Il faut tout d’abord convenir d’un constat simple, mais indiscutable : il n’existe pas d’orthodoxie NR. Pas plus qu’il n’y a de canon NR, d’autorité universelle qui puisse disqualifier tel ou tel auteur, tel ou tel homme politique, tel ou tel groupe politique s’en réclamant. La difficulté s’accroît dans la mesure où certains groupent s’auto-qualifient comme NR, en donnant à ce mot un sens très différent du terme historique, tandis que d’autres groupes ne sont jamais qualifiées telles qu’elles, et sont considérés NR par les NR authentiques.
Pour autant, s’il est venu à l’idée d’esprits bien informés d’affirmer l’existence idéologique et historique d’un courant NR, ce n’est pas sur la base du vide. En effet s’il n’existe pas de Bible NR, il est néanmoins observable que les courants NR partagent une série de préoccupations, de thématiques, d’autoreprésentations communes ou proches. Qui plus est, ces courants, malgré leurs diversités, partagent une conception du monde comparable, voire identique.
Dans cet article il ne s’agit pas pour nous de canoniser tel auteur, tel groupe politique d’hier ou d’aujourd’hui, et d’excommunier les uns et les autres. Nous parlons de ce que nous sommes, c’est çà dire un héritier de la tradition NR « française », aux racines complexes et multiples, à la fois éminemment nationales et profondément universelles, et qui témoigne, s’il en est, de l’absence totale de sectarisme dans l’ADN NR.
Ce qui est proposé ici est de présenter un corpus d’idées révélatrices de l’état actuel du courant héritier de la tradition historique NR « française ». Comme nous le verrons, ce courant mélange diverses influences anciennes et nouvelles, qui vont de références étrangères contemporaines à des mouvances historiques et à des tendances profondément françaises.
Nous proposerons ici une série neuf ouvrages qui permettront de mieux saisir les problématiques contemporaines et anciennes des NR historiques de France. Nous espérons que ces suggestions de lecture permettront aux curieux de mieux comprendre le nationalisme-révolutionnaire traditionnel français, aux militants de mieux connaître leurs propres idées et leurs Anciens, mais aussi d’aiguiser leur esprit critique tout comme de leur donner des armes intellectuelles et morales pour les défis de demain.
Nous ne proposons néanmoins qu’une synthèse subjective, qui ne prétend qu’à tenter de dissiper un peu la brume des concepts vagues, mais qui nous semble correspondre à notre sujet. Le lecteur pourra d’ailleurs noter que les auteurs que nous allons citer, s’ils ne relèvent pas exclusivement de la mouvance NR et qui pour certains ne se sont pas revendiqués NR, ont tous, à des degrés divers, influencé la doctrine nationaliste-révolutionnaire.
Nous commencerons par donner les titres des neuf ouvrages mentionnés, puis présenterons très brièvement leurs auteurs, et enfin expliquerons l’intérêt du livre proposé lui-même.
1-1793-2019, Des sans-culottes au bastion social, histoire du nationalisme révolutionnaire français., de Christian Bouchet (publié en 2019).
Nous parlions à l’instant du « nationalisme-révolutionnaire historique français ». Cette dense brochure concoctée par Christian Bouchet vous permettra de vous faire une idée de la très riche histoire des NR, ainsi qu’une tentative de définition du terme de NR.
Un mot sur Christian Bouchet : Editeur des éditions Ars Magna qui publient notamment les essentiels du corpus NR, militant de la mouvance depuis plus de cinquante ans, ancien secrétaire général entre autres choses des mouvements Troisième Voie, Nouvelle Résistance et Unité radicale, Christian Bouchet a pu être qualifié par l’historien Nicolas Lebourg de « disciple de Duprat, tant dans sa pratique militante que dans ses choix géopolitiques ou son rapport à l’Histoire et à la politique internationale comme sources des pratiques politiques ». Christian Bouchet fut aussi cadre départemental frontiste dans la Loire-Atlantique, et candidat (entre autres) aux municipales à Nantes, en 2014. Docteur en ethnologie, historien et juriste de formation, spécialiste de l’histoire des religions, « passeur d’idées » comme il se définit lui-même, Christian Bouchet contribue aujourd’hui à donner une voix aux NR par l’intermédiaire du site « voxnr.fr », repère militant dont la visibilité croît chaque jour.
La brochure que nous vous proposons de lire est en soi le verbatim d’une conférence donnée par son auteur. C’est une filiation tout entière qui est exhumée, travaux universitaires et recherches approfondies à l’appui. Le NR découvrira ainsi que ses ancêtres idéologiques ne sont pas les gardiens des camps de concentration allemands en Pologne, mais bien plutôt les sans-culottes, les babouvistes, les blanquistes, rochefortistes et autres tendances du patriotisme (très) à gauche. Mais là n’est pas tout. Le NR découvrira aussi que si certains cœurs des prédécesseurs des NR battaient pour la République, d’autres battaient pour le roi, ou même l’empereur (on pense ainsi au royalisme populaire né à la fin du Premier Empire, ou au bonapartisme radical d’après 1870). Ainsi, le NR découvrira que ses « lointains anciens » pouvaient appartenir, parfois, à la droite populaire.
Surtout, le lecteur verra la formation du courant NR moderne, à la fin du XIXe siècle, et dont les militants vont défendre des idées qui pour la plupart demeurent très actuelles en 2023 (notamment la question de l’immigration de travail, voire de peuplement) puis l’évolution de ce courant jusqu’à nos jours, en découvrant par exemple Gustave Hervé, Georges Valois, Charles Luca, François Duprat, Jean-François Thiriart, et finalement Alexandre Douguine.
2-François Duprat, prophète du nationalisme révolutionnaire. (édition de 2018)
François Duprat a importé le terme de « nationalisme-révolutionnaire » en France. A l’origine allemande, cette expression désignait un courant se distinguant des nationalismes purement droitiers de l’entre-deux guerres par sa passion pour la justice sociale, par son refus de défendre les intérêts du grand patronat, par sa capacité à penser la nation au-delà du cadre strictement national.
François Duprat, historien de formation, ancien militant de Jeune Nation et d’Ordre Nouveau et haut cadre du Front National dans les années 1970 ne fut pas seulement un militant politique, un historien et un propagandiste actif. Il fut aussi le théoricien de ce qu’il voulait être la « modernisation » de la doctrine nationaliste française. François Duprat n’innove pas simplement parce qu’il se réclame de penseurs socialistes du XIXe siècle, pas seulement parce qu’il se refuse à la xénophobie primaire dont on accusa le FN, mais aussi parce qu’il fut l’un des premiers à parler d’écologie, à parler de la prise du pouvoir par les urnes, des nécessités d’un combat culturel aussi bien que politique, ou encore à concevoir la Nation comme une association de producteurs hostiles au capitalisme financier. Il fut aussi, avec Bardèche, un propalestinien éminent, entament là le virage antisioniste que le FN, par la voix de Jean-Marie le Pen, continuera d’affirmer. François Duprat a pu être considéré comme le « numéro 2 » du Front National.
Dans cet ouvrage, outre l’assez célèbre manifeste-nationaliste révolutionnaire, les éditions Ars Magna ont rassemblé une série d’articles établissant les positions de François Duprat sur des thématiques aussi diverses que l’immigration de travail, le chômage, l’entrisme, Ia Palestine et Israël, les nécessités de l’organisation militante, de la discipline idéologique, le socialisme, le capitalisme, l’écologie, des commentaires divers de Duprat sur la droite de son temps, la propagande, et quelques témoignages de militants ayant connu Duprat.
3- « Le prophète de la Grande Europe, Jean Thiriart (édition de 2018)
Si Duprat fut un nationaliste français conséquent, Jean Thiriart lui fut un farouche nationaliste européen.
Jean Thiriart avait été ce que l’on pourrait appeler un antifasciste avant la Deuxième Guerre mondiale. Lorsque son pays, la Belgique, fut occupé par l’armée allemande en 1940, il adhéra au « Fichte Bund », une association pro-allemande qui militait pour le rattachement de la Belgique à l’Allemagne. Emprisonné pour sa très passive collaboration, Thiriart fut finalement réhabilité quelques années après le conflit. Favorable à la défense de l’intérêt des Blancs du Congo encore belge en 1960, il se décidera finalement à fonder Jeune Europe, un mouvement politique transnational se donnant pour but de constituer l’unité européenne. Abandonnant pour un temps l’action politique en 1968, il écrira de nouveau dans les années 1980 et jusqu’à sa mort en 1992, constituant ce qui encore aujourd’hui est la base de la doctrine NR contemporaine. L’objectif politique défendu par Thiriart est de constituer un gigantesque bloc allant de l’Islande à Vladivostok, autarcique et homogène, capable de repousser les ambitions militaires, économiques et culturelles de l’ogre américain. Jean Thiriart explique la péremption des vieux nationalismes, incapables de permettre aux nations de résister à la pression des Etats-continentaux de demain, et qui n’amèneront qu’à la vassalisation de l’Europe tout entière.
Le lecteur pourra retrouver dans l’anthologie Ars Magna toute l’évolution de la pensée de Thiriart, l’entretien qu’il eut avec le général Péron alors en exil, une longue interview où il révèle ses conceptions de l’histoire, de la religion, de la géopolitique, du rôle de l’Etat centralisateur dans la justice sociale et l’économie européenne, du concept d’autarcie, du transhumanisme, du sionisme, des auteurs à lire pour accomplir sa formation intellectuelle, de la démocratie, des concepts de droite et de gauche, de la démocratie de marché, et plus généralement toutes les bases rationnelles et objectives nécessaires pour bâtir de la « Grande Europe » de l’avenir.
4-La quatrième théorie politique d’Alexandre Douguine (2004)
Alexandre Douguine est un intellectuel russe ayant émergé dans l’espace médiatique de son pays à la fin des années 1980. Très critique vis-à-vis de l’URSS pour son matérialisme naïf, il n’en fut pas moins un nostalgique de la puissance de l’URSS décédée. Alexandre Douguine, influencé par les auteurs eurasistes, Julius Evola et Jean Thiriart, est le concepteur du « néo-eurasisme », idéologie défendant le droit pour toutes les civilisations de ne pas se conformer à la culture occidentale, de résister au néo-colonialisme américain se réclamant des Droits de l’Homme, de la nécessité, comme chez Thiriart, de dépasser le clivage gauche-droite. Disciple d’Evola, de Guénon et de Wirth, Alexandre Douguine défend l’existence d’une « Tradition primordiale », une religiosité très ancienne qui aurait répandu ses graines dans toutes les religions traditionnelles de la planète, et qui leur donnerait ainsi une légitimité spirituelle certaine.
Favorable à l’idée d’un grand bloc continental russo-européen socialisant et attaché à ses religiosités historiques, Alexandre Douguine, pourfendeur de la notion de « Progrès illimité », a depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine désiré incarné un « soutien critique » au régime russe, et non plus une opposition farouche comme dans les années précédentes. S’étant séparé d’Edouard Limonov avec qui il avait milité au sein du parti national-bolchévique, Alexandre Douguine incarne de nos jours un soutien sans failles au chef de l’Etat russe, tendance qui s’est encore renforcée depuis le début de l’offensive en Ukraine.
L’ouvrage en question, préfacé par Alain Soral, défend l’existence d’une « quatrième théorie politique », s’opposant à la « modernité », et donc aux trois autres théories politiques que sont le libéralisme, le communisme et le fascisme. L’auteur affirme que chaque civilisation doit retrouver sa spiritualité originelle pour se débarrasser du virus occidental, et que toutes les nations incarnant une résistance au moins partielle au « soft power » et au « hard power » américain, autrement dit l’Iran, la Chine, l’Inde et la Russie, doivent résister et s’assister pour forger un nouveau monde multipolaire qui affaiblirait les Etats-Unis, et mettrait ainsi fin à l’offensive de la démocratie de marché aux quatre coins de la planète.
L’auteur analyse également une conception alternative de la démocratie, la définition du concept de « l’Empire », une description de la victoire historique du libéralisme et la mutation de celui-ci à travers les âges.
5- Pour une théorie du monde multipolaire, d’Alexandre Douguine (2013)
Douguine défend l’idée d’un monde multipolaire, c’est-à-dire d’une humanité dont les aires civilisationnelles seraient régies par leurs conceptions du monde propres, par des individus au « Dasein » comparable. Il explique dans cet ouvrage le danger, l’égoïsme, le colonialisme latent enfoui mais bien réel que l’on retrouve dans toute conception de la multilatéralité, l’inverse absolu de la « multipolarité ». Outre que cette conception écrase ce que l’on pourrait nommer l’âme des peuples, parce que totalitaire par nature, elle veut uniformiser toutes les cultures de la planète, y compris leurs élites, pour créer un monde qui serait peuplé par des consommateurs atomisés et livrés à la prédation du marché. L’auteur analyse également la pertinence du constructivisme, du féminisme et du marxisme dans leur relation quant à l’idée d’un monde multipolaire. Les réflexions esquissées par le « philosophe le plus dangereux du monde » sont à méditer aujourd’hui et demain.
6-Contre le libéralisme d’Alain de Benoist (2019)
Alexandre Douguine envisageait l’étude du libéralisme et ses mutations dans l’histoire dans la relation avec d’autres conceptions du monde, d’autres cultures propres à des espaces particuliers. Toute autre est la démarche d’Alain de Benoist, qui se propose dans cet ouvrage publié aux éditions du Rocher d’étudier la nature intrinsèque du libéralisme depuis sa naissance.
Alain de Benoist, auteur de plus d’une centaine d’ouvrages, est un intellectuel français bien connu des « droites radicales françaises ». Fondateur de ce qu’une certaine presse a pu nommer la « Nouvelle Droite », il fut membre du GRECE, fondateur et directeur de la revue Krisis, rédacteur en chef de la revue Eléments.
Alain de Benoist, plutôt qu’un homme de droite, est plutôt en réalité un érudit à la recherche d’une concordance entre lutte pour la justice sociale et défense des intérêts des peuples européens et du monde entier. Récusant l’uniformisation des cultures, la société de consommation, et s’attaquant, tel Alexandre Douguine, à la notion de « Progrès » dans l’histoire, Alain de Benoist explique que le libéralisme n’est pas seulement une doctrine économique imaginée pour satisfaire les intérêts voraces d’une grande poignée de financiers, de banquiers et d’actionnaires avides, mais plus généralement une conception de l’existence et du monde. Autrement dit, une doctrine économique, sociale, politique et environnementale, qui promeut l’atomisation des individus, la destruction de toutes les communautés traditionnelles faisant obstacle au marché et aux désirs les plus égoïstes de l’Homme. C’est explique-il, la soumission de tout le corps social à l’axiomatique de l’intérêt.
Analysant l’abandon progressif par la gauche de la justice sociale et la bêtise de la droite qui ne comprend pas qu’en soutenant le libéralisme économique elle prépare la mort des valeurs qu’elle prétend défendre, l’auteur défend ici sa préférence pour une conception communautarienne de la société et la démocratie participative. Le défenseur de la notion d’« ethno-différencialisme » nous livre ici des réflexions précieuses propres à remettre en question les fondements mêmes de la société dans laquelle nous vivons.
7- Nous et les autres, l’identité dans fantasmes d’Alain de Benoist (2023)
Alain de Benoist a aussi exploré la notion d’identité, afin de définir cette notion, et d’exposer en quoi celle-ci est dangereusement attaquée par le libéralisme et son enfant malade, le wokisme.
Dans cet ouvrage, Alain de Benoist rappelle que l’identité personnelle de chaque individu (qu’elle soit politique, géographique, sexuelle, religieuse, sociale etc) tout comme l’identité collective de ces mêmes individus n’est jamais intangible : c’est une « substance en mouvement ». Ainsi, la notion d’identité évolue avec le temps , et n’est jamais bâtie hors de la socialité avec notre environnement. Est ici battue ne brèche l’idée selon laquelle l’identité est exclusivement universelle, et est défendue celle selon laquelle elle n’est jamais que l’expression d’une provenance propre : on parle depuis quelque part, et non depuis nul part.
L’auteur analyse ensuite la naissance et le développement de ce qu’il est convenu d’appeler le wokisme, depuis les « études décoloniales » jusqu’à la naissance du « racisme antiblancs » contemporain.
Enfin, Alain de Benoist se livre à l’analyse de la si singulière identité juive, expliquant ainsi comment les communautés juives ont réussi à préserver leur propre conception du monde, et donc leur existence propre, à travers les âges et malgré les persécutions, de la chute du Second Temple jusqu’à nos jours.
8- Décroissance ou toujours plus ? d’Alain de Benoist (édition de 2019)
Contrairement à un mythe selon lequel l’écologie serait une idée de gauche, il convient de rappeler ici que bien au contraire, l’idéal écologiste est profondément conservateur. Ne s’agit-il pas de préserver la biosphère ? De conserver les forêts ? De réduire une pollution qui a pour origine un progrès technique et revenir à un mode de production aussi neutre en dioxyde carbone que celui de l’époque préindustrielle ? De protéger les paysages ? La sémantique penche manifestement à droite !
Cependant l’ouvrage ne borne pas à rappeler ce constat : en effet, l’objectif est aussi de démontrer que la décroissance, en temps que processus de rapatriement des usines, d’échanges de proximité et d’autonomie énergétique localisée, et donc un moyen pour chaque peuple de retrouver une souveraineté, et répond aux vœux autarciques formulés notamment par les NR depuis des décennies.
Dans cet ouvrage Alain de Benoist défend les conceptions du professeur Latouche, grande voix de la décroissance en France, pour affirmer la nocivité profonde du développement durable, dont il démontre le caractère profondément idéologique plus que scientifique, ainsi que les limites (parce que pensée pour encourager le dogme de la croissance infinie sur une planète dont les ressources ne sont pas éternelles). Le lecteur pourra ainsi comprendre comment le capitalisme s’est trouvé une bouée de sauvetage qui lui permettra de sauvegarder son existence, au prix de l’intérêt vital de la planète, et donc, notamment et bien évidemment, des Européens.
9-Imperium, de Francis Parker Yockey (édition de 2020)
Imperium est un essai de philosophie politique dont la rédaction fut achevée en 1948. Son auteur, Francis Parker Yockey, est un intellectuel américain, profondément antilibéral, et devenu pro-européen par conviction.
Yockey, juriste de formation, fut avocat et travailla au procès de Nuremberg. Il donna l’impression de vouloir aider les inculpés, ce qui lui valut une brouille avec le procureur Jackson, puis son renvoi. Après cet épisode Yockey devint un agitateur favorable à l’unité de l’Europe. Grand partisan d’une alliance avec les Soviétiques contre les Etats-Unis, en contact avec tous les NR de l’immédiat après-guerre , Yockey fut à l’origine du premier Front européen de Libération, créé en 1954, dont l’objectif était de débarrasser l’Europe de la domination militaire, politique et économique américaine. Francis Parker Yockey fut finalement capturé par la CIA, et préféra mettre fin à ses jours. C’était en 1960.
Dans cet essai, Yockey livre une réécriture de l’histoire du monde. Très influencé par les idées d’Oswald Spengler et de Nietzche, il va proposer un facteur clé permettant de comprendre l’histoire du monde : le caractère cyclique des civilisations, qui connaissent une jeunesse, une maturité puis une décadence, décadence qui commence dès lors que ces civilisations n’ont plus de « volonté de puissance ». Les nations sont alors des proies faciles pour celles qui n’en sont alors qu’au matin de leur existence. Yockey se livre à une analyse de l’influence de la communauté juive aux Etats-Unis et dans la finance, à diverses réflexions sur le marxisme, le capitalisme, le libéralisme, la psychanalyse, le darwinisme, l’histoire des Etats-Unis, les diverses définitions de la race, le passage d’une nation au stade rationaliste après le stade de la « Culture » proprement dite. Tel un prophète, il annonce le réveil de l’Europe, dont il annonce le règne futur et inévitable sur le monde, nous dit-il, pour le plus grand bien de l’humanité.
Vincent Téma, le 21/07/2023