Roger Coudroy

roger coudroy

Gilles Munier, militant de l’organisation Jeune Europe dans les années 1960 et à cette époque correspondant à Alger de La Nation Européenne, l’organe de presse de Jeune Europe, a écrit dans un article daté de 1969 que Roger Coudroy avait été « le premier européen tombé au champ d’honneur en Palestine, dans le combat contre l’impérialisme américano-sioniste ». Cette phrase servait à légender la photographie de Roger Coudroy, laquelle illustrait le propos de Munier.

Qui était Roger Coudroy ? Belge, né en 1935, il était ingénieur, et avait été élevé en France. Dans les années précédant sa mort il avait travaillé au Koweït et au Liban pour le compte de Peugeot. Militant du mouvement Jeune Europe, dont le leader était Jean Thiriart, puis engagé dans au sein du mouvement Fatah (« Conquête » en arabe), lequel a été cofondé par Yasser Arafat, Roger Coudroy est tué le 3 juin 1968 par Tsahal, l’armée israélienne. Sa mort eut lieu au cours d’une tentative d’incursion de commandos fedayin en Palestine occupée, opération entamée depuis la Jordanie. Surnommé « As Saleh » (le Juste, en arabe) par ses camarades de combat du Fatah, il fut en effet le premier européen à mourir au combat pour la cause palestinienne.

L’année d’après sa mort, un recueil de notes et d’articles qu’il avait laissé est publié par l’Organisation de libération de la Palestine, sous le titre : J’ai vécu la résistance palestinienne. L’ouvrage relate sa participation et son vécu au combat contre l’Entité sioniste. L’ouvrage a été réédité et préfacé par Claudio Mutti, dans une version en langue italienne datant de 2018.

Gilles Munier fondera en 1973 l’Association Roger-Coudroy. Le souvenir du martyr tombé les armes à la main sera régulièrement revendiqué par les milieux NR, dont le Parti national-communautaire fondé par Luc Michel qui se réclame d’une filiation directe avec Jean Thiriart.

Roger Coudroy, en phase avec l’idée défendue par les NR que toute lutte de libération nationale devait être soutenue lorsqu’elle s’opposait à l’Ennemi commun, a donné sa vie pour la cause en laquelle il croyait. On note que malgré les défaites successives des Palestiniens, Coudroy lui ne semblait pas avoir perdu foi dans leur victoire. Il a en effet pu écrire, en parlant du peuple-martyr :

« Ils n’ont plus rien. Ils sont maintenant 1 500 000 sans foyer et sans ressources et, ils l’ont enfin compris, sans véritables amis. Mais en vingt ans, ils ont acquis une identité nationale et la volonté de lutter pour la conserver et c’est là leur bien le plus précieux, qu’on ne pourra plus leur reprendre. »

Vincent Téma, le 14/10/23. (vincentdetema@gmail.com)

Retour en haut