La mémoire est extrémiste. La réalité est haineuse. L’obéissance est synonyme de liberté.
2 mai 2025.
Le jour s’est levé avec un décret. Les dirigeants allemands, sous le couvert du titre stérile « Office pour la protection de la Constitution », ont qualifié l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) d’organisation extrémiste. Le mot « extrémiste » ne désigne pas la violence. Il désigne la différence. Les écrans géants brillent : les visages acquiescent à un rythme programmé. Les fidèles du parti au pouvoir applaudissent. Les agents des médias font la fête. Une acclamation répétée pendant des années, exécutée sur commande. Ceux qui se souviennent des anciennes significations sont devenus des non-personnes. La pensée, autrefois domaine privé, est devenue un acte punissable. Une mauvaise pensée. Dans un monde où la parole est un crime, la pensée elle-même est devenue le péché le plus grave.
L’annonce du ministère a du poids : c’est la dernière pierre lourde posée sur des années de délégitimation de l’opposition. Les partisans de l’AfD ont appelé cela par son nom : une escalade. La prochaine étape logique est désormais claire. Étiqueter. Criminaliser. Dissoudre. Interdire. La vision du parti de l’establishment reste pure : la démocratie exige l’élimination des choix démocratiques. La popularité croissante de l’AfD perturbait la chorégraphie. Le peuple avait voté dans le mauvais sens. Le parti de l’establishment avait une réponse. Lorsque les votes se rebellent, déclarez les électeurs dangereux. L’avenir appartient aux obéissants.
L’AfD n’a commis aucune violence. Aucune subversion. Son crime : le refus. Le refus de s’incliner devant des icônes sacrées. La nouvelle trinité. L’immigration massive sans limite. Le déni de la vérité biologique. L’obéissance LGBTQ enseignée comme un évangile. Le ministère n’a pas enquêté. Il a redéfini. Le conservatisme est devenu l’extrémisme. La fierté nationale est devenue une pathologie. Les mots ont perdu leur sens. Le sens a été déterminé par ceux qui détiennent le pouvoir. Aimer sa nation ou sa famille est devenu un péché ancestral dans cette nouvelle foi. Le ministère a réécrit la morale. Ceux qui s’opposent à la foi ont été déclarés malades. Leur remède : la suppression.
Les implications ont grondé comme un tonnerre silencieux. Si un parti démocratiquement élu – et en tête des sondages – peut être reclassé comme une menace, la démocratie elle-même devient un rituel vidé de son sens. Le ministère n’a pas protégé la Constitution. Il a protégé l’idéologie de ceux dont l’emprise ne doit jamais se relâcher. La démocratie est devenue une cérémonie où une seule réponse est autorisée. L’obéissance a été rebaptisée « choix ». Le souvenir de l’alternative a disparu.
L’« extrémisme » a perdu son sens. Il est devenu un masque pour toute pensée qui s’écarte des slogans autorisés. Défendre les frontières. Protéger les enfants. Reconnaître que les hommes et les femmes sont des réalités biologiques. Le ministère a déclaré que tout cela était hérétique. Le mot « extrémiste » sert de matraque. Le langage est une cage. Le ministère a construit cette cage et y a enfermé toute dissidence. Le débat est devenu obsolète. La stigmatisation a remplacé l’argumentation. Ceux qui entrent en dissidence sont devenus des bêtes à peau humaine.
Le patriotisme est devenu la dernière rébellion. Défendre la patrie, résister au déracinement, rejeter le suicide culturel : ce ne sont plus des positions politiques. Ce sont des tabous. La vision du Parti d’une société sans racines, sans frontières et sans traditions ne laisse aucune place à la préservation. Se souvenir du passé est dangereux. Désirer un avenir est une trahison. Ceux qui s’accrochent à l’un ou à l’autre deviennent des extrémistes par décret. L’accusation en dit plus long sur les accusateurs que sur les accusés. Les dirigeants effrayés condamnent ce qu’ils craignent le plus : la continuité.
La mort d’une civilisation. L’immigration massive sans question. La destruction de l’identité présentée comme un progrès. Telle est la nouvelle orthodoxie. Ceux qui résistent deveniennent des ennemis de la vie elle-même. Le mot préféré du ministère, « extrémiste », est une incantation. Il ne décrit pas. Il annule. Les dissidents ne sont pas des opposants. Ce sont des hérétiques. Leurs arguments, aussi rationnels fussent-ils, sont rejetés sans réponse. Le langage est devenu une arme. Ceux qui se souveniennent sont devenus des cibles.
La nouvelle foi n’exige pas la tolérance, mais la célébration. Pas l’acceptation, mais la conformité. Pas le respect, mais l’adoration. Remettre en question, c’est souiller. Hésiter, c’est trahir. Les dissidents sont devenus des non-personnes. Le crime de l’AfD est la clarté. Exprimer les pensées interdites que des millions de personnes gardent silencieusement. Nommer ce qui ne peut pas être nommé. Qu’une nation doive avoir des frontières. Qu’un peuple doive avoir une continuité. Que les enfants ne doivent pas être enrôlés dans des expériences idéologiques. Le parti de l’establishment a qualifié ces pensées de violence. La mémoire elle-même est devenue de l’extrémisme. Et l’extrémisme est puni sans pitié.
Constantin von Hoffmeister