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